Trente ans, 6 mètres de long, un peu plus de 5 tonnes… et multirécidiviste. Mercredi, Tilikum, « ami » en langue indienne Chinook, une orque capturé au large de l’Islande en novembre 1983, a de nouveau tué. En pleine représentation, l’épaulard, une des vedettes du parc aquatique de Seaworld, à Orlando, aurait soudainement sauté hors de l’eau et violemment saisi sa dresseuse entre ses mâchoires, au niveau de la taille. Dawn Brancheau, âgée de 40 ans, venait juste de terminer son introduction du spectacle à venir. Selon des témoins cités par la chaîne de télévision CBS, le mammifère marin a ensuite entraîné sa proie au fond de l’eau, la secouant de toutes parts « comme une poupée de chiffon ». « Les sirènes se sont alors mises à sonner et tout le monde est parti en courant », poursuit Victoria Biniak, une spectatrice présente au moment du drame, interrogé par les médias locaux.
Un scénario que la police réfute. Selon Jim Solomons, du bureau du shérif d’Orange, Dawn Brancheau aurait « d’abord glissé dans le bassin » avant de se faire « mortellement attaquer ». « Elle est apparemment tombée dans le delphinarium où elle a été ensuite été agressée de façon fatale par l’animal, affirme l’enquêteur. C’est une mort accidentelle, une mort tragique. » « Une mort prévisible » pour Paul Watson, connu outre-Atlantique pour être un fervent défenseur du droit des baleines. Pour cet ancien colonel d’origine canadienne, les dirigeants de Sea World sont « les seuls responsables » du drame, parce qu’ils n’ont pas su « tirer les leçons des accidents passés. Ils savaient que l’animal était capable de tuer des humains ».
C’est en effet la troisième fois que Tilikum est impliqué dans la mort d’un humain. Son premier fait d’armes remonte au printemps 1991 alors qu’il se trouvait en captivité au delphinarium de Victoria, en Colombie-Britannique. Un matin de mai, Keltie Byrne, 20 ans, sa formatrice, a glissé dans le bassin où l’épaulard cohabitait avec deux femelles. L’une d’elles l’a empoignée au niveau de la taille avant de le jeter vers Tilikum. Ce dernier l’a maintenue dans sa bouche, sous l’eau. Un « jeu » qui a très mal fini : Keltie est morte noyée. L’orque, elle, a été transférée au Sea World d’Orlando.
Huit ans et une dizaine de descendants plus tard, l’épaulard a de nouveau été mêlé à la mort d’un humain. Le 6 juillet 1999, au petit matin, un homme de 27 ans a été retrouvé nu flottant dans le bassin où séjournait l’orque. Selon les légistes, il est mort noyé. La veille, avec quelques amis, il avait passé l’après-midi à visiter le parc aquatique. Le soir, ces derniers sont repartis. Sans lui. Depuis, si les enquêteurs ont acquis la certitude qu’il avait été mordu par l’animal, ils ignorent toujours si c’était avant ou après sa chute…
Jeudi, plusieurs associations de protection des animaux rappelaient que les épaulards, surnommés les « baleines tueuses » et reconnaissables à leur livrée noir et blanc, sont de redoutables chasseurs qui se nourrissent de phoques, d’otaries et d’autres baleines. Surtout, ils ne s’attaquent généralement pas à l’homme.
Y a un moment, l'animal, soit faut le relâcher, soit faut le buter... Je serai la famille de la meuf, je porterai plainte (quoique, elle a dû signer des clauses de responsabilité la bouffonne).
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