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Dawn of the Dead en VO



Le monde est bouleversé par la prolifération des morts-vivants, que rien ne semble pouvoir endiguer. Alors que le chaos règne partout, un groupe de quatre personnes prend possession d'un hélicoptère. Rapidement, il se réfugie sur le toit d'un centre commercial, qu'il barricade.


La lourdeur de la parabole fait déjà un peu peur ("c'est l'endroit où ils ont envie d'aller, c'est leur instinct", ceeeertes.....), puis en fait ça s'assume tellement rapidement sur ce plan-là, en tant que petite fable moderne un peu abstraite (suffit de voir la gueule des zombies multicolores), que ça passe comme une lettre à la poste, pour un ensemble au final vraiment bien tenu. J'ai l'impression que Romero essaie de voir jusqu'où il peut tirer de mariages fertiles de ce décor et de la figure du zombie, jusqu'où il peut en épuiser du sens (jusqu'à la toute fin, dans la pénétration de l'espace domestique en kit), et rapidement cela donne au film une certaine allure, un petit parfum de virtuosité. La topographie extraordinairement riche du décor aide aussi beaucoup, on a jamais l'impression de voir deux fois la même scène. Mais si le film parvient à ce niveau-là, c'est aussi parce qu'il est super bien monté. Je sais pas qui s'est occupé de ça mais c'est admirable.

Dans ce fatras, ce que dégage le zombie (ce en quoi il était déjà, en soi, à la base, un propos) est presque complètement effacé - bien sûr le film joue beaucoup avec lui, mais le plus joli du film (les prostrés qui se créent une vie idéale de catalogue) pourrait finalement advenir avec n'importe quelle situation de fin de monde. D'ailleurs, effet révélateur de ce désintérêt pour le monstre, le film est quasiment toujours dénué de tension (de peur, de sursaut), il nous sécurise beaucoup sur ce plan-là en tant que spectateur (rien qui arrive sans qu'on en ait été prévenu, l'espace qui se retrouve rapidement et "officiellement" hors de danger, le film qui est dès le début "blasé" par la situation), et ça donne au film de zombie une couleur très particulière que j'aime plutôt bien.

Après, on peut toujours avoir une réticence face à ce cinéma qui, tout en tirant une richesse thématique folle de ses postulats (on peut raccorder avec ce qui secoue l'Amérique des années 70 à l'infini, chaque scène offre mille pistes d'analyse), ne se surprend au final jamais vraiment lui-même - remplissant un peu le cahier des charges, même si c'est avec brio. C'est un petit gêne que j'ai avec le ciné US des années 70 en général... Mais je vais pas pinailler, c'est vraiment convaincant, passionnant, et accompli.

Tu as vu quel montage? Le Romero ou l'Argento?
Je n'ai vu que le premier, moins répandu apparemment, et qui est (à ce qu'on m'a dit) moins tendu que l'Argento et plus "drôle".

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Bordel, ENCORE une version alternative ?

Y a eu un problème dans les années 70 avec le fait de faire UN film, putain ? Entre les open-mate ou pas, les post-synchros anglaises-italiennes, les director's cut foireuses 20 ans après, ils vont me rendre taré...

Bref, alors je vois sur imdb "126 min" par défaut, la version que j'ai fait 2h07 (et est effectivement parfois un poil comique), donc ça doit être la version Romero.

Y a trois versions à ma connaissance :
- La version américaine sortie en salle et montée par Romero, plus axée sur le comique (enfin, façon de parler) et sur l'aspect politique (enfin, façon de parler).
- La version montée par Argento sortie dans les salles en Europe.
- La version longue américaine, toujours montée par Romero, apparemment la "vraie" version ultime.

Je n'ai pas vu la version longue, mais j'adore les deux autres sans réellement pouvoir les départager. Celle d'Argento a un rythme de fou furieux, un montage totalement différent, une musique de malade. Celle de Romero est plus contemplative (vu y a une dizaine d'années donc ce sont de vieux souvenirs).

Si je me souviens bien, la version longue n'existe pas sur DVD français. Par contre les deux autres sont sorties.

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Contemplatif, effectivement, un peu. Et bien monté.
J'irai jeter un coup d’œil à la Argento pour voir, mais comment il s'est retrouvé à monter une version à lui ? Pour la sortie italienne ?

Il était producteur du film, avec une clause particulière : Romero fait le montage américain, Argento le montage européen. Des deux, c'est souvent ce dernier qui est préféré, d'ailleurs.

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En même temps, vu mes visions récentes, j'ai pas forcément confiance en Argento sur ce coup-là

J'ai grandi avec le montage Argento et j'étais pas un gros fan du film, trop "action" pour moi.
Puis j'ai découvert le montage Romero et ça m'a paru plus intéressant.
J'aimerais vraiment voir la version "Cannes" un jour, par curiosité hein, vu que le montage Romero/US est bien le director's cut.

Mais tu perds aussi la musique de Goblin

Jamais vu la version de Romero, qui ne me tente pas tellement étant donné l'attachement que j'ai pour celle d'Argento (un de mes films préférés). J'aurais du mal à me passer de la musique de Goblin.

La musique des Goblin est insupportable sur le Dawn of the Dead monté par Argento. Ça coupe totalement l'ambiance.

Pour moi, la meilleure version est la "version longue américaine". Encore plus "contemplative", elle prend plus son temps, et est dénué de musique par moment.

Et j'adore l'utilisation de la musique style "centre d'achat", qui fait drôle, mais qui est plus cohérente que Goblin. Et sinon, j'aime les choix musicaux en général, qui font très "musique d'épouvante des années 60 ou des séries 60-70".

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"marre du retour infini de ce topic"

Ils ont eu un souci avec la pellicule ou l'éclairage, je ne sais plus ; ça devait rendre beaucoup mieux normalement. Parce que là, c'est vrai qu'on se croirait dans un Mattéi...

Pour les différents montages, tu peux voir les différences principales dans un petit documentaire présent dans les bonus. Il y a notamment une approche complétement différente de l'omnipotence du spectateur. Par exemple, dans une des scènes du début où il atterrissent sur un aérodrome pour faire le plein. Dans le Romero, il y a une vue d'ensemble montrant bien que plusieurs zombies sont présents sur les lieux et qu'il y a donc menace alors que dans le Argento, ces vues d'ensemble sont coupées et le spectateur se retrouve au même niveau que les personnages.

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