Forum de FilmDeCulte

Bizarrement je n'étais pas trop sensible à son cinéma, même si je garde un bon souvenir de "Cléo 5 à 7" (le Parc Montsouris, la mythologie parisienne un peu datée mais qui me touchait). "Les glaneurs et la Glaneuse" vu en 2000 et ses expos récentes (une au musée d'Ixelles il y a deux ans) ne m'avaient pas donné envie d'approfondir son cinéma récent plus que ça.

Il y avait un décalage entre la mélancolie (jusqu'au deuil) qui représente le sens profond de ses films de fiction et le ton enjoué et positif de ses films plus autobiographiques, sans doute intéressant (elle était moins lisse qu'elle ne le paraissait, et ses films des années 60 ont quelque chose de finalement chabrolien où les personnages sont observés dans un bocal que l'on liquide une fois le film terminé), mais qui me mettait mal à l'aise ; ce ton autobiographique apparemment direct et fraternel fonctionnait comme une façade fabriquée quand la fiction constituait le sentiment veritable, où le masochisme pouvait enfin s'avouer.
Du coup l'imrpession de retrouver cette opposition dans le manichéisme des glaneurs , s'attachant à prouver la noblesse du rebut avec lequel on doit nouer un rapport réciproque . On le conserve parce qu'il nous sauve, et il faut de l'altérité principalement pour que le salut possède moralement la dignité du travail et de l'effort.


Pour la petite histoire je passe pratiquement tous les jours devant sa maison natale (derrière l'abbaye de la Cambre).

J'aimerais quand-même voir ses films des années 80.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Sans toit ni loi (85) est un de ses plus beaux films et un des des plus forts de cette décennie française.

Pas vu grand chose. "Le bonheur" m'a vraiment emballé, ses derniers films pas trop, je n'aimais pas du tout sa façon de se mettre en scène, avec une sorte de sénilité assumée proche de celle qu'on trouve dans les derniers films de Resnais, et surtout sa fréquentation de l'immonde JR.
Bref, j'avoue, assez honteusement, que pour moi elle était surtout la femme de Jacques Demy.
Il faut que je voie ses films des années 70/80.

Les derniers Resnais sont bons. "Vous n'avez encore rien vu" est un des meilleurs films des années 2010

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Non.

Meilleur film des années 2010 avec Vimala Pons en tout cas.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Même pas !
Vimala Pons est dans deux de mes films français préférés de la décennie, "La loi de la jungle" et surtout "Comme un avion".

Quoi la Loi de la Jungle au dessus du Renais !
Je l'ai choppé à Noël sur France 3 j'ai trouvé cela accablant (à part à la limite les parties avec Amalric sur la Françafrique bloquée dans les années 80, genre Val Thorens chez les Papous, mais l'idée est juste énoncée), il y a plus d'idées de cinéma dans la Cité de la Peur. Peretjatko a même dû recourir au gimmick d'accélerer le film pour le rendre supportable (pour flatter la nostalgie du Super-8 familial du spectateur qui est le seul contenu du film). Je m'en suis voulu d'avoir veillé jusqu'à 2h du matin pour ce truc
Et j'aimais bien la Fille du 14 juillet.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Resnais il n'y a que Les herbes folles à sauver dans ses dernier films, les autres ils avaient déjà passer le seuil de la maison de retraite.

Avec À nos amours, ce qui en dit long sur l'importance de Sandrine Bonnaire pour cette décennie là...

_________________
N'écoutez pas Film Freak

Aargh, le pire truc à dire.

Bon, sinon de la Nouvelle Vague il reste qui là ? Godard, Rozier à la rigueur... C'est tout ?

_________________
N'écoutez pas Film Freak

Douchet tout de même. Straub?

Jacques Rozier et Luc Moullet sont toujours vivants.
Straub je ne suis pas sûr qu'il se rattache à la Nouvelle Vague, sa démarche rappelle beaucoup le dernier Rossellini (politiquement très différent - Rossellini pouvait à la fois tourner Païsa et Allemagne année zero et se faire construire des Ferrari sur mesure et complètement extravagantes), c'est aussi un des rares cinéastes vraiment européens (avec Rossellini justement) quand la Nouvelle Vague est assez nationaliste, même et surtout chez Godard. D'ailleurs Varda elle-même est pas tout à fait la Nouvelle Vague (son cinéma est très différent de celui de Demy, plus naturaliste et subjectif).


Kommunisten de Straub est sûrement son film testamentaire.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Douchet ? Je sais pas, je le vois plus comme un élément satellite de la NV que comme un acteur du mouvement...
Straub c'est plutôt la post NV, avec des mecs apparus dans la foulée du mouvement genre Eustache ou Moulet.

_________________
N'écoutez pas Film Freak

La Nouvelle Vague c'est pas un genre ni même un style. Je dis souvent qu'il n'y a pas plus différent d'un film de la NV qu'un autre film de la NV. Ce qui la définit c'est plutôt l'effervescence entre 1958 et 1965 de jeunes cinéastes qui se sont mis à faire des films en marge du cinéma français de l'époque, aussi bien sur la façon de produire qu'esthétiquement.

_________________
N'écoutez pas Film Freak