Citation:
EXCLUSIF LE FIGARO. La religieuse française de 45 ans, qui pourrait avoir été guérie par l’intercession de Jean-Paul II, appartient à la Congrégation des petites sœurs des maternités catholiques. Après avoir exercé près d’Aix, elle travaille à la clinique Saint-Félicité, à Paris.
«J’ÉTAIS atteinte d’une maladie de Parkinson, diagnostiquée en juin 2001, celle-ci était latéralisée à gauche ce qui m’handicapait beaucoup, étant gauchère.» Ainsi commence l’émouvant témoignage manuscrit envoyé par sœur Marie-Simon-Pierre au Vatican dix mois après sa guérison inexpliquée d’une maladie de Parkinson.
Cette religieuse de 45 ans, membre de la congrégation des Petites sœurs des maternités catholiques –fondée dans les années 1930– a, ces dernières années, exercé son apostolat à la maternité de l’Étoile, tenue par sa communauté, à Puyricard, près d’Aix-en-Provence. Elle œuvre désormais à Paris, à la maternité Saint-Félicité, tenue par sa congrégation.
«À partir du 2 avril 2005, la maladie me ravageait de semaine en semaine, je me voyais diminuer de jour en jour, je ne pouvais plus écrire (…) ou si je le faisais, j’étais difficilement lisible», raconte la religieuse dans sa lettre. À la mort de Jean-Paul II, «tout a basculé» : «Je venais de perdre un ami, celui qui me comprenait et me donnait la force d’avancer.» Quelques années auparavant, à l’annonce du diagnostic, la sœur avait «beaucoup de difficulté à regarder Jean-Paul II à la télévision», le pape polonais étant atteint du même mal. Mais elle admirait «sa force et son courage» qui la stimulaient «pour (se) battre et aimer».
Le 14 mai 2005, au lendemain de la dispense accordée par Benoît XVI pour l’ouverture du procès de béatification de Jean-Paul II, toutes les sœurs de la congrégation se mettent à prier le pape défunt pour sa guérison. Le 26 mai, sœur Marie-Simon-Pierre est «complètement épuisée par la maladie» mais affirme rester confiante en Dieu.
Une sage-femme qui exerce à la maternité de l’Étoile, à Puyricard, témoigne que la religieuse "avait l’air très malade et n’exerçait plus comme infirmière". «Elle était confinée à des tâches administratives», ajoute-t-elle en précisant que son écriture ressemblait à «celle d’un élève de CP qui s’applique et qui écrit très mal».
«Un appel intérieur »
Le 2 juin, sœur Marie-Simon-Pierre va trouver sa supérieure pour lui demander de cesser son activité professionnelle. Celle-ci lui demande de tenir encore un peu, jusqu’au retour d’une visite prévue à Lourdes en août, et à la fin de l’entretien, lui demande d’écrire «Jean-Paul II» sur une feuille de papier. L’écriture est illisible.
Après le dernier office du soir, la sœur rentre dans sa chambre. «Il était entre 21h30 et 21h45. J’ai ressenti alors le désir de prendre un stylo pour écrire. Un peu comme si quelqu’un me disait : “Prends ton stylo et écris.”» Et à son grand étonnement, «l’écriture était très lisible». Au milieu de la nuit, elle se réveille « stupéfaite d’avoir dormi». «Mon corps, dit-elle, n’était plus endolori». «Un appel intérieur» la pousse alors vers le Saint-Sacrement, dans la chapelle, où «une grande paix» et une «sensation de bien-être» l’enveloppent. Le matin, la sœur rejoint sa communauté pour la messe. «À la sortie, dit-elle, j’étais convaincue que j’étais guérie… ». Sœur Marie-Simon-Pierre arrête ses traitements. Le 7 juin, elle rend visite au neurologue qui la suit depuis quatre ans. Celui-ci constate «avec surprise la disparition de tous les signes» de la maladie de Parkinson.
Sœur Marie-Simon-Pierre reprend aussitôt son activité d’infirmière et retrouve «sa joie de vivre et son bon sourire», raconte un habitant de Puyricard, qui la connaît bien. À la fin de 2006, la religieuse est envoyée à Paris.
Le nom de la «miraculée de Jean-Paul II» sera officialisé ce week-end par le diocèse d’Aix-en-Provence. En prévision de la bourrasque médiatique, les sœurs de Sainte-Félicité, à Paris, se calfeutraient hier derrière les murs de la maternité.