Histoire de faire enrager Déjà Vu, je vous soumets mes quatre programmes du moment...
Pour faire une pause cinéma et explorer la Cinetek (et aussi ma propre DVDthèque), je me lance dans un nouveau auto-programme égocentré… Je me suis choisi vingt films du XXè siècle, parfois que je n’ai pas vu, parfois que j’ai mal vu, parfois que j’ai envie de revoir…. Et toujours le même principe de me forcer à voir des films de tous les horizons, si possible sans oeillères… Et pour démontrer que c’est possible, je me suis imposé quatre films réalisés par des femmes.
J’ai volontairement varié les plaisirs et les genres, histoire de ne pas mettre que des chefs d’oeuvre autoproclamés.
Amérique du Nord (2) John McCabe de Robert Altman (Etats-Unis) 6/6 Quelle merveille... La musique de Leonard Cohen, l'intelligence du propos, la photo de Vilmos, le jeu des deux acteurs, ce faux-rythme de la ballade nostalgique. Sublime, direct dans mon top 5 des westerns préférés.
Wanda de Barbara Loden (Etats-Unis)
Amérique du Sud (2) Le Baiser de la femme araignée de Hector Babenco (Brésil) L’hypothèse du tableau volé de Raoul Ruiz (Chili)
Europe (8) Chocolat de Claire Denis (France) Jacquot de Nantes d’Agnès Varda (France) Détective de Jean-Luc Godard (Suisse) A Swedish Love Story de Roy Andersson (Suède) Le voyage des comédiens de Theo Angelopoulos (Grèce) L’amour plus fort que la mort de Rainer Werner Fassbinder
Stalker d’Andrei Tarkovski (Russie) 6/6 Je l'avais vu quand j'étais étudiant, dans une nuit fébrile, et j'en gardais un souvenir extrêmement diffus, si bien que je lui préférais Le Miroir. Quelle claque... C'est tellement incroyable sur le plan de la mise en scène, de l'atmosphère, de la dimension philosophique, de l'état fébrile de compréhension/incompréhension dans lequel cela te met. C'est malin : j'ai désormais envie de tout revoir alors que j'ai quatre rétros en cours
Le Grand silence de Sergio Corbucci (Italie) 3-4/6 Celui-là, je l'avais déjà vu mais il y a très longtemps. Mon souvenir était meilleur que la réalité, il faut bien l'admettre. Le début est poussif, le rythme cahoteux, mais j'adore plein de détails, ce perso improbable du shérif, Klaus, bien sûr, le fait que le héros soit muet, les fesses de Pauline. Et cette fin incroyable, qui donne un sens crépusculaire à ce film imparfait.
Toute une nuit de Chantal Akerman (Belgique)
Asie (4) A Brighter Summer Day d'Edward Yang (Taiwan) 5/6 Vu dans la version longue que sort Carlotta Films le 8 août prochain. Fresque de 4 heures sur la jeunesse et la famille taïwanaises, ce film d'Edward Yang est d'une beauté ensorcelante, la mise en scène est sublime, surtout les scènes nocturnes et si le récit prend son temps, les éclats de violence qui le ponctuent sont comme des coups de poignard en plein coeur. Je conseille, c'est parfait dans une salle climatisée en plein cagnard.
La Ballade de Narayama de Shohei Imamura (Japon) 5/6 Shohei Imamura est l’un de mes réalisateurs préférés (dans le top 5, je pense). Et je gardais un souvenir très diffus de ce film vu à l’adolescence. Pour bien connaître son oeuvre, je suis surpris que la « foudre » de la Palme d’or soit tombée sur ce film, car ce n’est pas son plus ambitieux sur le plan thématique. On retrouve beaucoup du Profond désir des dieux, le final en moins, et l’approche narrative d’Eijanaika, son film précédent, qui mêlait petite et grande Histoire m’avait plus séduit. Reste que c’est supérieur à 99% de la production, bien sûr et que, comme toujours, Imamura distille une profonde humanité à ses personnages tout en montrant avec lucidité que nous sommes des porcs peureux.
La Servante de Kim Ki-young (Corée du Sud) La Terre des âmes errantes de Rithy Panh (Cambodge)
Afrique (1) Tilaï d’Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso)
Océanie (2) La Randonnée de Nicolas Roeg (Australie) Sweetie de Jane Campion (Nouvelle-Zélande)
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