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Il y a toujours quand-même des situations qui reviennent sous des formes différentes: dans "l'Adversaire" la mort du père au début fait le lien avec Apu, mais le film est ensuite très politique, une série d'affrontement sociaux et de conflits d'idéologies, pas loin non plus d'Oshima. Dans "Tonnerres Lointains" chaque personnage évolue dans son propre film, qui fonctionne comme une partie extraite de l'oeuvre entière la répétant une dernière fois, mais de façon séparée : la femme du couple qui essaye de concilier intégrité personnelle et sens politique évoque "Charulata", le vieux brahmane itinérant l'univers d'"Apu", le mari qui essaye de sauver les apparences de distinction sociale mais s'enfonce en fait de plus en plus et finit rattrapé par ses voisins a un peu la même attitude que le maharadjha du Salon de Musique, sauf qu'il n'a au départ déjà pas grand-chose. Beaucoup de ses personnages appartiennent soit à deux classes sociales à la fois et sont en lutte avec eux-même, ou bien n'en ont qu'une seule mais perdent les moyens de leur appartenance sociale "réelle" et finissent par la fantasmer. Mais c'est vrai que chaque film possède, en plus de cela, un enjeu formel spécifique.

Pareil que Tetsuo à part que moi je cours après ce que j'avais aimé dans CHARULATA et LE LÂCHE. Bon, j'ai bien aimé les autres quand même hein, mais j'ai l'impression que Ray va devenir génial seulement dans les années 60.

En tout cas j'étais content de voir ce film que j'avais acheté il y a 20 ans pour 1€ sur CDiscount. Après la parenthèse comique LA PIERRE PHILOSOPHALE, Ray revient à du bon vieux récit de l'Inde coloniale. Ici, tout joue sur l'ambiance, ce palais décati, ce pacha oisif, roi sans divertissement... Y a quelque chose de lancinant et de mortifère qui est sympa. Intéressant de voir l'émergence d'une nouvelle caste de nouveaux riches rustres qui viennent concurrencer les vieux nobles.

Après passé le coup de tonnerre du milieu du film (avec cette scène en contrejour splendide), j'ai trouvé la deuxième moitié guère passionnante. Mais le film se reprend dans son final, avec notamment cette séquence de danse enivrante et kechichesque. Mais pas convaincu par la fin, abrupte, exagérément symbolique.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ça t'agiterait plus, en effet.

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T.ray par les cheveux