A sec, avec une poignée de graviers. C'est violent, c'est glauque, mais c'est aussi brillant. Une sorte de BD à la Gaspar Noé, en moins arty, en plus rentre dans le lard... Le dessin est charbonneux, crade, sans appel... Un peu gratuit, parfois, aussi, mais ça fait partie du plaisir. Ca devrait plaire à presque personne, et pourtant, ça fait un bien fou de se laver les yeux avec ça après l'Astérix merdouilleux qui choure toute la place à la FNAC...
A part ça, lu aussi les nouveaux Sattouf. Retour au collège est excellent, vachement bien observé, souvent drôle. Je me serais cru revenu à mon taf de l'an passé.
toujours chez Sattouf, Pipit Farlouse, série pour enfants publiée dans Capsule Cosmique (si vous avez des lardons, achetez-leur cette revue, y'a des tas de véritables morceaux de trucs bien dedans), qui est un peu une version soft et avec des oiseaux de Retour au collège. Bilan: j'aurais adoré lire ça quand j'étais minot, et j'adore d'ailleurs lire ça alors que je le suis plus.
Autre truc formidable lu cette semaine, C'était le bonheur, de Blutch. C'est un peu Sempé rencontre les Idées Noires de Franquin. Blutch est un sacré Monsieur, au trait toujours plus fascinant, d'album en album. Celui-ci est un petit bijou, poétique et sombre, beau et puissant, minimaliste et sublime.
Dans la même veine, le dernier Larcenet, en pleine crise graphique et artistique depuis son trop-plein de reconnaissance et les albums supra-mineurs que furent le tout pourri Nic Oumouk et le gentillet Petit Guide de la Survie en Entreprise, est un bonheur plastique inattendu. Ex Abrupto est un bouquin éblouissant, sans parole mais passionnant, qu'on déovre d'une traite (et pourtant, il est épais) en s'extasiant sur la constante remise en question du trait de Larcenet (qui s'approche ici étrangement, puisqu'on en parle, de celui de Blutch), devenu en quelques années und es auteurs les plus fascinants du moment, passant allégrement de la série humoristique classique (Bill Baroud), à la fine chronique humaine (Le Combat ordinaire), en passant par des friandises succulentes (Le retour à la terre, Pedro le Coati) et des one-shots tour à tour hilarants (Les super-héros injustement méconnus), bluffants (Les entremondes) voire carrément concepts (L'artiste de la famille).
bonne nouvelle au passage, le monsieur, dont on n'avait plus trace sur le ouaibe depuis la triste fermeture de son site officiel, tient un blog depuis septembre :
http://tempsperdu.over-blog.org/