à sa libération, gino strabliggi, un ancien truand, est chaperonné par l'inspecteur cazeneuve, inspecteur a la retraite, qui l'aide a se reinserer. malheureusement un autre policier cherche à le faire trébucher. delon x gabin, 7,3 sur imdb, dans toutes les listes des meilleurs delon...
la déception fut réelle.
il y a un vrai intéret au film, qui est biographico-thématique.
dans les débats sur séparer l'homme de l'artiste, la réinsertion, tout ça tout ça, giovanni est assurément un cas intéressant. pour résumer, il a été condamné à mort en 48 pour complicité d'assassinat, mais tout les parties "l'occupation et la collaboration" puis "crimes et condamnations" de son wiki valent le coup d'oeil.
mais il a été gracié, et a entamé une fructueuse carrière de romancier et de cinéaste. je ne crois pas qu'ils soient nombreux dans ce cas-là, ça en fait un exemple percutant, d'autant que si je comprends bien la situation était parfaitement connue et à part quelques polémiques éparses (il était visiblement beaucoup plus discret sur les faits de collaboration que sur l'aspect voyou...) ça ne posait de vrai problème à personne.
et donc le film parle concrètement de ça, un homme qui a purgé sa peine, reprend son vie, mais son passé le rattrape, ni les flics ni ses anciens complices ne veulent croire qu'il s'est rangé, et un mélange de malchance, d'injustices, de failles de sa personnalité font que...
alors c'est un plaidoyer pour les anciens taulards, pour les secondes chances. puis contre la peine de mort, juste avant son abolition et lorsque c'était un sujet omniprésent du débat public. et c'est intéressant, autant comme illustration des arguments 'de gauche' pour l'abolition, que comme illustration de 'la culture de l'excuse' que peut reprocher la droite à la vision de la gauche sur la question.
de ce point de vue là, le film est donc intéressant. mais c'est aussi sa profonde limite, parce que c'est concrètement un tract, sur un sujet qui ne fait plus particulièrement débat, qui a 70% de chances d'être vu aujourd'hui par des gens n'ayant pas vraiment de grandes interrogations sur la question, avec une histoire purement fonctionnelle destinée à illustrer le propos. comme il ne cherche pas les zones d'ombre, l’ambiguïté (jusqu'au personnage de flic totalement caricatural (joué par michel bouquet, tout droit sorti d'
un condé)), ça finit par être vraiment très peu stimulant. on en vient un peu la question 'à quoi sert un film militant', et je ne doute pas que sur le coup dans un moment de vif débat collectif ça peut jouer son rôle, mais 50 ans plus tard quand le débat est tranché ça n'a plus qu'un intérêt théorique.
le tout étant donc écrit et mis en scène de manière très fonctionnelle, il n'y a qu'une petite poignée de plans forts. delon est delon (cheveux incroyables), gabin est gabin, ça envoie forcément du lourd, puis il y a des bébés depardieu et giraudeau dans des petits rôles c'est marrant. visuellement la france des années 70 c'était vraiment dégueu, mais la france a tellement changé en relativement si peu de temps c'est toujours fascinant. les gonzesses sont à peine écrites, balek.
déçu.