jiko a écrit:
Personnellement l'amour dont tu parles GRT me fait chier, ce n'est pas un amour des hommes dans la vie, ce n'est pas un amour dans une relation à l'autre, c'est un amour mystique, de béatitude, de mauvaise littérature, de fin du monde (quand on vit un amour comme ça autant être mort).
C'est un amour qui n'a pas de sujet, "aimer les gens" comme tu en parles me paraît une manière de ne pas être dans la rencontre, de ne pas aborder l'autre comme une singularité, une réalité précise, mais comme un tout , un magma flou et gluant.
Il y a quelque chose de très morbide dans le fait d'être en fusion avec une personne à 900km de distance (sans parler du ridicule). Et ça n'a rien à voir non plus avec la spiritualité ou pas du forum qui ne serait qu'un horrible cartésien.
La philosophie, la psychanalyse et l'art par exemple permettent aussi d'être en contact avec le monde (sur un forum de cinéma, leur dire qu'ils ne connaissent pas l'amour...). Mais en plus ils proposent aussi une articulation avec ce monde, une manière d'être en réaction et en interaction, dans sa multiplicité, sa complexité (alors que dans l'amour que tu décris il n'y a que simplicité et unicité, le truc chiant quoi).
Tu parles comme une secte, dans les termes et dans la rhétorique. Tu parle de vérité, d'Amour à atteindre, de travail pour y parvenir, de matrice, d'aveugles et d'ignorants qu'il ne faut pas trop bousculer avec cette vérité parce que même les ignorants tu les respectes. "les gens ne pigent absolument pas de quoi je veux partager, j'interfère dans leur quotidien". Quelle condescendance.
Et puis dans ton Amour qu'est ce que tu fais de la tragédie ? de la révolte ? des passions parfois violentes ? Que fais tu de la beauté de Hulk ou de Dionysos ?
Quand je te lis, je pense au dieu Kevin Costner et à ce merveilleux titre "Les bienfaits de la colère". Et il m'a appris aussi à tenir un colt et à boire une bière, ce qui m'a l'air bien plus passionnant que ton "Amour" sans objet.
Et pan dans les dents !
J'ajouterai également que j'ai toujours vu quelque chose de très nocif dans cette apologie de l'amour béat et simplet. Une manière de s'extasier sur des futilités style les papillons qui coppulent dans les champs pour mieux ignorer les horreurs qui se déroulent dans les camps. Une façon de détourner nos regards des "petits trains" pour reprendre une expression à toi. C'est d'ailleurs pour ça que je regarde d'un très mauvais oeil ces chansons de varièt' toutes pourries qui hurlent leur hymne à l'amour comme autant de prières aveuglantes...