Quand j'avais 11 ans, Arnold était mon acteur préféré.
Ayant découvert les Rocky et les Rambo super tard, j'ai toujours été davantage un Schwarzie Boy qu'un Stallone Boy.
Hercule à New York (Hercules in New York - Arthur Allan Seidelman, 1969)Stay Hungry (Bob Rafelson, 1976)Cactus Jack (The Villain - Hal Needham, 1979)Pas vus.
Conan le Barbare (Conan the Barbarian - John Milius, 1982)5/6 - découvert relativement tard, genre à 18 ans, ce qui explique sans doute pourquoi je suis pas à fond, surtout que c'est sans doute celui de ses bons films qui a le plus vieilli, mais alors que c'est son premier grand rôle mémorable, Milius avait déjà tout compris de comment utiliser l'acteur, assez dénué de talent il faut avouer, exploitant son physique pour signer un film d'heroic fantasy avec un héros comme un dessin de Frazetta devenu réalité, iconique de bout en bout.
Conan le Destructeur (Conan the Destroyer - Richard Fleischer, 1984)1/6 - exactement tout l'inverse, l'iconique devient kitsch, la violence cède la place à l'humour, on est presque dans le nanar là.
Terminator (The Terminator - James Cameron, 1984)6/6 - Le film, j'en reparle pas,
je l'ai déjà fait. Cameron voulait initialement caster Lance Henriksen dans le rôle du cyborg, pour faire du robot tueur un mec visiblement lambda, invisible dans la foule. Le choix de prendre finalement Schwarzie est complètement à l'opposé mais sensé une fois de plus, pour son exploitation du physique du Chêne Autrichien, symbole de la force inarrêtable, de l'obstacle insurmontable, de l'homme invincible. Une icône est née.
Kalidor, la légende du talisman (Red Sonja - Richard Fleischer, 1985)1/6 - le retour de Fleischer et de son incompétence. Je crois me rappeler mon incompréhension de Schwarzie seul sur la jaquette alors qu'il n'est pas le héros du film. Fuck Brigitte Nielsen.
Commando (Mark L. Lester, 1985)3/6 - découvert tard aussi, ce qui permet d'avoir le recul nécessaire pour apprécier un film quand même sacrément con et qui ne semble avoir pour seule idée que de montrer Arnold dézinguer des mecs, et encore, et encore, et encore... C'est l'exemple-type de "film de Schwarzie" où le metteur en scène ne sait absolument pas comment employer intelligemment l'acteur. Au premier degré, c'est digne d'un Chuck Norris, au second degré, c'est assez jouissif comme spectacle (sans doute involontairement) parodique.
Le Contrat (Raw Deal - John Irvin, 1986)2/6 - découvert tard aussi et déjà oublié, dans mon souvenir c'est un peu la même chose qu'au-dessus, en moins action décomplexé et plus polar donc moins amusant.
Predator (John McTiernan, 1987)5/6 - de prime abord, on pourrait croire à un Commando bis mais ce serait oublier que McTiernan n'est pas une tache comme Lester, donc déjà, formellement c'est autre chose, plus tendu, plus construit, et une fois de plus, le cinéaste (et le script) utilisent intelligemment Arnold, déjà parce que c'est pas juste une machine à tuer sans cervelle mais un leader (c'est trois fois rien, mais ça change tout par rapport à un Commando) mais surtout en éliminant l'équipe de gros bras un par un pour réduire le Monsieur Muscle à un homme, seul, nu, face au monstre. Retour à l'état primal avec l'Homme iconique telle une statue grecque : Arnold Schwarzenegger.
Running Man (The Running Man - de Paul Michael Glaser, 1987)1/6 - découvert tard aussi, celui-ci est catastrophique, précurseur de ce que les films de Schwarzie peuvent présenter de pire dans leur mauvaise utilisation de l'acteur, que l'on réduit à un gros baraqué juste bon à enchaîner les punchlines débiles. Et c'est kitschouille de partout.
Double Détente (Red Heat - Walter Hill, 1988)3/6 - découvert tard aussi, et si l'on excepte son tout premier film, c'est la première fois que Schwarzie se met à jouer avec son image (son physique, son accent, sa force) de manière comique, en l'opposant à un James Belushi comme flic lambda dans un de ces buddy movies dont Walter Hill a le secret (ou pas), avec son fond de "faisons la paix durant cette Guerre Froide", c'est mignon mais ça vole pas bien haut à part quelques répliques marrantes (Arnold le russe qui entre dans sa vieille chambre d'hôtel miteuse et allume la TV pour tomber sur un porno, ce sur quoi il secoue la tête avant de lâcher un "Capitalisme.").
Jumeaux (Twins - Ivan Reitman, 1988)4/6 - note de l'indulgence enfantine, même si une récente semi-revoyure ne m'a pas fait rougir de cette appréciation, pour cette comédie inoffensive avec là aussi quelques bons gags. Pour le coup, le duo fonctionne davantage et la naïveté du perso d'Arnold offrent quelques bonnes répliques, même si l'ensemble est parasité par sa sous-intrigue "gangster".
Total Recall (Paul Verhoeven, 1990)6/6 - le goût de Verhoeven pour la vulgarité s'infuse à merveille dans ce film de SF transformé en film d'action où l'utilisation de Schwarzie pourrait à elle seule ôter toute ambiguïté sur la question "rêve ou pas rêve?" mais qui témoigne là aussi de l'intelligence du casting, faisant de la masse un tueur qui s'ignore. Je sais pas s'il y a un film de Schwarzie qui combine mieux la lecture intelligente avec le pur actioner bourrin.
Un flic à la maternelle (Kindergarten Cop - Ivan Reitman, 1990)4/6 - je pourrais presque copier-coller ce que j'ai écrit sur la précédente collaboration Schwarzenegger/Reitman, objectivement c'est pas fou, c'est même sans doute un peu facile mais ça m'éclatait à l'époque où j'étais le public-cible. Schwarzie Vs. des gnards quoi.
Terminator 2 : Le Jugement dernier (Terminator 2: Judgment Day - James Cameron, 1991)6/6 - Là aussi
j'ai déjà parlé du film donc je ne m'étendrai pas davantage, d'aucuns peuvent regretter le revirement de la "franchise" qui s'éloigne de l'horreur vers le film d'action et qui fait de Schwarzie le gentil mais pour moi c'est un cadeau et encore une fois une décision maligne, source de renouvellement (le T-1000 est OUF), d'humour (marques d'auto-dérisions géniales dans la relation John/T-800) et d'émotion (la fin putain!). Sacré lui.
Last Action Hero (John McTiernan, 1993)5/6 - les marques d'humour du précédent explosent ici où on joue plus que jamais avec les codes du genre (big up to my man Shane Black) et évidemment avec l'image de Schwarzie en mode méta et à ce niveau-là c'est génial. Je trouve dommage que le film n'aille parfois pas assez loin dans son concept et que l'ensemble fasse finalement un peu trop "pour les plus jeunes" mais ça confirme que peu de réals ont compris comment exploiter intelligemment l'acteur, et c'est souvent les mêmes, McTiernan donc et...
True Lies, le caméléon (True Lies - James Cameron, 1994)5/6 - ...Cameron. Déjà dans T2, Cameron se permettait un certain second degré vis-à-vis du perso et là il y va à donf en reprenant La Totale pour en faire une espèce de pastiche de James Bond (première scène "fin de mission" et action démesurée : poursuite cheval/moto dans l'hôtel, sauvetage hélico/limousine sur le pont, jet vs. terroriste à la fin) où les scènes d'action valent les scènes de comédie (énorme Bill Paxton) et vice versa, dans la plus pure tradition du cinéma d'action de la première moitié des '90s.
Junior (Ivan Reitman, 1994)1/6 - je me rappelle encore quand je l'ai vu, à l'époque, au cinéma, et déjà j'avais compris que c'était non. Reitman ne réitère pas la réussite de Jumeaux, malgré le retour du tandem, la faute sans doute à trop de scènes débiles.
L'Effaceur (Eraser - Charles Russell, 1996)3/6 - je crois que jadis j'avais bien aimé ce retour à du film d'action sérieux avec quelques scènes démesurées (bon souvenir de la scène de l'avion) mais après en avoir revu des bouts y a pas longtemps, ça m'a paru franchement moyen. Pas aussi raté que ses plus récents toutefois.
La Course au jouet (Jingle All the Way - Brian Levant, 1996)1/6 - la comédie ne lui réussit plus...
Batman & Robin (Joel Schumacher, 1997)0/6 - ...ou alors faut qu'elle soit involontaire, comme ici. Schwarzie a beau ne pas être le personnage principal, il demeure tristement mémorable dans le rôle de Mr. Freeze, un méchant pour lequel l'expression "plus grand que nature" ne saurait être adéquate tant la caractérisation dirigée par Joel Schumacher verse dans le <i>too much</i> outrancier et constant. Visiblement libéré du cahier des charges qui lui incombait encore sur <b>Batman Forever</b> afin d'assurer la continuité avec les films de Tim Burton, Schumacher s'en donne à coeur joie ici dans un film qui semble s'inspirer davantage de la série kitsch des années 60 que de la bande-dessinée originale. Le résultat est donc un gigantesque spectacle crypto-gay (quoique, ça n'a plus rien de cryptique à ce niveau) dans lequel le Chêne Autrichien, intégralement recouvert d'un maquillage bleu <i>glossy glossy</i>, et donc de ridicule, s'avilit de scène en scène, chacune de ses répliques consistant en un pathétique jeu de mots autour du champ sémantique du froid. Schumacher réduit l'acteur à des punchlines, assumant la tournure en dérision de l'image de Schwarzie. Le cinéaste avait déclaré en interview que si Arnold avait refusé le rôle, il l'aurait offert à Sylvester Stallone. Pas même la pink mafia n'aura suivi l'auteur dans ce délire subversif...et les spectateurs à peine plus. <b>Batman & Robin</b> est le point culminant de la lose '90s de la carrière de Schwarzenegger. Quatre films plus tard, la décennie 2000 à peine entamée, l'acteur prendra sa retraite...
La Fin des temps (End of Days - Peter Hyams, 1999)2/6 - j'attendais grave ce film à l'époque, espérant un retour de Schwarzie à du gros blockbuster de genre. Paye ta déconvenue. J'apprécie l'effort de faire plus dark et dramatique que ses vulgaires films d'action mais c'était pauvre en action et inintéressant dans le fantastique.
À l'aube du 6e jour (The 6th Day - Roger Spottiswoode, 2000)4/6 - moi je l'aime bien ce film, c'est globalement ce que j'attendais du précédent, j'adore les films de ce genre, l'univers est bien géré, le quota SF est assuré et niveau action c'est basique mais ça fait son taf. Par contre, ça aurait presque pu y gagner à avoir un autre acteur mais même là il fait des efforts!
Dommage collatéral (Collateral Damage - Andrew Davis, 2002)2/6 - je me rappelle encore lire les premiers échos plutôt positifs et me réjouir du retour d'Arnold dont ce serait donc - à mes yeux - le 2e bon film de suite. Paye ta déconvenue II. C'est globalement digne de ses plus mauvais films des '80s.
Terminator 3 : le soulèvement des machines (Terminator 3: Rise of the Machines - Jonathan Mostow, 2003)5/6 - là aussi, je fais partie de la minorité de fans, j'aime beaucoup les choix de Mostow, dans l'inversion de la fin de Cameron, dans ce simili-optimisme malgré la catastrophe, et oui, même dans l'humour, que je ne trouve pas si différent de ce que faisait Cameron dans le précédent. Mais surtout, il y a l'utilisation de Schwarzie, et surtout son corps ici, malmené tout le long, comme une boule de démolition (qu'il incarne littéralement lors d'une scène). Il y a des idées dans ce film, c'est précieux de nos jours.
Le Tour du monde en quatre-vingts jours (Around the World in 80 Days - Frank Coraci, 2004)3/6 - oui parce qu'avant Expendables, Schwarzie avait déjà accepté une apparition dans un film mais c'était encore moins glorieux. L'auto-dérision n'a pas toujours du bon. Le film est moins nase que ce que je croyais, grâce à Jackie Chan et certaines guests, mais le passage avec Arnold est plutôt embarassant.
Expendables : Unité spéciale (The Expendables - Sylvester Stallone, 2010)3/6 - lettre d'amour maladroite aux actions stars des '80s et à leurs films d'action où les gueules ridées des acteurs parlent d'elles-mêmes, Schwarzie parmi eux. Ce n'est qu'une apparition mais c'est une promesse...
Expendables 2 : Unité spéciale (The Expendables 2 - Simon West, 2012)4/6 - pareil qu'au-dessus en plus réussi mais pas encore abouti, avec plus de Schwarzie.
The Last Stand (Kim Jee-woon, 2013)3/6 - film qui devrait être fun et décomplexé et perd du temps sur une intrigue basique avec juste quelques scènes sympas, le retour d'Arnold est raté.
The Tomb (Mikael Håfström, 2013)J'attends ce film plus que j'attendais les Expendables pour une bonne raison : j'ai beau kiffer la méga-réunion de stars has-been, on va pas se mentir, les deux qui comptent, c'est le Chêne Autrichien et l'Etalon Italien. C'est CELUI-LA le film que j'attends depuis que je suis gamin, un buddy movie avec Stallone et Schwarzie, ensemble à l'écran tout le long. Et j'espère qu'à peu de choses près, ça pourra se résumer comme Blanche-Neige et les 7 Mercenaires dans La Cité de la Peur : "First they meet. Then, they meet and they fight. And then, at the end, they fuck. It's unbelievable." Pas besoin qu'ils fuckent, mais je veux les voir se foutre sur la gueule (ce qu'aucun des deux Expendables ne nous a donné) avant de faire équipe.
FUCK YEAH.
Moyenne : 3.25/6
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