Billy Budd a écrit:
Déjà-vu a écrit:
Bien d'accord avec toi, c'est son film-somme et il aurait dû s'arrêter là.
Citation:
Black Dahlia : c'est moins nul que ce qu'on en dit, mais c'est une plantade totale au niveau de la distribution : y a pas un acteur qui colle à son personnage, exception faite de Scarlett Johansson, donc toutes les qualités ou les scènes réussies passent à la trappe.
C'est Mia Kirshner qu'il faut sauver, pas Scarlett.
Mais TELLEMENT !
Et ça rend le choix de Hilary Swank encore plus incongru : parce qu'il y a vraiment zéro ressemblance entre les deux actrices.
En parlant de choix de carrière peu judicieux, revenons sur
Mission To Mars, parce que je pense que je n'ai pas été entendu. En fait, si je n'ai rien à en dire, je pense que c'est surtout parce qu'il s'agit d'un projet pété dès le début, dans un genre qui ne lui convient pas, avec un script merdique et un résultat qui prouve ce manque d'intérêt. Il y a déjà un peu tout ça dans Fury mais ça se désagrège vraiment dans
Mission to Mars au fur et à mesure du film jusqu'à la scène embarrassante de Cheadle le jardinier. Et oui, on peut tout à fait sauver plein d'aspects ou de scènes en jouant la carte théorie des auteurs d'autant plus facile à sortir que De Palma, c'est vraiment une réclame vivante pour cette théorie. C'est pas UNIQUEMENT un film de sf dépassé (on y cite
Flash Gordon je crois, c'est dire le complet décalage entre les mecs qui font le film et le public à qui il est destiné) avec des aliens hideux et un Morricone qui essaie tellement de singer John Williams que c'en est risible. Il y a le deuil du héros qui se traduit par l'assemblée d'images à la fin, le lent sauvetage foiré de Tim Robbins dans un passage où tout est dilaté et qui sied bien à son style, et j'avoue que j'aime bien que l'entrée en matière soit assez rapide, comme il le disait en interview : pas besoin de montrer le décollage de la fusée vu qu'on l'a vu 25 000 fois (mais ça rajoute à l'aspect "le réal s'en bat un peu les couilles" du tout). Je crois qu'il y a aussi une tempête assez spectaculaire, ce que n'a pas
Domino (mais dans
Domino, il n'y a rien).
De toute façon, le film arrive dans une époque où on ne va plus avoir besoin de mecs comme De Palma (ou Verhoeven ou McTiernan) :
Mission: Impossible date de quatre ans seulement mais on a l'impression qu'il y a une éternité qui les sépare. Et je ne dirai jamais assez de bien de
Mission: Impossible parce que là, c'est tout l'inverse : l'alignement des planètes, le projet tellement parfait qu'on a eu l'audace de croire qu'on pourrait en tirer une série voire que tous les autres blockbusters prendraient ce chemin.
Mais aujourd'hui, malheureusement, et c'est ce qui fait aussi sa force, on s'aperçoit que c'est une étrangeté dans le paysage, une bizarrerie intemporelle, un paradoxe. Un film d'action hyper-tendu où on peut compter le nombre (pauvre) de coups de feu et d'explosions et où on se finit quasiment sur un duel homme/machine avec l'hélicoptère qui rend l'âme juste avant de poinçonner Hunt. Un blockbuster qui est tout entier dévolu à la règle du divertissement sans jamais que le sous-texte ne dégueule dans des scènes d'exposition à n'en plus finir et où le MacGuffin est non seulement utilisé comme il se doit mais qui en plus renvoie au sujet même du film : la liste NOC qui menace de révéler les identités des espions dans un film où la question de l'identité est partout, et où du coup, toutes les obsessions depalmiennes peuvent s'épanouir (qui regarde qui ?). Un film U.S. où on a pris des acteurs français qui ne nous font pas honte. Un film où la direction artistique est impeccable avec sa réception de l'ambassadeur chaleureuse et où on a foutu une plante verte tous les deux mètres là où on donne réception, glaçante et plein d'ordinateurs dans les sous-sols, son Eurostar qui devient une prison et sa chambre forte/toile d'araignée. Un film où on explose le format télévisuel dans les premières minutes pour une histoire qui est totalement intime, un ménage à trois, échafaudée de façon gigantesque jusqu'à ces très très très gros plans sur les yeux de Cruise avec la petite goutte de sueur.
Oui, vous allez me dire : il divague, il radote, vous savez déjà tout ça... mais comme ça, j'ai pu un peu tartiner sur
Mission: Impossible. Je m'étais trouvé un peu limite.