Un documentariste espagnol.
Et seulement deux courts aux compteur (mais c'est du doc, il y en fera probablement d'autres...)
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Montaña en sombra (2013, 11 min)
Au loin, des skieurs évoluent sur une montagne enneigée. Encore un film de petit formaliste issu de l'art contemporain, se dit-on d'abord : un dispositif en boucle en guise de mise en scène (= tout filmer de loin), de jolies images façon tableaux, de l'abstraction et du silence... Et, surprise, c'est très beau. La réussite de ce petit film tient au fait qu'il résulte moins de son parti-pris une distance clinique (regard juge analysant nos faits et gestes d'une distance hautaine) qu'une puissance d'évocation : le diaph au plus bas plonge les montagnes dans l'ombre, et la bande-son somnole dans un doux filet de vent. Du coup, le décor ne renvoie pas tant à nos montagnes de vacances vues d'un autre œil, qu'à un paysage légendaire complètement alien, nouveau, composées de collines émergeant du noir, suspendues dans le néant. Les skieurs s'y font parfois fourmis, mais aussi petite armée bizzaroïde sortant du noir pour conquérir gaiement la courbe d'une vallée, faction en arrêt comme si elle tendait l'oreille au vent... Impression générale d'un monde perdu dans le vide, où les corps sont tour à tour le prolongement et les parasites de la nature alentours.
Superbe et captivant, donc, avec l'envie que ce talent se confirme en passant au long,
mais malheureusement...
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