Je me permets de mettre mon avis de l'époque sur Elektra. Sachant que j'en attendais beaucoup après le coup de coeur Reign of Fire. Sans doute trop wé, mais on ne se refait pas :
Alors j’admets d’emblée ma déception, mon attente de départ visait trop haut et
Elektra est effectivement un film modeste, tant dans son déroulement que dans son budget. Parce qu’il faut évidemment aussi tenir compte des maigres 35 millions de dollars alloués à cette production qui aurait bien eu besoin d’un peu plus de brouzoufs pour livrer au fan de comic-book des combats plus longs et spectaculaires. Elektra n’est ni
Spiderman, ni
X-men, on est bien d’accord. Les points positifs du film : son cadre magnifique et rafraîchissant, la mise en scène de Bowman qui confirme à plusieurs reprises être un réel filmeur avec un joli travail sur le visuel et les cadres, la présentation des personnages (en particulier l’arrivé des badguys, vraiment jouissif), le score très singulier de Christopher Beck, le 1er degré constant avec lequel est traité cette histoire très mystique, et les quelques délires graphiques assez culottés (la représentation du démon ninja Kirigi). Les points négatifs : le script de Zak Penn qui s’est pas trop foulé, la manière dont sont défaits les bad guys qui achève limite le film (notamment Tatoo, Kirigi et Typhoid, limite foutage de gueule quand on a des personnages aussi fascinants à portée de main), les traumas qui alourdissent et cassent le rythme, des bastons digne de ce nom qui manquent à l'appel.
Maintenant, pour être sans doute un des seuls à m’être envoyé tous les extraits, clips et bandes-annonces
d’Elektra , je peux vous dire qu’il manque une quantité de scènes dans le produit final. C’est très frustrant ! Notamment la séquence où Stick renvoie Elektra du camp et le combat au baton qui précède. Virage important dans le "voyage" de l'heroïne, bazardé ici en 15 plans hyper cut alors que la scène intégrale a franchement beaucoup de gueule. Une autre séquence de songe traumatique où Elektra trouve une de ses victimes au pied du lit en train de la regarder fixement. Une scène d'action où les ninjas de Stick attaquent l'ambulance où on tente de réanimer Elektra après son affrontement avec Bullseye (dans
DD) pour la ramener au camp. Et j'en passe. Cela peut également expliquer la durée excessivement courte du film. Bowman parlait d’une version DC pour la sortie du dvd mais au vu du bazardage de celui-ci à peine 2 mois et demi après la sortie en salles, il n’a évidemment pas eu le temps de l’intégrer. Il faudra attendre un éventuel succès du dvd Z1 et c’est pas forcement gagné. Je ne dis pas que ça ferait d’
Elektra un bon film pour autant mais il faut admettre que l’ensemble manque de cohérence, de liant. On passe souvent du coq à l’âne. Quoi qu’on puisse penser du film, cela reste dommage.
Concernant les acteurs, Jennifer s’en sort plutôt bien : elle est magnifique dans son costume rouge et elle manie les Saïs avec une belle aisance. Dans le registre dramatique, elle a encore cependant du travail. Terence Stamp fait mouche à chacune de ses apparitions et s'amuse énormement. Pour la petite Abby, je trouve pas le personnage si énervant, c’est une ado un peu chieuse certes mais comme on en connaît tous autour de nous. Elle bouge pas mal et reste assez crédible. La jeune Kirsten
Prout, moi je lui souhaite bon
vent. Et puis Goran Visjnic qui apporte toute sa Visjnissitude.
En tout cas, Bowman a tenté quelque chose et si le résultat est bancal, parfois ridicule et souvent mou, le film parvient parfois à bien décoller et à se muer en divertissement racé et sympathique. En tout cas, il ne se contente pas de filmer Elektra en train de faire des pirouettes ridicules de building en building avec Evanescence en fond sonore ou de montrer ses méchants tuer des vieilles avec des cacahouètes (je comprends même pas qu’on puisse préférer
Daredevil, director’s cut ou pas). Alors voilà, ma note est de 3/6 pour le moment, en attendant peut-être une version améliorée