Qui-Gon Jinn a écrit:
D'ailleurs j'arrive toujours pas à comprendre comment, dans un monde post-Karl Zéro/Arrêts sur images/Petit journal, les journalistes arrivent encore à ne pas détailler la mascarade.
Le premier jour où il s'est pointé "à pieds" à son QG, j'ai vu qu'un seul journal qui avait précisé qu'une voiture l'avait déposé quelques pâtés de maison plus loin.
Alors que ça devrait être la norme.
Le réflexe d'un caméraman, son précepte, c'est d'isoler sa cible dans le cadre, en coupant les autres journalistes, les perches, les badauds, les gardes du corps, etc.
Et d'une certaine façon déjà, altérer la réalité pour dire quelque chose. Le problème, c'est que ce "quelque chose" est étudié, et leur est imposé.
Je suppose que c'est pour ça qu'ils poussent ce précepte jusqu'au grotesque... sinon ça donnerait ça en permanence :
Sans doute l'une des images les plus signifiantes de ces 10 dernières années...
Ils veulent l'image de Sarkozy qui marche comme un individu lambda dans la rue.
Pour ça, ils acceptent le storytelling qu'on leur propose, se remettant aux conseillers en communication du Président pour intéresser / vendre.
Ils sont du coup implicitement co-producteurs, simples cadreurs, médiateurs relais... mais se défaussent de leur rôle de journaliste et de metteur en scène.
Quand il n'y a plus de point de vue, c'est de la propagande pure et simple...
Bien sûr, ceux qui vont au feu prendre les images le font dans des conditions difficiles, pressés comme du bétail... et la liberté du point de vue est aussi un luxe quand tu as l'obligation par ton employeur de ramener de l'image, particulièrement celle que tous les autres médias auront ramassée.
De toute façon,
Le Petit Journal en a fait son gagne-pain principal... donc ces manipulations ne trompent plus grand monde.