Puck a écrit:
Alors déjà, avant d'argumenter, je dois dire qu'en parlant de série, j'ai surtout pris en compte la série habituelle, banale, je ne parlais pas forcément de choses comme les Sopranos ou The Wire (je connais mal Mad Men). Puisque finalement, le débat de base n'était pas qu'une série exceptionnelle est mieux qu'un film moyen, mais en partant de généralités.
Sauf qu'on a pas l'impression que tu prends en compte les films moyens (ou même mauvais) quand tu parles du cinéma dans la discussion.
Je vois pas pourquoi on mettrait de côté toutes les excellentes séries du moment et on ne prendrait en exemple que des films où la réa et le scénar sont la voix d'un auteur.
Citation:
Je fais référence à Breaking Bad à un moment parce qu'elle est très bien écrite et je l'apprécie beaucoup, mais que plus que n'importe quelle série dans cette cour, elle est criblée de tics qui typiquement il n y aurait pas dans un film de ce calibre, le développement poussif de personnages dont on se fout, de situations mêmes dont on se fout etc. et surtout, le fait que ça insiste lourdement sur des choses et rabâche en permanence. L'autre problème que j'ai avec cette série, c'est que la prémisse du truc est "on a un mec sympa qui va devenir un gros connard", sauf que même si l'échelle change, Walt n'a jamais été rien d'autre que misérablement antipathique. Je ressens de la pitié, mais jamais de l'empathie au début.
Oui donc voilà, ce n'est pas le personnage auquel "on peut forcément s'identifier".
Citation:
Ce n'est pas du tout le même exercice, certes, mais ce que je voulais dire là (ouais, il était tard, je m'endormais, donc pas forcément développé), c'est que dans l'écriture d'un film, la tension est souvent donnée par l'écriture, et qu'on peut rallonger des scènes en jouant sur le concept de impending doom. La série le fera aussi, mais en passant par un procédé de montage en nous balançant quelque part où on ne veut pas être forcément.
Hein??? Mais pourquoi?
Citation:
Encore une fois, je parle dans de grosses généralités, mais c'est moins organique et plus cut, ça ne suit pas assez l'action pour respecter un certain rythme imposé.
A ce stade, c'est même plus une généralité, c'est un argument vague et sans exemple.
Citation:
Un mec qui écrit un film pourra en écrire un très différent derrière, un type qui écrit une série devra rester sur le même code narratif que l'épisode d'avant qu'il n'a d'ailleurs probablement pas écrit dans beaucoup de cas.
Mais encore une fois, pourquoi tu compares deux films différents d'un même mec avec deux épisodes de la même série? C'est complètement malhonnête comme comparaison.
Ici, la comparaison doit être entre un film et une série. Pas entre un film et un épisode.
Un scénariste de série peut écrire deux séries différentes, comme un scénariste de ciné peut écrire deux films différents.
Tu regardes Cop Rock et NYPD Blue et ça n'a rien à voir par exemple.
Citation:
Oui, mais ce ne sont absolument pas les mêmes contraintes. Quand une série est annulée, l'auteur n'a pas tout raconté de ce qu'il voulait
Euuuh ça dépend.
Citation:
alors qu'un bon film qui ne marche pas sera quand même une oeuvre finie et menée à bien par son auteur.
Mais une série n'a pas besoin d'être "finie" pour que l'on ait le propos de son auteur.
Si The Newsroom n'avait jamais dépassé le stade du pilote, l'auteur aurait quand même raconté ce qu'il voulait (juste pas dans la durée qu'il le souhaitait).
Mais le propos est là, le fond et la forme sont déjà posés, en un épisode. Pas besoin d'en avoir 10.
L'intrigue ne sera pas finie, mais encore une fois, on ne peut pas comparer sur des points aussi techniques, parce que les deux exercices sont fondamentalement différents. C'est pas le même format, donc oui...
Si on suit ton raisonnement, tant qu'une série est en cours, donc même si elle n'est pas annulée, on ne peut la juger parce que l'oeuvre n'est pas "finie"?
Ca n'a pas de sens.
Citation:
Oui mais d'un film à l'autre, le traitement dans l'écriture et l'esthétique peut changer.
Et d'une série à l'autre aussi...
On pourrait même dire qu'un épisode à l'autre aussi, ou d'une saison à l'autre. Ca arrive même souvent, que les scénaristes redirigent une série suivant les réactions.
Citation:
Alors ça, je suis beaucoup plus d'accord avec toi et le pense sincèrement. Bien que je mets toujours le bémol sur le fait qu'un film n'est pas un truc qui se mate dans une maison à priori, et ne dépend pas d'une tranche horaire. Bien qu'internet aujourd'hui et le DL ait changé la donne.
Bah clairement, ça marche pas ton argument là.
Citation:
Tu devines des choses, oui, et je comprends que ça te fasse tiquer, mais tu as finalement des shades d'eux. Parce que justement il seront amenés à évoluer.
Ils seront amenés à évoluer sur le cours d'une saison. Ou d'une série.
Tout comme un perso de film est amené à évoluer sur le cours d'un film.
Faut savoir ce qu'on compare en fait...mais les critères que tu choisis sont erronés parce que les deux formats n'ont "rien à voir".
Citation:
Les deux exemples que tu prends (surtout Sopranos, vu que j'ai vu que 2 saisons de Mad Men) sont des séries hyper bien écrites, donc dans ce cas là, il faut pas les comparer "au cinéma", mais à de très bons films.
Ah donc maintenant on fait gaffe au comparaison?
Citation:
Oui, et c'est le même auteur. Sorkin développe ses personnages par le dialogue et contrairement à beaucoup, se permet de dire plutôt que de montrer car il dit mieux. Mais encore une fois, on a deux exceptions.
Nan mais stop les échappatoires, en gros à chaque fois que je vais citer un bon exemple, tu vas me dire "oui mais c'est une exception". "Sopranos c'est une exception." "Mad Men c'est une exception". Etc.
Je cite des exemples pour soutenir un argument qui est "en série aussi, tu peux tout savoir d'un perso en quelques minutes, ce n'est pas le propre du cinéma".
Et Sorkin est pas le seul à savoir le faire.
Citation:
Le fait que toutes les séries (sauf chaines privées) s'articulent autour de la pub, fait que les cliffhangers prennent énormément d'importance.
Ca je veux bien. Là on tient un vrai exemple de truc propre à l'écriture des séries (encore que, on pourrait parler du cahier de charges des films les plus commerciaux).
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Mais c'est pourquoi aussi, il y a trop d'évènements, d'intrigues, de traits de caractères qui deviennent répétitifs et proches du gimmick parfois. Je pense encore une fois à pas mal de trucs dans Breaking Bad.
Ca c'est dû au fait que les séries s'étirent en trop de saisons parfois...mais la redondance n'est pas étrangère au cinéma.
Les séries ont au moins l'excuse d'être répétitives sur plusieurs heures de programme tandis qu'un film comme The Tree of Life est répétitif sur 2h20