Forum de FilmDeCulte

Vrai, un cerveau c'est plein d'idées alors que les tripes sont plein de merde.

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Oui Castorp

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

The Shield, c'est génial. Mais pas génial comme Donald Trump, hein.

En vrai, j'ai lâché après 6 épisodes. Je trouvais pas ça mauvais, juste ça me faisait rien.

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Je n'ai que le saison 1 en DVD vers 2013 (donc déjà 9 ans après la création). Alors que je ne me retrouve vraiment pas dans les séries, j'ai bien aimé le début, acteurs très bons, mais je trouvais qu'elle perdait de sa justesse sociologique et reposait sur des leviers narratifs plus prévisibles après la mort d'Angelo (genre Greggs qui se prend une balle et revient d'entre les morts et résoude l'équipe, manière habile de refermer la question du racisme et de la classe qui commençait à se poser au sein du groupe de flics). Les personnages d'Omar et de Stringer Bell sont écrits comme des mythes balzaciens, ils relèvent finalement d'une forme d'imaginaire très 19ème siècle : une continuité entre le vérisme sociologique et le fantastique (progressivement installé, qui infuse par le caractère irréaliste et en même temps invisible de leur emploi du temps) qui est incarnée par de quasi-surhommes. Omar c'est Vautrin. Et finalement la notion de réussite sociale d'un self-made Man comme Stinger, parce qu'elle est in fine motivée par un ressort surnaturel, n'était pas critiquée par la série. Celle-ci définit justement le niveau sociologique et une forme de réalisme comme tout ce qui est par essence en deçà de toute chance de réussite. C'est justement l'aspect à la fois plus fragile, à la fois normal et difficile à définir de la psychologie d'Angelo qui créait une rupture et était en prise avec l'époque. Mais c'est justement cette normalité que la série transforme en objet d'holocauste sacrificiel pour avancer. Je ne suis pas du tout rentré dans la saison 2. Le container balancé dès le début faisait un peu McGuffin. Zigouiller 15 femmes Ex adrupto pour mieux poser ensuite au supet-féministe, c'est quand-même une grosse ficelle. Du Laura Palmer littéralement vendu à la tonne.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Bizarrement, je trouvais que Larry Gilliard Jr, qui jouait d'Angelo, était de très loin le meilleur acteur de cette saison. Et c'est pratiquement le seul d'entre-eux qui n'a pas eu de carrière postérieure.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Les goûts et les couleurs, bien sûr. Mais franchement, j'invite quiconque n'a pas commencé ou continué la série à le faire.
Il y a une saison de trop peut-être, mais c'est hyper solide sur la durée. Après, c'est une série un peu "anar" sur bien des points, donc elle peut irriter pas mal de gens j'imagine.

De loin ça avait l'air un peu loose moralement, à la 24 ou Homeland. Tu confirmes ?

Dans le sens d'un récit qui dérive constamment de la morale du bien et du mal, on peut dire ça comme ça, oui. Y'a évidemment le postulat de départ qui consiste à se passionner pour des meurtriers. C'est le même registre que la série Oz, qui a fait débat.
Y'a sans doute un peu de ça dans 24 et Homeland, même si je trouve ces séries un peu débiles, notamment sur le plan politique. Surtout Homeland, 24 ça reste fun.

Ok! Bon je le mets sur ma liste alors.
Oz aussi tiens.

Bon et pendant ce temps moi je continue la saison 1 du WIRE. C'est très bien, y a rien à dire, mais j'hallucine un peu qu'autant de gens ici ou ailleurs aient eu envie de revoir la série. Pour comprendre sa complexité, soit. Mais c'est tellement peu "fun", tellement peu basé sur le rebondissement ou le set piece, que j'ai du mal à saisir l'attrait d'une revoyure.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Faut quand-même se remettre dans le contexte de 2004. Bush Jr était encore président. L'approche plus sociologique était quand-même une rupture, c'était justement ce que permettait un arc narratif en apparence plus discret et dont la résolution est incertaine, surtout comparé à des trucs comme 24 ou West Wing, où le politique et le pouvoir (voire la nation) n'étaient pas distingués.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Je n'ai jamais compris l'estime dont jouissait The Shield, que j'ai trouvée sympa sans plus et dont le problème principal est la médiocrité de Chiklis ; la comparer à Oz, sur un plan moral ou un autre, c'est n'importe quoi.




C'est justement l'attrait d'une revoyure.

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There is no such thing in life as normal

Chiklis, ce mec qui a disparu.

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Difficile de savoir ce que j'en penserais en la découvrant aujourd'hui avec 15 ans (!) de recul.
Mais je l'avais revue au moins une fois, car j'étais tombé en amour pour cet univers pourri mais transcendé par le romanesque, les persos, les acteurs qui ont tous trouvé ici le rôle de leur vie. Malgré l'austérité de prime abord, on est bientôt cueilli par l'humour froid qui fait rire avec les persos, chacun brillant à sa manière. Beaucoup de fans décrivent un déclic à partir de la "scène des fuck" ou les frasques de Omar. Une fois qu'on a accroché, elle devient indéniablement fun et souvent hilarante.

Il y a aussi le plaisir de redécouvrir toute la précision de l'intrigue et des arcs croisés. J'ai le souvenir de m'être poliment ennuyé devant les premiers épisodes un peu poussifs avant d'être captivé par la seconde vision, impressionné par la sécheresse et la multitude d'informations qui m'étaient passées par dessus la tête la première fois.

Bien sûr, à l'epoque l'offre en séries était beaucoup plus maigre et j'avais encore le loisir de faire des marathons, il n'empêche que The Wire demeure au panthéon, talonné seulement par GOT par la richesse de son univers et des persos.

Damn, maintenant j'ai envie d'y retourner...