Arrivé à l'épisode 7 (réalisé par Steve Buscemi, by the way), je me fends d'un petit mot pour dire quelle bonne surprise constitue cette série entamée un dimanche matin, sans trop y croire. En effet, la bande-annonce ne promettait rien de bien original, je redoutais l' ersatz de rom-com indé jouant sa petite musique en marchant sur des oeufs et en balançant son quota de références pop/geeks.
A vrai dire, elle démarre un peu dans ce registre et on y fait bien quelques menus détours par ci par là...
Mais là où la série gagne beaucoup d'intérêt c'est dans sa faculté à utiliser et pousser de façon constructive la durée et la digression propres à la marque "Apatow", mais cette fois-ci dans un format qui les sert mieux.
Que ce soit pour les développements individuels des deux personnages principaux, rapidement attachants et longtemps isolés l'un de l'autre, ou les tâtonnements, les ratés, les malaises qui les réunissent,
Love prend son temps, joue de l'attente, de la frustration, puis de la déception, souvent sans forcer le trait.
Ça n'est certainement pas inédit, mais le cœur de
Love, c'est de développer avec patience, tendresse, et un soupçon de crudité la somme d'obstacles qui ponctuent le parcours reliant l'attirance initiale et un peu abstraite à sa transformation en quelque chose de viable, de concret. Comment faire fonctionner ensemble une somme de plus ou moins petits dysfonctionnements du quotidien moderne ? Et cela dans un cadre assez restreint, sans sous intrigues ou persos secondaires polluants.
Hâte de voir sur quoi ça débouchera mais en l'état c'est assez rafraîchissant et la plus "canalisée" (dans le bon sens du terme) des productions Apatow que j'ai pu voir.