Merci à La Loupe de m'avoir incité à approfondir la filmo de Vidor.
La Grande Parade (1925)Film référence (avec Les Ailes de Wellman) sur la Première Guerre Mondiale et ses combats. Rarement (sinon jamais) égalé.
5/6Bardelys le magnifique (1926)Film de cape et d'épée mou du genou que sauve partiellement un dernier quart d'heure plus enlevé (ça n'est d'ailleurs pas le seul exemple chez Vidor où la mise en scène "se réveille" pour les scènes finales). Avec le même duo John Gilbert/Roy d'Arcy il est largement préférable de voir La Veuve joyeuse de Stroheim.
2/6La Foule (1928)Loin de tout discours normatif comme le suggère Tetsuo, Vidor traite de la difficulté pour l’individu de trouver sa place dans la société sans perdre sa singularité. En cela, il n'est pas différent du Rebelle ou de L'Homme qui n'a pas d'étoiles. Par contre, et à rebours du reste de sa filmographie, à la passion amoureuse se substitue ici une chronique de la vie du couple, de ses meilleurs et moins bon moment, de la lassitude qui s'insinue, de ses petites mesquineries ou du poids des tâches ménagères pour la femme. Ça semble extrêmement humble mais touche souvent juste, le problème majeur étant que le film fait trop défilé de scénettes qui s'enchainent à coup de rebondissements mélodramatiques trop prévisibles et assez peu subtils dans leur traitement.
4/6Hallelujah (1929)Il faut passer outre la première demie heure dénuée de tout enjeu dramatique, mais une fois que Nina Mae McKinney entre en scène le film bascule dans une tout autre dimension, de quasi primitif il devient incandescent, presque animal, celui où le côté viscéral de la passion amoureuse me semble le mieux retranscrit de tous les films de Vidor. Et historiquement c'est un film fondamental, l'un des premiers du cinéma parlant, tourné uniquement avec des acteurs noirs (dans le Tennessee, au prix de nombreux conflits avec la population locale) à une époque où le KKK comptait ses membres par millions. Ça n'est peut être pas le plus grand film de son auteur, mais c'est celui que je recommanderai à tous de voir.
4.5/6Scène de la rue (1931)Bien que le film souffre de son origine théâtrale (la totalité du film se passe sur le perron d'un immeuble), il se dégage de la description de ce milieu cosmopolite un profond humanisme, où Vidor ne juge jamais la faiblesse de ses personnages (la femme adultère) ni ne laisse transpercer un quelconque racisme. Et puis c'est toujours un plaisir de revoir Sylvia Sidney, ici dans l'un de ses premiers rôles.
4/6Notre pain quotidien (1934)Pour une fois il n'est pas question de la place d'un individu dans la société mais d'un groupe. C'est qu'entre La Foule (dont on retrouve ici les deux personnages principaux, John et Mary Sims) et Notre pain quotidien, une crise économique majeur est survenue, mettant à la rue des millions de chômeurs affamés. Ce qui inspirera à Vidor ce film profondément utopiste (y a-t-il film plus positivement socialiste que celui-ci dans toutes l'histoire du cinéma US?), où les plus belles scènes voient ce groupe de crèvent la dalle travailler à l'unisson (magnifique lyrisme de ces hommes qui piochent sur 3km pour drainer l'eau de la rivière vers le champs de maïs), et même si ça patine quand il raccroche un peu artificiellement le mythe de la femme corruptrice au récit, l'ensemble reste très enthousiasmant. Entre celui-là et Hallelujah, y a pas de doutes le mec n'hésitait pas à porter ses couilles.
4.5/6Le Magicien d'Oz (1939)Souvenir très confus, et je serais bien incapable de resituer les séquences du Kansas.
Le Grand Passage (1940)Spencer Tracy en Davy Crockett ça ne m'avait pas emballé des masses. On va dire que je connaissais encore mal Vidor à l'époque.
3/6Duel au soleilUn peu comme le précédent, le film mériterait certainement une seconde vision pour être mis en perspective du reste de sa filmographie. Ça reste néanmoins un plutôt bon souvenir, il ne reste plus qu'à me convaincre que même Joe Cotten peut être un amant passionné.
4/6Le Rebelle (1949)On dit de Vidor qu'il influença Welles, il l'aura probablement inspiré en retour avec cette histoire de magnat de la presse qui fait inévitablement penser à Citizen Kane. L'un des films les plus aboutis de Vidor et l'un des plus grands rôles de Gary Cooper.
5/6La Garce (1949)Très proche de La Foule dans son propos, deux mêmes personnages pareillement étrangers au milieu dans lequel ils vivent et qui se consument dans leur projection irréaliste. L'un sera sauvé par son fils, alors que c'est d'être enceinte que Rosa mourra. Deux bémols, d'une l'intro qui bascule dans un long flashback est totalement artificielle, et de l'autre la confirmation que j'ai un problème avec Bette Davis qui en fait une nouvelle fois des caisses.
4/6L'Homme qui n'a pas d'étoile (1955)Un film riche et plein qui combine aux thématiques vidorienne (la place de l'individu dans la société et la dimension morbide de la passion amoureuse) d'autres typiques du western hollywoodien (la mythique frontière qui est rendue ici tangible par les kilomètres de fils barbelés qui sont tirés ou le récit initiatique à la Nicholas Ray).
4.5/6