Cosmo a écrit:
J’ai en fait l’impression qu’il refait le même film entre Changement d’adresse et Caprice (avec la parenthèse Une autre vie). Des films qu’il interprète et/ou joués par sa petite groupe habituelle.
C'est marrant cette impression, parce qu'hormis Mouret et Frédérique Bel (qui n'est plus là pour le dernier), je ne pense pas qu'il ait utilisé deux fois les mêmes acteurs. C'est même un reproche que je lui ferai, parce qu'à vouloir travailler avec un peu tout le monde il finit aussi par travailler avec n'importe qui, y compris des acteurs (actrices en fait) qui ne collent absolument pas à son univers.
Vieux-Gontrand a écrit:
Ce que l'on dit, ce que l'on fait est quand-même déjà très proche d' Un Baiser s'il vous Plait (qui commence comme une comédie mais est en fait bien plus âpre).
C'est vrai pour la majeure partie de sa filmographie. Et au final, j'ai pris un vrai plaisir à voir certains d'entre eux, au-delà de ce que je pouvais espérer (bon mon attente était faible, ça ne pouvait donc qu'être mieux). Ses premiers films ne sont jamais de pures comédies, il y a toujours un fond plus grave, que Mouret vient adoucir de part son ton plus ou moins loufoque. Sa filmographie est marquée par une constante angoisse de ce que représente un véritable engagement amoureux, de ce que cela peut signifier en terme de perte de liberté, la peur de réduire le champ des possibles, de s’ôter la possibilité de trouver encore mieux. C'est au fond très égoïste, et je trouve que cela passe beaucoup mieux sur un mode léger.
Vénus et Fleur (2004)
Film qui fait beaucoup penser à Rohmer, sans avoir à en rougir. Veroushka Knoge est parfaite en évaporée totalement insupportable. Du coup ça m'a donné envie de découvrir ses deux premiers films (il manque
Promène-toi donc tout nu! dans ta liste Cosmo).
4/6Changement d'adresse (2006)
Film typique de la première période de Mouret. Sympathique mais relativement inconséquent.
3/6Un baiser, s'il vous plaît ! (2007)
Un cran au-dessus du précédent, toujours aussi drôle mais la pointe d'angoisse est beaucoup plus palpable, je trouve l'équilibre remarquablement réussi. Mon reproche principal serait le choix de Ledoyen, que je trouve peu à son aise.
4/6Fais-moi plaisir ! (2009)
Le plus loufoque, mon préféré avec
Vénus et Fleur, il y a du déchet (Weber, les diplomates japonais), mais d'autres moments qui sont pour moi ce que Mouret a fait de mieux (la longue séquence de la réception, qui rejoue par moment
The Party, pas un hasard s'il y a cette fameuse scène des toilettes dont parle Baptise, la séquence également chez Aneth et ses sœurs façons Barbe bleu, peut-être ma préférée de tout le film). Bien dommage qu'il n'est pas poursuivi dans cette voie par la suite. Godrèche, que j'avais vu peu de temps avant dans
Holiday de Nicloux, a un potentiel comique énorme!
4/6Caprice (2015)
Je n'ai pas vu les deux précédents, mais j'ai la furieuse impression qu'Une autre vie marque une rupture significative dans sa filmographie. Peut-être Mouret s'est-il convaincu qu'il était arrivé à la fin d'un cycle, qu'il devait assumer plus frontalement ses angoisses? Ce qui en ressort c'est une bouillie comique (les blagues avec les béquilles quelle angoisse
) et une lourdeur dramatique dont j'ai peur qu'elle le poursuive pour le restant de sa carrière. Mouret acteur semble totalement à côté de ses pompes, seule Demoustier surnage. Ça ne fait que renforcer mon attente pour
Benedetta de Verhoeven, de voir comment il a réussi (ou pas, on jugera sur pièce) à se dépatouiller du cas Efira (pire actrice française du 21ème siècle).
2/6Mademoiselle de Joncquières (2018)
Le choix de Baer est évident, il rentre dans les habits du Mouret des années 2000 que lui-même ne veut/peut plus endosser. En ce sens c'est un aveux de l'échec de Caprice. J'avais trouvé la première partie du film convaincante, mais ça ne tenait pas la longueur, ça s'étiolait dans sa seconde partie pour finir sur une note relativement quelconque. J'avoue n'en avoir aujourd'hui déjà que peu de souvenirs.
3/6Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait (2020)
Son plus mauvais, l'humour et la légereté sont passés par pertes et profits, certains choix de casting sont douteux (Macaigne que par ailleurs j'adore est ici une pâle et triste copie de Mouret, Camelia Jordana est pire qu'Efira dans Caprice ce qui n'est pas une mince affaire), je voudrais croire que Mouret sera capable de rééditer ses premières réussites, mais j'ai un gros doute...
2/6