Un nouveau fast-food tout droit débarqué de la côte ouest des États-Unis vient d’ouvrir à Sarcelles. Fatburger, créé en 1952 à Los Angeles, a choisi pour sa première implantation en France le centre commercial My Place, juste à côté du Mac Donald’s. Le ton est donné dès l’entrée : ambiance « american diner » des années 1950 avec des fauteuils en moleskine rouge flamboyant, table en marbre blanc et des slogans qui résument la philosophie de l’enseigne : « Oui, 600 g, c’est beaucoup, et encore on n’a pesé que le steak ».
Les végétariens n’ont pas été oubliés
Car ici, les hamburgers sont XXXL et assumés. « On n’est pas ici pour être au régime. On assume le fait que ce soit hypercalorique, explique Izmer Sihem, directrice du restaurant. L’objectif de la créatrice, Lovie Yancey, était d’assouvir les grosses faims. Le burger est généreux et savoureux. En général, quand vous sortez de chez nous, vous n’avez plus faim. Pour les petits joueurs, il y a le steak de 150 g et, pour ceux qui aiment les défis, celui de 660 g », soit quelque 2000 calories. À titre de comparaison, le Big Mac de Mac Donald’s est estimé à 570 calories.
« Les hamburgers sont faits à la demande et peuvent être personnalisés : fromage suisse, cheddar, bacon, onion rings, œufs, sauce chili, accompagnés de frites ou de patates douces… Pour ceux qui préfèrent, nous proposons des sandwichs à base de poulet et, pour les végétariens, des veggies. Nous avons une large gamme pour qu’il n’y ait pas de frustration, poursuit Izmer Sihem. Tous les produits sont frais : la viande provient de la boucherie d’à côté et le pain d’une boulangerie de Sarcelles. Aucun produit n’est surgelé, excepté les frites. Cette qualité et cette générosité ont un prix : comptez 8,90 € pour le hamburger skinny (150 g) et 15,90 € le XXXL (660 g).
« 440 g, on appelle ça un combat ! »
Les clients présents ce jeudi pour l’inauguration se régalent. « Je suis venu express de Seine-et Marne, car j’ai vu que les hamburgers étaient gigantesques », confie Kassim, attablé avec son ami Bro. « 440 g, on appelle ça un combat ! » rigole ce dernier en voyant son ami demander un couteau pour manger son hamburger. « Tu vas dormir tout l’après-midi, le taquine-t-il. C’est ouf, la quantité de viande, et en plus c’est halal. » Les deux hommes finiront tout de même par tout engloutir, quittant, rassasiés, le restaurant en clamant un « On a réussi à tout manger ! C’était bon ! On accorde un 10/10. » Pour ceux qui ne parviendraient pas à finir leur assiette, le restaurant propose des doggy bags.
Pour Stéphanie Hubsch, diététicienne à Vauréal, la consommation de telle quantité de viande doit rester « occasionnelle ». « Cela peut faire partie d’un équilibre alimentaire, si on décide d’y aller une fois par mois. Il est recommandé de manger léger ensuite. Normalement, l’apport en protéines pour un homme est de 200 g par jour. Si on opte pour un XXXL de 660 g, on peut compenser en ne mangeant pas de viande pendant trois jours. Le point positif est que tous les produits sont frais ! »
Mohamed et ses deux amis ont vu un peu moins grand. « On avait envie de tester le burger large (220 g). C’est ma grand-mère qui a entendu parler de ce fast-food et nous a conseillé de venir. « Une fois par semaine, ça ne fait pas de mal, assure le jeune homme de 20 ans, qui ne va que très rarement chez McDo. « Je ne peux prendre que du poisson là-bas. Contrairement à ici, la viande n’est pas halal. » Un argument auquel sont sensibles certains clients. « Dans les autres fast-foods, quand on est musulman pratiquant, on ne peut pas prendre de viande, excepté au Quick de la Muette à Garges-lès-Gonesse », assure une cliente.
D’autres implantations à venir
L’enseigne, elle, refuse d’en faire un argument. « On n’est pas du tout communautaire. On offre un produit extrêmement bon. Le halal, c’est un détail. Ce n’est pas notre ADN. On s’adresse à tous », souligne Abdel Houachmi, détenteur de la master franchise en France et au Maroc.
D’autres Fatburger devraient voir le jour dans le courant de l’année prochaine. « On espère entre quatre et huit implantations en 2023. On aimerait déjà renforcer notre présence en Île-de-France et, en parallèle, s’installer dans de grandes villes comme Bordeaux, Lyon, Marseille ou Lille, poursuit le responsable. Nous ne sommes pas freinés par des zones qui peuvent être définies comme sensibles ou à problèmes. On est prêt à relever le défi et à contribuer à leur développement. À l’image des États-Unis, le plus mythique des Fatburger se trouve dans un quartier de Los Angeles avec beaucoup de difficultés. »
L’ouverture de ce restaurant a permis la création de vingt-cinq emplois à temps plein. Il s’agit essentiellement d’habitants de Sarcelles ou des environs. « Nous avons travaillé avec Pôle emploi. Et pour la plupart de nos salariés, qui ont suivi une formation pratique et théorique, notamment sur l’hygiène, c’est leur premier emploi, confie la directrice. Nous pensons ensuite les faire évoluer comme manager par de la formation continue, puisque Sarcelles, avec ses 340 m2, est notre site pilote. »