Forum de FilmDeCulte

C'est surtout une vraie insulte cette pré-sortie.

Je rêve toujours d'un vrai film sur la campagne profonde telle que je l'ai vécue quotidiennement pendant 15 ans. Les gosses de cinq ans qui tirent sur des chats à la carabine, plument des pigeons vivants ou découpent des grenouilles au couteau de chasse, les guéguerres entre paysans et chasseurs pour l'attribution des terrains de chasse, la corruption aux élections muncipales de villages pourtant minuscules, les menaces au fusil de chasse, la vengeance opérée en pendant le chien du voisin, les gosses qui s'amusent en fabriquant des bombes artisanales, les rares commerçants qui magouillent tous (petite pensée pour le restaurateur qui dans les années 70 invitait Sardou ou Johnny chez lui et qui aujourd'hui fait cramer sa propre voiture pour toucher l'assurance, harcèle sexuellement ses employées, etc.), le maire qui a fait du trafic de médicaments en Afrique, les marchés publics donnés on ne sait trop comment, les clans familiaux qui contrôlaient le canton aujourd'hui en pleine déchéance, le déclassement généralisé (les enfants du vétérinaire et du médecin héroinomanes, pas mal !), le gitan du coin qui force sa femme à baiser avec d'autres mecs pour ensuite prendre des photos et les faire chanter, la mère de famille qui fait la pute et qui fout les vidéos sur Internet alors que sa fille de 5 ans est dans l'école du village, le mec de 220kg qui à chaque fête du village se bastonne avec tout le monde dans le bal bien beauf et explose les boîtes aux lettres d'une quinzaine de maisons au poing, jusqu'à ce qu'il soit maîtrisé par les flics avec un fusil à seringue hypodermique pour bœufs, etc.

Tant de choses à filmer !

J'ai un cousin prof qui a tenu des postes en campagne bourguignonne profonde. Il m'a raconté des histoires pires que ce tu dis là. Des trucs hallucinants, miséreux, sordides.

Raconte.

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Ma mère est directrice d'une école maternelle, tu imagine bien qu'elle m'a raconté des trucs bien plus glauques, à base de père alcoolique violent, de femme battue et de gosse abusé.

Mais j'ai préféré m'en tenir aux détails les plus croustillants et légers (enfin, si on veut ...) ... Par exemple, j'aurais aussi pu évoquer l'ado qui le samedi branlait des animaux (pour le plaisir).

J'ai grandi dans une campagne ultra profonde (village de 400 habitants sans aucun commerce, mes parents sont toujours à l'Internet 56k...) et j'ai rien connu de tout ça. Je crois qu'il y a aussi une tentation à rendre la campagne dégénérée et malsaine. Depuis Délivrance et Les Chiens de Paille on a crée les figures d'un monde rural de consanguins violents et dépravés, à moitié illettré etc... C'est totalement con, je trouve.

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CroqAnimement votre

Ça dépend des régions, des lieux, des villages. Des bleds de la même taille à 15 bornes étaient parfois beaucoup plus "civilisés". Je ne pourrais pas l'expliquer. En tout cas, je n'invente rien. Il faut voir si tes parents sont vraiment intégrés au village aussi. Mon père est commerçant, ma mère instit, ils sont donc au courant de tout. Mais nous n'étions jamais mêlé dans ces histoires sinon.

je suis de la campagne, j'habite à la campagne. ça va non? j'ai l'air normal? bien sur on a fait les cons, c'est évident, mais bon...

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Il y a quelques trucs de ce genre dans Le Beau Serge ou L'Eté en pente douce ? Mais une espèce de grosse fresque campagnarde, avec tout ce que tu cites et bien plus encore, ce serait pas mal.
Pour rebondir sur ce que dit Art Core, ma mère a vécu dans un petit village durant toute sa jeunesse, village où je passe encore parfois des we, voire des vacances. Elle m'a raconté pas mal de choses mais rien de vraiment scandaleux ou dégénéré. Mais en grattant un peu, on se rend bien compte qu'il y a un truc qui coince dans ce bled. Et il s'agit pourtant d'un village assez réputé et connu (village d'eau, anciennement de cures termales, où venait en vacances Louis XIV, avec un gros casino qui draine tous les petits vieux de la région, etc.). Entre les histoires "vraies" et les suppositions, c'est assez édifiant (même si rien qui soit vraiment spécifique à la campagne, il me semble).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Ma famille entière vit dans le village (grand-mère, oncle, tante etc...) donc oui on est plutôt intégré mais à part les querelles de voisinage et les chatons qu'on jette à la rivière dans des sacs de jute, je n'ai jamais rien vu, entendu de la sorte. Et je trouve vraiment qu'il y a parfois un fantasme presque de la campagne dégénérée qui m'énerve. Encore "récemment" dans Calvaire par exemple, où les mecs étaient juste tous des psychopathes zoophiles qui dansaient comme des zombies en poussant des grognements...

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CroqAnimement votre

Oui, il ne faut pas aller jusque là, certes.

On n'est pas plus dégénérés, c'est évident, la proportion de tarés est la même qu'à Paris, mais on est plus rustres, et surtout déconnectés. Dans les cités, la misère sociale existe tout autant voire plus, mais je pense que les jeunes restent connectés avec la société. Ils en sont exclus mais savent ce qui leur manque. Dans la campagne profonde, rien de tout ça, c'est vraiment un autre monde, totalement différent. J'ai fait de la surveillance en job d'été pendant trois ans, je cotoyais des mecs, plutôt jeunes, durant des vacations de douze heures à chaque fois. Il n'y avait rien à faire, donc on discutait. Et je me rendais bien compte que je venais totalement d'un autre monde. A vrai dire je ne comprenais rien. J'ai dû passer pour l'intello coincé de service je pense.
En comparaison, j'ai déjà discuté sans trop de soucis avec des jeunes de cité, je sentais une connexion plus forte. J'ai bien plus d'espoir pour eux que pour les jeunes de campagne sans études, sans taf, sans avenir, totalement perdus.

Et puis la différence avec la ville c'est que dans un petit village, tout se sait très vite. A Paris j'ai dû avoir deux contacts avec mes voisins en deux ans, en campagne on sait que tel mec magouille et que telle meuf fait la pute.

Par exemple, ces deux mecs qui foncent comme des oufs dès le départ de la course du collège. Mon cousin (plutôt sportif) et d'autres profs leur disent de se calmer, parce qu'ils ne vont pas tenir. Ils répondent pas de problème, ils courent tous les dimanches avec leurs parents. Ils courent tous les dimanches avec leurs pères chasseurs. Ils rabattent le gibier.

Véridique.

Et ça encore, c'est drôle.

Si vous croyez qu'à Paris y'a pas des trucs biens glauques...

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N'écoutez pas Film Freak

Oui je suis déçu là.

Je veux du trash.

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T'es marrant toi, il faut bien qu'ils mangent ces gens-là.

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N'écoutez pas Film Freak

dans les grandes villes, y'a des tarés aussi quand même hein, le cliché de la campagne est bien bien tenace, c'est fou.

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