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MessagePosté: 26 Juin 2022, 16:14 
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« La première règle en agriculture est de ne pas chercher la facilité. La terre exige des efforts. » (Géorgiques, Virgile). Les Travaux et les Jours est une chronique qui raconte, au fil des saisons, le quotidien d’une agricultrice, Tayoko Shiojiri, dans un village des montagnes de la région de Kyoto, dessinant le portrait d’une femme, d’une famille, d’un terrain, d’un paysage sonore et d’un autre rapport au temps.

J'aurais préféré enquiller les 3 séances (de respectivement 3:30, 2:10 et 2:30) dans la même journée en débutant au petit matin (le moment où je suis finalement le plus réceptif et disponible pour me lancer dans ce genre d'entreprise), mais le MK2 Beaubourg en ayant décidé autrement (et parce que la garantie que ces projections ne disparaissent dès la première semaine est loin d'être assurée) il a bien fallu que je les répartisse sur 2 jours, avec les parties 1 et 2 à 14h. Mon état de fatigue aidant, je reconnais avoir eut quelques moments difficiles, et m'être de longues minutes frotté les yeux afin de combattre le confortable engourdissement qui s'emparait de moi pour ne pas définitivement piquer du nez. Mes efforts furent plus que généreusement récompensés.

Petite contextualisation avant de parler du film lui-même. Je ne connaissais bien évidemment pas du tout ces deux réalisateurs, mais au travers d'une excellente interview de C.W. Winter j'ai appris qu'Anders Edström était un nom connu dans le monde de la photographie, réputé pour son esthétique brute, qui à rebours des photographes de mode classiques fige l'entre-deux, ces moments d'attentes ou ces petits accidents auquel nul autre ne s'intéresse. Cette esthétique infuse évidemment en profondeur Les Travaux et le Jours, projet sur lequel le duo planchait depuis une dizaine d'année, qui se sont totalement immergés dans le bassin de Shiotani afin de dépasser un regard qui pourrait se contenter de capter les faits et les lieux saillants comme pourrait le faire n'importe quel touriste, pour s'attacher aux petits rien qui rythme la vie de cette femme qui pendant une année passe l'essentiel de son temps à cultiver son jardin et accompagner son mari à l’hôpital. Autre détail d'importance, l'actrice principale (Tayoko Shiojiri) joue en fait son propre rôle (il s'agit de la belle-mère d'Anders Edström), elle y fait les mêmes gestes du quotidien que ceux de sa vie réelle et est amenée à revivre les moments charnières qui ont été les siens lors de cette année qui aura vu son mari disparaître. La frontière entre documentaire et fiction est donc extrêmement poreuse, un peu à la manière de cet autre grand film sorti plus tôt cette année qu'est Qui à part nous ? de Fernando Trueba.

J'imagine que l'on pourrait rapprocher ce film de deux autres sortis récemment, Il Bucco et Memoria. Deux films emblématiques du Slow cinéma qui laisse au temps toute son importance, et dont le son est une donnée essentielle. Les Travaux et les Jours n'a rien à leur envier sur ce point (et encore moins sur d'autres), qui ouvre chacun de ces chapitres (il y en a 5) par un écran noir, d'une durée variable, où seuls les sons de la nature viennent habiter la salle. C'est au début déconcertant (j'ai forcément vu un spectateur se ruer au dehors de la salle au début du Chapitre 1, s'empressant j'imagine d'aller signaler qu'il y devait y avoir un problème avec la projection), mais on s'y fait très rapidement, et le mieux est alors de fermer les yeux et de glisser dans cette atmosphère sonore riche de croassement et autre stridulation, nous révélant un monde que l'activité frénétique de l'homme finit par oublier. C'est en quelque sorte un concentré du projet de Winter et Edström : le son prime sur l'image, et le cadre à la présence de l'homme en son sein. Ils inversent le temps d'une journée de labeur (les 8 heures que constituent le film) les rapports usuels au cinéma, le cadre (géographique et cinématographique) préexiste et c'est à l'humain de venir s'y insérer, le montage remplace le scénario (qui est pour ainsi dire totalement inexistant ici), la dramaturgie est réduite à sa portion la plus congrue (et essentiellement dans la 3ème partie) les scènes étant pour l'essentielles de longues captation de discussions alcoolisées, de rencontres de voisinage et d'heures passées à bêcher et sarcler.

L'absence de dramaturgie est probablement ce qui fait que le film est particulièrement déroutant, cotonneux, on ne sait pas trop par quel bout le prendre, ce qui en fait quelque chose digne d'intérêt. C'est en fait le temps long du film qui vient y apporter une réponse. Même avec des yeux à demi ouverts, on finit progressivement par s'immerger dans la vie de Tayoko Shiojiri, à vivre à son rythme, à habiter sa maison et in fine à observer l'indiscernable : l’âpreté de la vie de cultivateur (quand bien même la taille du lopin de terre est plutôt modeste), l'évolution de la société japonaise et la perte (du moins le relâchement) des liens de voisinage, et surtout la difficile condition de la femme. Les moments les plus beaux sont sûrement ceux où Tayoko converse avec son mari (conscient ou non, ce qui ne change pas grand chose vu qu'il ne parle jamais), revenant sur leur parcours, elle qui dû sacrifier sa carrière parce qu'elle était née avec le mauvais sexe, eux qui ont appris à s'entendre et s'aimer malgré un début de relation houleux, la lente agonie de Junji-san et la dévotion de Tayoko à ses côtés. Mais la beauté du film ne se circonscrit pas qu'à cela, tant il fourmille de trésors de mise en scène disséminés ça et là, tel ce moment où Tayoko déambule dans sa maison faisant glisser un à un les panneaux tel un puzzle coulissant, découvrant une maîtrise dans la captation de la compartimentation d'un espace intérieur rappelant le meilleur d'un Mizoguchi - séquence qui m'a fait penser aux Amants crucifiés.

Certainement l'un des grands films de l'année, même si force est de reconnaître qu'il sera nécessairement peu vu (pas facile de se caler 3 séances pour un total excédent les 8 heures).
Karloff, ce film est fait pour toi (et pour d'autres aussi, j'espère).

5/6


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MessagePosté: 26 Juin 2022, 20:57 
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J'étais sûr que tu irais le voir. Ça me tente bien mais impossible a caler pour moi a priori :(.

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MessagePosté: 26 Juin 2022, 21:11 
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Art Core a écrit:
J'étais sûr que tu irais le voir. Ça me tente bien mais impossible a caler pour moi a priori :(.

Je suis à peu près sûr que tu apprécierais, mais ouais c’est coton à planifier, selon les jours c’est pas forcément la première partie qui est diffusée en séance du matin…


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MessagePosté: 26 Juin 2022, 21:15 
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Il est bien sûr sur ma liste (mais comment vais-je le voir ????)


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MessagePosté: 26 Juin 2022, 22:17 
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Je me le note, je le verrai dans 8 ans.


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MessagePosté: 29 Juin 2022, 09:45 
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Vu hier la première partie en me sentant coupable car il était bien possible que je ne puisse pas voir les deux autres (quelle programmation débile d'ailleurs à Beaubourg, qui montre deux fois par jour le troisième au lieu de montrer deux fois le premier, ça n'a aucun sens). Mais finalement aucun regret vu que j'ai globalement passé un très mauvais moment devant ce film et que je ne verrai donc jamais la suite.

Le mètre mot pour définir mon ressenti sur ce film c'est : confusion. J'ai trouvé ça totalement confus, que ce soit dans son projet esthétique, narratif ou même dans son projet tout court. Difficile de savoir ce qu'ont cherché à faire les deux réalisateurs avec ce documentaire (d'ailleurs je lis parfois que c'est une fiction documentaire mais je n'y ai pas vu la moindre fiction). L'impression qu'ils ont voulu faire un film sur rien. Sur l'idée qu'un personnage totalement quelconque dans un environnement totalement quelconque suffisait pour faire film. Ici une retraitée japonaise sans histoire (et pas du tout une agricultrice comme le prétend le synopsis), aimant jardiner qui vit à la campagne. C'est une très belle idée, très noble. Mais c'est tellement mal mis en scène, la construction du film est un tel bordel que ça ne rend absolument pas honneur à ce personnage.

Du coup je n'ai absolument pas compris la démarche. Pourquoi cette confusion permanente dans cette construction souvent non-sensique, volontairement troublante, toujours flottante. Pourquoi on ne comprend qu'après 3h de film que le personnage principal à un fils malade ? Pourquoi on pense pendant toute la première partie du film que le personnage principal vit seule ? Pourquoi ce personnage de mari qui n'apparaît qu'au bout de 2h de film ? Après 3h30 de film je n'ai toujours pas compris combien elle avait d'enfant, si l'adolescente qui semble vivre chez elle est sa fille ou sa petite-fille. Cela donne le sentiment très désagréable que les deux réalisateurs ne s’intéressent finalement pas tant que ça à ce personnage principal. Toute la construction est affreusement confuse, aucun sentiment de temps qui passe, de l’enchaînement des saisons ou autre, impression que c’est toujours l’hiver, qu’on est bloqué sur un espace temporel fermé. C’est peut-être volontaire mais ça rend le film horriblement monotone. Et on se pose la question de l’utilité de la moitié des scènes. Quand on est dans une espèce de fête de village et que les réalisateurs font un plan fixe de 5mn sur les pieds de plusieurs participants (sans notre personnage principal), ça nous raconte quoi ? Pourquoi cette scène de la mise à mort d’un sanglier (sans notre personnage principal) ? Ça nous raconte quoi ? Comme il n’y a littéralement aucune continuité entre les scènes c’est difficile de construire le récit de ce territoire. On juste l’impression d’une collection de moments presque pris au hasard qui échoue à nous raconter quoi que ce soit.

Mais même au-delà de ça le projet formel est également totalement confus. On oscille entre un documentaire assez simple et des échappées quasiment expérimentales assez pénibles de prétention et d’inutilité. Le début du film c’est un affreux morceau au piano (une improvisation par quelqu’un qui ne semble pas savoir en jouer) sur un écran noir pendant trois minutes. Voilà ça donne le ton d’un film de formalistes qui ont sans doute l’impression d’être plus intelligents qu’ils ne le sont vraiment. A l’image du reste, des plans nocturnes où tu ne vois littéralement rien, des jeux sur le son complètement superflus (notamment toute une scène où un homme nous raconte l’histoire de son père mais dont le son est remplacé par des chants d’oiseaux). Le retour après l’entracte c’est encore 5mn d’écran noir avec des sons aléatoires. Le pire c’est que j’ai trouvé que le film n’avait quasiment aucune qualité « photographique » (ironique quand on sait que l’un des deux réals est photographe). Combien de fois je me suis dit, « putain c’est hyper mal cadré on voit rien ». C’est ce qui me dérange le plus, on sent un désintérêt total des réals pour les gestes des personnages, pour leur visage (il faudra attendre la fin du film pour un plan un peu long sur le visage du personnage principal)…

Cela rejoint un dernier point. J’ai lu je sais plus où que si on s’abandonnait au film il donnait à voir la beauté des petites choses. Ça me semble un avis qui fait totalement contresens au film, un avis où l’on viendrait y plaquer une certaine idée du cinéma japonais. Mais justement c’est totalement l’inverse. C’est l’anti Ghibli ce film. Il nous présente une campagne froide et rude dans un environnement très quelconque, assez laid pour tout dire, comme les maisons qui sont d’une triste banalité, disposées çà et là aux abords d’une grande route, assez vétustes même (une longue séquence de discussions avec à l’image les portes coulissantes tachées). C’est assez étonnant d’ailleurs tant tout y est pauvre, j’ai plus eu l’impression d’être au fin fond de la Chine qu’au Japon, à l’image de ce cabinet de docteur à l’ancienne sans ordinateur ni rien. Bref après 3h30 qui se terminent sur un long plan du personnage principal en pleurs je ne vois pas où est la beauté des petites choses. Je vois au contraire un film d’une insondable tristesse entre cette femme qui n’a pas eu la vie qu’elle a voulu, son mari inutile et visiblement alcoolique et son enfant malade. Mais comme je ne vois pas dans le regard des cinéastes de tendresse ou d’empathie particulière, je reste totalement à distance du film.

Peut-être que les deux autres parties viennent éclairer le film et lui donner un sens à postériori. J’ai d’ailleurs largement préféré la deuxième partie de celui-ci qu’à la première. Mais bon j’ai tellement eu l’impression d’un film fait par des formalistes prétentieux que ça ne me donne pas vraiment envie de continuer.

On parle plus haut de Il Buco et de Memoria. Strictement zéro rapport entre ces films (à part peut-être une certaine lenteur) mais ils sont à des centaines de coudées au-dessus de ce film, ça me semble indéniable. Leur projet est tellement limpide face à l’incapacité de Edström et Winter a en dégager un sur plus de 3h30).

2/6

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Dernière édition par Art Core le 29 Juin 2022, 10:04, édité 2 fois.

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MessagePosté: 29 Juin 2022, 09:58 
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Art Core a écrit:
Le mètre mot pour définir mon ressenti sur ce film c'est : confusion. J'ai trouvé ça totalement confus, que ce soit dans son projet esthétique, narratif ou même dans son projet tout court. Difficile de savoir ce qu'ont cherché à faire les deux réalisateurs avec ce documentaire (d'ailleurs je lis parfois que c'est une fiction documentaire mais je n'y ai pas vu la moindre fiction). L'impression qu'ils ont voulu faire un film sur rien. Sur l'idée qu'un personnage totalement quelconque dans un environnement totalement quelconque suffisait pour faire film.

Je te recommande fortement l'interview de C.W. Winter, très éclairant sur leur démarche.

https://longvoyage.substack.com/p/worksanddays


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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:06 
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J'essaierai de le lire mais rien de pire que les films qui ont besoin de l'explication de texte pour qu'on les comprenne.

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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:07 
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A chaque fois que je clique sur ce topic je pense être sur celui des travaux appartements et maisons. Fuck this.

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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:13 
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Art Core a écrit:
J'essaierai de le lire mais rien de pire que les films qui ont besoin de l'explication de texte pour qu'on les comprenne.

Je n'en ai pas eu besoin, mais l'entretien ouvre une fenêtre sur un monde cinématographique à part, que l'on a peut l'occasion de voir, et vient vraiment enrichir leur propos. Après je peux tout à fait comprendre que l'on y soit hermétique.


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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:33 
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Oui je suis assez frustré parce que je me dis qu'en voyant la totalité des 8h peut-être qu'au final je rentrerais dans le rythme du film. Mais là pas envie de faire l'effort. C'est comme la Flor, vu que le premier et pas eu envie d'aller plus loin. C'est des films à découvrir en festival, d'un coup sans rien savoir.

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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:41 
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Art Core a écrit:
Oui je suis assez frustré parce que je me dis qu'en voyant la totalité des 8h peut-être qu'au final je rentrerais dans le rythme du film. Mais là pas envie de faire l'effort. C'est comme la Flor, vu que le premier et pas eu envie d'aller plus loin. C'est des films à découvrir en festival, d'un coup sans rien savoir.

Probablement. La Flor j'ai fait pareil que toi, le premier m'a totalement rebuté. Pour celui-ci si je n'avais vu que les 2 premières parties ma note n'aurait probablement pas dépassé le 3/6, c'est vraiment avec sa dernière que tout se déplie et prend du sens.


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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:47 
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lol merci de retourner le couteau dans la plaie. J'essaierai peut-être de voir les deux autres si un jour ils débarquent en vod.

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MessagePosté: 29 Juin 2022, 11:24 
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Je ne sais pas si tu connais James Benning (moi non, enfin j’avais noté plus tôt cette année The United States of America, passé par Cinéma du Réel et qui avait enchanté Marin Gérard), leur cinéma semble être dans la continuité du sien.


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MessagePosté: 29 Juin 2022, 11:29 
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Oui entendu parler par Jack Goldberg je crois. Ca m'avait donné envie de le découvrir également.

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