Lavayanas a écrit:
C'est cette societe en particulier que tu n'apprecies pas ou l' "Entreprise privée" au sens large?
Tu as des infos?
donc, je vais partir du présupposé (pour pas développer pendant des heures) que, puisque je me réclame de la décroissance, je n'ai que du ressentiment (c'est rien de le dire) envers la pub, pour des raisons très diverses (en résumé : un mouvement qui prône moins de consommation rejette évidemment un médium qui fait de la consommation une finalité, un but en soi).
JC Decaux (5è fortune de France) n°2 mondial de l'affichage publicitaire, n'est donc pas mon ami. D'abord parce qu'il fait de la pub son business, ensuite parce qu'une partie de ses affiches sont à compter parmi les 40% d'affichages illégaux recensés, dénoncés et surveillés (parfois pris pour cibles et déboulonnés) par Paysages de France.
Donc voilà, d'emblée, Jean-Claude Decaux, c'est pas mon pote.
C'est donc Decaux qui a remporté les marchés Véli'b et Vélo'v (à Lyon). Ce qui me plaît dans le principe de Véli'b, c'est ce qui va théoriquement, sur le papier, dans le sens de la décroissance (donc notamment contre le tout-bagnole, qui est, entre autres, une des causes principales du réchauffement planétaire).
Or JC Decaux (dont les espaces d'affichages -- dont un certain nombre, par ailleurs, sont loués par des annonceurs automobiles -- sont déjà en surnombre par rapport à la loi), a fourni ses bicyclettes aux municipalités (qui ainsi se déchargent de leurs responsabilités de service public sur le privé) contre des espaces d'affichage. Sachant que Decaux, comme beaucoup d'autres, exploite en outre énormément de panneaux éclairés 24/24 et/ou motorisés (tu sais, pour faire varier les affichages toutes les vingt secondes). Soit un réel gâchis d'énergie et une participation supplémentaire, inutile mais continue, à la pollution.
Comme le rappelle le mensuel La Décroissance, ce genre d'action, qui permettent à Decaux de s'acheter une "respectabilité verte", portent un nom : le greenwashing (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Greenwashing) : "
Elle consiste à instrumentaliser l'écologie pour en faire un argument de l'idéologie capitaliste." Et de citer l'exemple de la Fondation Hulot qui "
se montre à la pointe de cette stratégie, en vendant aux multinationales une image verte contre rétribution. Le groupe JC Decaux finance l'animateur de TF1. Celui-ci en retour lui donne son onction dans le rapport d'activités 2004 de l'afficheur en le bénissant ainsi : 'De la pédagogie naîtra un meilleur respect pour la nature dans toute sa diversité. L'affichage nous offre une occasion unique d'interpeller le plus grand nombre.' Le capitalisme est une machine extaordinaire pour recycler sa propre contestation."
Même chose pour Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui a pu reverdir son blason avec Vélo'v, alors que, à la différence de Delanoë, il n'a, apparemment, peu ou prou rien fait de son mandat côté pistes cyclables ou réduction des voies de circulation (cf cet article du Monde qui en témoigne :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-935256@51-917383,0.html)
Enfin, et ce n'est pas rien, il y a aussi le problème de la puce RFID, qui me pose déjà sérieusement problème dans les pass métro.
On peut sans doute trouver de bons articles synthétiques sur le web. En cliquant au hasard des premiers résultats google, j'ai trouvé ça, qui est horriblement mal écrit et bourré de fautes, mais qui me paraît en contrepartie assez complet. Il y a sans doute mieux :
http://deconstruire.babylone.over-blog. ... 78865.html
(sinon, je trouve ça assez révélateur de lire ici, malgré et même parmi les réactons enthousiastes, qu'il est à peu près entendu par tout le monde que ça relève finalement, dans la pratique, davantage du gadget que d'un outil pour résoudre les pbs de bagnole dans les grandes villes)