Forum de FilmDeCulte

Je me lance dans une rétro, d'un cinéaste qui me fascine depuis très longtemps (j'ignore pourquoi, sans doute parce que j'aime bien ses titres)

1961 : Ramuz, passage d'un poète
1962 : L'École
1964 : Les Apprentis
1966 : Une ville à Chandigarth
1968 : Docteur B, médecin de campagne (téléfilm)
1968 : Le Pouvoir dans la rue (documentaire pour la télévision)
1969 : Charles mort ou vif - Léopard d'or au Festival de Locarno
1970 : La Vie comme ça (téléfilm)
1971 : La Salamandre
1973 : Le Retour d'Afrique
1974 : Le Milieu du monde
1976 : Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000
1978 : Messidor
1981 : Les Années lumière - Grand prix au Festival de Cannes 1981
1983 : Dans la ville blanche - César du meilleur film francophone
1985 : No Man's Land
1987 : Une flamme dans mon cœur
1987 : La Vallée fantôme
1989 : La Femme de Rose Hill
1991 : L'Homme qui a perdu son ombre
1992 : Le Journal de Lady M.
1995 : Les Hommes du port (documentaire)
1995 : Fourbi
1998 : Requiem
1999 : Jonas et Lila, à demain
2002 : Fleurs de sang
2004 : Paul s'en va

Certains films sont peut-être des courts.

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En fait il existe un monde parallèle plein de réalisateurs dont je n'ai jamais entendu parler. C'est magique!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est parce que t'es pas un vrai cinéphile.
(Débat de 2002, à peu près parallèle à celui sur les sous-hommes )

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lol

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pour le moment j'ai vu :

4/6 : Charles mort ou vif
5/6 : Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 -> revu hier soir, très surpris par ce film, défilé de personnages perdus, qui alterne couleur et noir et blanc, discours politiques désenchantés mais non dénués d'humour... J'ai du mal à bien savoir quoi en penser, mais j'étais vraiment pris dedans. Curieux de voir la suite
Aucun souvenir / 6 : Fleurs de sang

Et j'ai prévu :

1971 : La Salamandre
1973 : Le Retour d'Afrique
1978 : Messidor
1981 : Les Années lumière
1983 : Dans la ville blanche
1987 : Une flamme dans mon cœur
1987 : La Vallée fantôme
1995 : Fourbi
1998 : Requiem
1999 : Jonas et Lila, à demain (toujours été persuadé que le titre était Jonas qui a eu 25 ans en l'an 2000)

Un peu peur de certains films, quand même...

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Il y a une constante chez Tanner, qui rend certains de ses films profondément irritant, c'est le caractère profondément antipathique de ses personnages principaux. J'en ai quelques uns en stock qui ont plutôt bonne réputation (Messidor, Jonas, le Milieu du monde), sinon pour ceux que j'ai vu :

1. Dans la ville blanche assez nettement le meilleur, la copie sur TV5 monde (je ne sais pas si le film y traine encore) était magnifique. C'est le Lisbonne Story de Wenders, en mieux. Gans est génial.

2. Le Retour d'Afrique, La Salamandre Tanner première époque, les films font profondément cheap mais les personnages sont vraiment touchant (enfin, surtout ceux féminins). Dans le premier Josée Destop (que j'ai revu depuis dans L'Amour fou, carrière pas à la hauteur de son talent, quel dommage) et surtout Bulle Ogier dans le second apportent une vraie bouffée d'air frais.

3. Charles mort ou vif L'ébauche des deux au-dessus, c'est vraiment très très fauché et très anar. Souvent lassant.

La Vallée fantôme une nouvelle fois heureusement qu'il y a Laura Morante. Les personnages masculins sont particulièrement antipathiques et l'acteur principal est une horrible tête à claque.

L'Homme qui a perdu son ombre nouvel tête à claque dans le rôle titre, mais comme les deux au-dessus ça vaut malgré tout le coup d’œil.

Fourbi j'ai eu beaucoup de difficulté à entrer dedans (à cause une nouvelle fois des persos masculins), mais Karin Viard, à l'instar de Bulle Ogier 25 ans plus tôt, apporte une vraie bouffée d'air frais, pour au final un film pas si déplaisant.

7. No Man's Land, Une flamme dans mon cœur, Le journal de Lady M
Le Myriam Mézières multivers aka l'enfer. En roue libre dans chaque film, probablement la pire exhibitionniste jamais vu sur un écran.

Merci pour les retours.
Le Retour d'Afrique, La Salamandre, Dans la ville blanche sont (avec Messidor et Jonas et Lila) ceux qui m'attirent le plus. Je vais essayer de m'en faire un ce soir (quoique j'hésite avec Serbian film).

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Messidor très bon, à la fois archétypal et inclassable le plus fort (et le plus âpre) de ceux que j'ai vus, le plus féministe aussi, il passe bien l'épreuve des ans.
Bon souvenir de Charles Mort of Vif (avec le fils de Michel Simon - film pas si fauché que cela) regard assez oblique sur mai 68 (avec l'adhésion d'un homme âgé, petit bourgeois en rupture radicale, à la fois moraliste et inconscient de son individualisme suicidaire au fond)...
Par contre la Salamandre plus convenue (je crois que Tanner n'aimait pas trop le film et voulait initialement caster Juliet Berto plutôt que Bulle Ogier, plus bourgeoise et loin du rôle, forçant un peu mécaniquement l'identification du spectateur avec un parcours morne, mais aussi digne et sûr filmé comme un chemin de croix, bon j'aime bien Bulle Ogier là où elle insère une forme d'ironie distante et impuissante, là elle est à contre-emploi. Je pense toujours à ce film à chaque fois que j'ai affaire à une marchande de chaussure, mais dans un sens politiquement improductif, comme si ce métier était l'objet d'une compassion à la fois silencieuse et déplacée) je m'étais un peu fait chier

Sinon gag j'ai vu l'an passé au moment de leur mort une archive de la RTS, interview croisée de Tanner et Godard en 1989-1991, dialogue de sourd (Tanner a tendance à pontifier et s'écouter parler, comme Godard mais avec moins d'aplomb, cette maladresse le rend finalement sympathique), avec ce mot de Godard Tu sais bien ce que c'est que la Nouvelle Vague, c'est toi qui l'a importée en Suisse. Il fallait oser une telle perfidie

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He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

Un peu de retard dans ma rétro (faut dire, je ne vois presque plus de films en semaine...). J'ai vu Messidor et Jonas et Lila à demain. Si le deuxième est un film mignon tout plein qui part dans tous les sens sans bien savoir quoi raconter, le premier, qui bénéficie de l'apport de la Gaumont (initialement prévu pour Pialat puisque le film s'appuie sur l'histoire de Meurtrières abandonnée par le cinéaste et finalement reprise par Grandperret) m'a charmé par son dispositif (cette fuite à travers l'espace fermé qu'est la Suisse, où l'on tourne vite en rond et se cogne sans cesse aux gens, aux flics et aux frontières) et son duo d'actrices. Je me suis demandé qui, de Godard ou de Tanner, avait le premier juxtaposé au même niveau les différentes pistes sonores d'un film mais c'est particulièrement flagrant dans la première scène "très godardienne".

Prochaine étape : Dans la ville blanche ou La Salamandre.

Top évolutif :

1. Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000
2. Messidor
3. Charles mort ou vif
4. Jonas et Lila, à demain
5. Fleurs de sang

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Dans la ville blanche
Très proche de Wenders effectivement, et de Lisbonne Story avec cette errance qui fait du surplace, quoique j'ai beaucoup pensé aussi à L'Ami américain, sans doute en raison de la présence de Bruno Ganz, aussi engourdi qu'excellent en pauvre type croupissant dans les ruelles et les bars miteux.
Demain j'attaque La Salamandre.

Top évolutif :

1. Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000
2. Dans la ville blanche
3. Messidor
4. Charles mort ou vif
5. Jonas et Lila, à demain
6. Fleurs de sang

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Sur Messidor tu formules très bien l'intérêt du film



Sinon les deux actrices (françaises), Clémentine Amouroux et Catherine Rétoré, ont été peu revues au cinéma (en un sens cela renforce le film, pas d'effet Emilie Dequenne après Rosetta , bonne actrice au demeurant mais prisonnière du même type de femme, elles étaient aussi peut-être trop âgées pour être récupérées). Je crois qu'elles ont plutôt eu une carrière théâtrale.

EDIT : Clémentine Amouroux (l'étudiante de Genève aux cheveux rasés qui cause le plus) est en fait la mère de Bastien Bouillon

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N.O. - The Him

La Salamandre
À croire que le cinéma de Tanner fonctionne essentiellement sous perfusion, tant chacun de ses films nous ramène à un autre antérieur, réalisé par Godard, Wenders ou autre. Ici on pense bien sûr à la nouvelle vague (dans ce sens, la citation de gontrand un peu plus haut est très bien vue), en plus soignée, à laquelle on ajoute une petite touche rock avec cette musique psychédélique héritée de Pink Floyd, et l’aspect anar / intello de personnages qui digressent à tout va avec un sens certain de l’auto dérision. Bref, j’ai beaucoup aimé, et les acteurs sont tous excellents, Bulle Ogier en tête en désobéissante aveugle.

Top évolutif :

1. Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000
2. La salamandre
3. Dans la ville blanche
4. Messidor
5. Charles mort ou vif
6. Jonas et Lila, à demain
7. Fleurs de sang

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La Femme de Rose Hill
Histoire d’amour pas toujours bien jouée ni très adroite, mais dans laquelle on retrouve les thèmes chers au cinéaste, le voyage, l’errance, l’homme misérable… C’est assez joli, et plus court que ses autres films, mais sans doute un peu léger.
J’enchaîne avec Fourbi.

Top évolutif :

1. Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000
2. La salamandre
3. Dans la ville blanche
4. Messidor
5. Charles mort ou vif
6. La Femme de Rose Hill
7. Jonas et Lila, à demain
8. Fleurs de sang

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Finalement pas vu Fourbi, mais Le Retour d'Afrique est dispo en replay sur Arte et c'est assez sympa (si le ton ne rebute pas). Vu hier, ça met un peu de temps à démarrer, mais ce couple qui s'enferme peu à peu résonne avec les films suivants, où les personnages sont régulièrement empêchés, se heurtant aux bordures. Tanner, j'en attendais beaucoup et c'est une belle découverte, bien plus intéressante qu'un Vecchiali (ou qu'un Moullet), par exemple, autre cinéaste à part, aussi méconnu du grand public que réputé côté critique, que j'ai aussi (re)découvert en 2022-2023.

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Tout à fait. Je dois dire que j'avais été quand-même désarçonné par le contraste entre le lyrisme et le sérieux de pape du ton, avec des ouvertures vers des perspectives de solidarité prolétariennes (le personnage de l'ouvrier espagnol, clandestin mais le seul fraternel) et l'aspect comique et même ridicule de la situation , au point d'en devenir méchant pour les personnages : s'enfermer dans son grenier et bouffer chaque soif au moyen d'un service traiteur asiatique à la Deliveroo, créer toute une construction mythomane sur un voyage difficile simplement peur de passer pour des cons pendant deux jours auprès de potes que l'on méprise, ou encore finir par animer les réunions de syndic d'un immeuble survolé par les avions de l'aéroport avec la même urgence apparente que s'il s'agissait de définir la ligne d'un parti anticapitaliste international.

Je me demandais où le film se situait par rapport aux personnages, avec ou contre eux, s'il endossait le même constat de défait politique qu'eux, comme si cette décision était transmise au spectateur faute
d'être résolue par le récit (alors que dans Messidor la question ne se pose pas, on est tout le temps avec les filles, et partage leur à la fois leur énergie et leur désespoir .

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N.O. - The Him