Forum de FilmDeCulte

Réalisateur rare que Todd Haynes, auteur des géniaux Safe, Velvet Goldmine, dont on n'avait plus eu de nouvelles depuis I'm not there il y a quatre ans et qui revient avec une fresque de cinq heures sur HBO, remake d'un film avec Joan Crawford de 1945. On a vendu un peu le programme comme le combat d'une mère de famille larguée par son mari pendant la grande Dépression, dans la droite lignée de son mélo Sirkien Loin du Paradis, mais c'est beaucoup plus subtil que ça.

La première scène est celle de la séparation, où tout en préparant une tarte comme une bonne petite ménagère, elle parle avec réprobation avec son mari, lui reprochant un adultère et le manque d'argent du ménage, provoquant d'elle-même la rupture, finalement d'une manière assez douce, sans esclandre ni fureur. L'homme part, elle commence à chercher à trouver un emploi, ce qui non seulement est difficile compte tenu de sa situation, mais aussi de son orgueil. On s'attend à ce que le mari ne revienne pas, ou refuse de divorcer, mais non, il lui cèdera tout sans discuter: la garde des filles, sa voiture, la maison...

Même si la série prend parfois son temps et qu'elle ne prétend pas à mon sens à la grandeur du cinéma, le refus du malheur et du pathos est étonnant. Et en même temps Mildred Pierce n'est pas dans la glorification de la mère courage. Lorsqu'à la fin du second épisode, un évènement grave survient, on se dit que ça y est, elle est foutue et sera rongée par la culpabilité et le remord. Et c'est tout le contraire qui advient: Cinq minutes après, tout est balayé, elle quitte son job ingrat, monte sa propre affaire, devient richissime. Pareillement, lorsqu'elle tombe amoureuse du personnage de Guy Pearce, élancé à la Errol Flynn, on se dit qu il est forcément pédé, et pas du tout.

Et c'est toute la saveur de cette fresque au sens très élégant de l'ellipse, de ne jamais donner dans la performance d'acteurs, les cris et les larmes (même si Evan Rachel Wood est très en-dessous de Winslet, peu crédible dans les scènes où elle chante en playback). Le format s'autorise de prendre son temps et de creuser, pas vraiment dans la mélancolie, pas vraiment dans l'amertume, avec un script intelligent et une reconstitution d'époque soignée (on retrouve John Wells de Company men à la production).
4,5/6

L'original avec Crawford est sublime...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Miam.

T'as maté ça comment ? DivX ?

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I think we're gonna need a helmet.

Oui les cinq épisodes sont facilement trouvables.