Marlo a écrit:
Je n'ai pas l'impression de caricaturer ... Je parle d'un mouvement général. On dirait qu'il n'y a plus que des sceptiques partout. Il y a ceux qui veulent supprimer des traités, d'autres qui veulent en créer plein pour sauver l'UE, "parce qu'il faut sauver l'UE". On n'a pas réussi à faire une Europe de citoyens, on en fera une de technocrates ... L'UE, je la vois comme un boulet pour la plupart des candidats, qui cherchent tant bien que mal à s'en accommoder, à faire avec. Ça me semble flagrant en lisant les programmes. Je ne vois pas beaucoup de candidats qui parlent de l'UE avec enthousiasme, conviction et passion, aujourd'hui.
Si je reste aux niveau des candidats à la Présidentielle : Bayrou, Sarkozy ou Hollande ont toujours été des défenseurs de l'UE (y compris ces dernières années). Pour eux, la critiquer était même longtemps une assimilation à de la xénophobie, à un protectionnisme malsain, à un repli archaïque sur ses frontières. La discussion était impossible. D'autres, comme Mélenchon, Joly, Dupont-Aignan, en parlent depuis toujours avec passion, même s'ils contestent systématiquement les décisions prises ces dernières années. Et ils disent pourquoi (Joly un peu moins, certes). Enfin, on a Le Pen, qui non seulement critique, mais qui vise à terme la sortie de l'UE. Les Français ont le choix de décider de quelle orientation européenne emprunter avec l'élection. On devrait se réjouir que le sujet soit à nouveau débattu, et au coeur de la campagne, puisque l'on sait à quel point l'influence de l'UE est prédominante sur le devenir des Nations qui la composent, et notamment sur leur souveraineté. Bien sûr, la situation de la Grèce a été un catalyseur, bien plus encore que le référendum de 2005. Donc la discussion est permise... mais elle est née dans la douleur et le rapport de forces, ce qui rend les choses idéologiquement compliquées. Voilà ce qui peut gêner les citoyens à mon sens, sur une question où ils espèrent une objectivité pour choisir, là où ils n'auront que des propositions partisanes et orientées.
Citation:
Tu crois en l'Europe, toi, Z ? Qui croit en l'Europe ici ? Je parle d'une croyance profonde, sentimentale, déraisonnée, comme on peut croire en la démocratie, en la République, en les valeurs liberté/égalité/fraternité, etc.
Mais grave ! Comme toi, j'ai le sentiment d'être un citoyen du Monde. Mais je n'ai jamais perdu ma boussole et je me sens parfaitement à l'aise en Europe et en France. J'ai longtemps travaillé selon les lois et les restrictions de l'espace Schengen, qui loin de régler tous les problèmes (les immigrés Roumains ou Bulgares par exemple) me fixaient néanmoins un cadre précis auquel je me conformais pour réguler le flux migratoire. C'était souvent difficile au cas par cas pour les personnes concernées, mais ça ne me flinguait pas le moral, parce que je sais que nous devons avoir des lois et des restrictions. Pour autant, quand je voyage en Afrique du Nord ou en Europe, je suis séduit par les différences culturelles, mais je n'y suis pas plus dépaysé que lorsque je suis invité chez un ami parisien marocain ou italien... C'est plutôt un sujet passionnant que rébarbatif, et même si beaucoup de Français se sentent éloignés du problème, il est au coeur de toutes leurs aspirations (travail, économie, impôts).