Cosmo a écrit:
Ca me fait bien chier d'avoir loupé ça. Y a moyen que l'un de vous (FF, QGJ, LC) me l'envoit ?
Merci pour le lien, j'ai enfin pu le voir !!
Déjà je regrette énormément de n'avoir pu le voir en salle avec vous hier soir, car j'imagine que ça fonctionne d'autant mieux dans le cadre d'une salle remplie. Face à son écran, avec le casque sur les oreilles, on se sent un peu seul. Néanmoins ça ne m'a pas empêcher de vraiment adorer l'intégralité des 7 minutes : c'est du vrai beau boulot, drôle, sincère, et surtout... précis, ce qui au final me surprend le plus.
J'essayais de ne pas avoir d'a priori sur le film, mais il est évident que je vous connais, je connais vos goûts, j'ai vu certains de vos films précédents, et j'avais peur du film survolté, un peu
too much. Est-ce que ça ferait amateur ? Est-ce que ça ferait
Michael Bay du pauvre ? Je connaissais le titre mais finalement pas grand chose de plus. Or, ce qui m'a le plus surpris, c'est justement que passé le générique (simple mais beau, avec cette succession de vignettes sur les figurines), on est dans du plan fixe. Ça ne part pas dans tous les sens, ça ne se la joue pas
film de genre français, ça prend son temps, ça se pose. A ce titre, la séquence des escaliers par exemple, c'est tout à fait ce que j'adore au cinéma : trois ou quatre plans identiques, qui paraissent ultra simples à première vue (alors que j'imagine que derrière il faut trouver l'immeuble qui convient, le cadrage qui convient, le timing exact, etc.) mais qui fonctionnent. Pas besoin de plus : c'est simple, mais tout est là.
En fait, c'est tout à fait le genre de film devant lequel on se dit, à chaque plan, "
c'est tout con mais ça marche" ("con" dans le sens "simple"). La discussion principale, par exemple : un plan fixe (entrecoupé de flashbacks et de quelques gros plans) : un cadre nickel, des acteurs nickels, des dialogues nickels... et voila, pas besoin d'aller chercher plus loin, de multiplier les angles. Le scénario est suffisamment travaillé pour que le metteur en scène puisse se « reposer » dessus.
Je ne vais pas énumérer les gags sur lesquels j'ai ri, je pense que j'en oublierai : le tee-shirt Venom avec ZE ouverture du sweet à fermeture éclair comme dans un film (*), le «
modélisme férovière », les signaux, le copain de pizza, la branlette, les six étages (**), les grosses qu'on encule, le vol de la fritte (EXTRAORDINAIRE MOMENT)... A la rigueur, allez pour citer un petit dialogue qui fonctionne moins bien : j'étais moins convaincu par l'histoire des chaussettes, qui s'étire un peu trop. Mais je chipote, je dirais que c'est genre... une (1 !) phrase de trop sur toute la discussion ? Rien de grave, c'est pour souligner ce défaut qu'on va trouver dans beaucoup de films dits « geeks » : une tendance à allonger un peu trop les phrases pour le simple plaisir, la simple beauté du mot. Mais c'est plus un avertissement pour la suite du métrage que réellement un défaut de cette démo.
Et puis... c'est touchant quand même, comme film ! Les deux potes qui s'engueulent mais s'adorent quand même, le geek qui s'enferme un peu dans son geekisme et qui passe à côté des meufs, qui cache son visage, etc. On est à 100.000 coudées au dessus d'un
Cyprien ! Il y a là un vrai portrait, sincère et touchant, du geek et ce portrait échappe totalement à la caricature.
Bref, c'est vraiment réussi de bout en bout. Ca fait pro, c'est travaillé, c'est réfléchi, etc. On sent le travail d'une équipe complémentaire qui canalise ses idées (l'inverse du film
Chez Gino !). J'espère vraiment voir un jour la suite (et sur grand écran cette fois – je ne vais pas entrer dans le débat TV vs Cinéma : il est évident qu'on pense au format court en voyant cet extrait, mais que le format long peut aussi se justifier à condition d'être bien pensé, de réussir à conserver le rythme...). Toutes mes félicitations à l'équipe et Mme, qui vient de le voir, se joint à moi !
(*) à ce sujet, un
Cyprien aurait ajouté une grosse musique de John Williams au moment de l'ouverture du sweet, par exemple. Là non, le gag fonctionne comme ça, pas la peine de le souligner, d'en rajouter.
(**) je rebondis sur ce que dit Mufti à ce sujet : c'est vrai qu'on pense forcément à Bob à ce moment, comme si le gag ne fonctionnait qu'en tant que clin d'oeil aux potes. Mais comme tu dis, la réplique fonctionne aussi pour elle-même, probablement parce qu'elle n'est pas appuyée, pas surlignée au marqueur. J'attendais par exemple le plan du mec essoufflé, la bave aux lèvres, mais ce plan n'arrive jamais et c'est tant mieux car il aurait été inutile.