rotary [Bot] a écrit:
J'espère que ça marchera. Tes annonceurs potentiels se plaignent ils de ce que l'explosion du P2P a tué le marché ?
A priori, les annonceurs de mon site sont plutôt des régies qui font feu de tout bois et ne sont pas trop confrontés à ce problème.
En revanche, certains des cinéastes que nous défendons et que nous espérons promouvoir via la pub, et plus particulièrement John B. Root et VMD, sont très touchés par ce qui est une véritable crise. Hier soir, il y avait un mini débat sur le sujet, en présence justement de John B. Root, Grégory Dorcel et Katsuni, dans l'émission Ce soir ou jamais. Le présentateur était plutôt de parti-pris et disait beaucoup de connerie, mais l'essentiel a été dit : le porno mondial, et plus particulièrement français, est en crise, s'achemine progressivement vers son extinction et son remplacement par un porno ultra crade provenant des pays de l'est, et/ou constitué de scènes de 10mn visionnables sur Porntube ou téléchargeables sur le P2P et tournées par papa-maman avec le camescope familial.
Ils ont aussi parlé de l'incroyable hypocrisie des pouvoirs publics à ce sujet, abordant notamment le sujet des taxes que paye toute société audio-visuelle mais sans avoir la moindre aide, la moindre subvention, ni le moindre avantage. A ce titre, la loi dite X, qui aujourd'hui n'a plus réellement de raison d'être puisqu'il n'y a plus de film classé X, est à mes yeux d'une bêtise crasse et d'une hypocrisie typiquement française (encore une fois, on taxe tout simplement).
Ces artisans du X ont toujours été à la pointe de la technologie, et ont toujours exploité à fond les possibilités liées à la VHS, le cd-rom, le DVD, internet, etc. Comme disait Katsuni (mais il est vrai qu'elle a une place privilégiée avec avantages sans inconvénients), il faut que le porno s'adapte à ce nouveau marché.
Là où les intervenants ont été assez bons, c'est dans leur insistance sur le fait que la mort du porno sera suivie, n'en doutons pas, par la mort de tout l'audiovisuel qui sera confronté aux mêmes problèmes. Alors que le présentateur cherchait plus ou moins à en faire une exception et à enfermer le porno dans un ghetto, les invités insistaient bien sur le fait que la crise qu'ils connaissent, en raison du P2P, du changement des mentalités, du tout gratuit, etc, est la même que celle rencontrée par l'industrie du disque (et encore, selon moi ce n'est pas tout à fait vrai : l'industrie du porno est directement touchée par le téléchargement illégal ; l'industrie du disque est touchée par le téléchargement illégal, mais également concurrencée par une ribambelle de services qui entraînent une diversité du pouvoir d'achat).
Tout ça, John B. Root l'avait dit il y a près de dix ans dans son livre Porno Blues. Je ne l'ai pas senti hyper à l'aise hier soir (peut être parce qu'il semble ne pas beaucoup s'entendre avec grégory Dorcel). Puis il faut dire que le débat était précédé du commentaire complètement con et méprisant de Clavier sur le sujet.
L'émission n'était certes pas géniale, mais le message était là, il est passé, il a été dit sans blagues vaseuses de Ruquier ou de trucs de ce genre. C'est déjà ça. En 20mn, on ne peut pas faire plus. Encore une fois, dommage que le présentateur était un peu naze. Quand Dorcel explique qu'aucune plate-forme de VOD, aucun vidéoclub en France, ne peut survivre sans porno, il réplique que France 3 parvient très bien à s'en sortir sans porno. Réponse magistrale, calme mais déterminée, de Dorcel : "
je répète donc : aucune plate-forme de VOD, aucun vidéoclub en France, ne peut survivre sans porno".