Baptiste a écrit:
C'est à chacun de définir ses critères,
Je n'ai pas l'impression que ce soit en contradiction avec mon propos. Je n'explicitais que mon approche (et donc mes critères).
Baptiste a écrit:
et par exemple, en cinéma, tu peux très bien avoir comme critère de notation l'importance que tu donnes au film par rapport à tous les films que tu as vu. Le système que je viens de décrire est somme toute assez banal, c'est celui qui consiste à mettre des 6/6 à, disons, ses 100 films préférés, et ensuite aller décroissant. Du coup, la notation devent plus cohérente que par genre et permet de juger les films les uns par rapport aux autres sans cette barrière des genres, qui me paraît être assez artificielle en fait. Que tu mettes 6/6 à Groundhog Day, pourquoi pas, mais finalement demande-toi comment tu considères le film par rapport à tous les autres films que tu as vu dans ta vie et alors là:
1- soit tu te rends compte que finalement il n'égale pas les films que tu places au sommet de ton panthéon, et du coup le 6/6 tient plus d'une envie que d'une notation plus ou moins rigoureuse (bien sûr il n'y a pas de perfection à ce niveau là)(Ok, une envie ça ne fait pas de mal. Mais si on note, autant être précis, non?)
2- soit tu le trouves décidément génial même quand tu le compares à tes sommets et là tu rendras comptes que ton 6/6 se base beaucoup plus sur ton amour immodéré du film que sur un jugement par genre, qui finalement est une manière très scientifique, par compartimentage, de procéder.
Le terme de "genre" (que j'avais mis entre guillemet) est réducteur par rapport à mon propos ; l'idée de "l'intention" du film est plus en adéquation. Mais ce que tu dis est pertinent aussi. Pour moi, Groundhog day est parfait dans son registre et le 6/6 que je lui mets est aussi lié à une notation sur l'ensemble de mes films préférés. Mais le cinéma que j'aime, c'est le cinéma d'
enternmaint !
Baptiste a écrit:
Et quand tu dis qu'il faut juger un film à la lumière des intentions de son auteur, permets-moi de ne pas être d'accord du tout: c'est à chacun de former sa manière de juger, de dresser ses échelles de valeur, etc. Le jugement esthétique dait faire fi du contexte et se concentrer sur l'oeuvre seule, le produit fini.
Pour moi, c'est impossible ; le contexte me semble essentiel. Qu'il soit personnel, émotionnel, historique, politique ou technique. Je ne peux pas juger
Le triomphe de la volonté de Riefensthal sans prendre ne compte le contexte politique des années 1930 et ce que je sais du nazisme, je ne peux pas juger
Les indestructibles sans tenir compte de mon contexte (quadra insatisfait et père de trois enfants ce qui fait que mon jugement est lié à ma propre histoire et mon propre contexte), je ne peux pas voir
Planète interdite ou
La guerre des étoiles sans les replacer dans un contexte technique (les sfx) des années 1950 ou 1970. De plus, la critique d'un film ne me semble pas uniquement lié à un jugement "esthétique". Il y a également un contenu (social, esthétique, économique, philosophique, etc.), c'est-à-dire un fond et pas seulement une forme. La qualité d'un film, pour moi bien entendu, c'est une sorte d'adéquation entre le propos et sa forme.
Cependant, cette discussion mériterait que j'organise mieux ma pensée ce qui, dans mon état de ce soir, est plus que difficile...
Mais je vais réfléchir à ce que tu écris.