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MessagePosté: 15 Mar 2013, 09:31 
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Aka The Long Goodbye

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En pleine nuit, Terry Lennox demande à son ami Philip Marlowe, un détective privé, de le conduire de toute urgence au Mexique. Ce dernier accepte, mais à son retour il est fraîchement accueilli par la police. Sylvia, l'épouse de Lennox, a en effet été retrouvée assassinée... [allociné, corrigé]

Tourné avant Chinatown, une relecture noire seventies qui ne vole pas sa réputation jubilatoire (j'y trouve plus à manger que chez Hawks ou que dans The Big Lebowski). Eliott Gould est absolument génial dans le rôle, et le film en devient presque un véhicule dont aurait eu plaisir à voir d'autres épisodes. La longue scène d'ouverture où Marlowe va chercher à bouffer à son chat donne un peu la couleur au niveau fluidité, c'est du pur velours dans la mise en place de cette intrigue à la fois très simple et sophistiquée. Bizarrement si la réalisation est brillante (et cherche un peu trop à briller parfois en vain même, comme ce faux fondu sur l'engueulade du couple Wade avec Marlow en reflet sur les vitres, le long des vagues) je l'ai trouvée relativement impersonnel de la part d'Altman.

Certes on retrouve encore une fois un univers sociologique fermé à décortiquer, mais dans le mouvement de l'adaptation le film n’insiste pas tant que ça dessus, les étrangeté comme cet écrivain insupportable, espèce de parodie d'Hemingway, et cette clinique VIP au mystérieux directeur, sont survolés. Sans doute que Marlowe et ses logorrhées d'observateur faussement distant vampirisent une bonne part de ce qui passe souvent par la mise en scène chez le réalisateur, mais en fin de compte ce n'est pas plus mal. On évite l'écrasement et le cynisme d'autres de ses films : même jusqu'à la chute finale les personnages conservent tous une certaine dignité. Il n'y a guère que les scène avec le gangster joué par Mark Rydell qui font un peu dans ce registre, on est d'ailleurs très en avance sur tout un pan Avary / Tarantino là dedans dans l'écriture et la direction d'acteur, la scène de la bouteille de Coca parait matricielle à ce niveau. Idem pour les sbires qui doivent se désaper (avec parmi eux... Schwarzy!)

Énorme plaisir en tout cas, même si ça ronronne quand même un peu passé la première heure. Encore une fois entre la photo de Zsigmond et les décors assez fantastique (la résidence où crèche Marlowe est vraiment géniale), le père Altman est bien aidé niveau direction artistique.


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MessagePosté: 15 Mar 2013, 16:03 
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Dernière édition par Jerzy Pericolosospore le 13 Juin 2014, 14:00, édité 1 fois.

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MessagePosté: 15 Mar 2013, 17:13 
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monologues marmonnés alors, en tout cas en débit continu


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MessagePosté: 15 Mar 2013, 17:21 
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Dernière édition par Jerzy Pericolosospore le 11 Juin 2014, 10:50, édité 1 fois.

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MessagePosté: 15 Mar 2013, 17:30 
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J'ai vu bien plus taiseux en tout cas :)


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MessagePosté: 15 Mar 2013, 17:34 
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Dernière édition par Jerzy Pericolosospore le 11 Juin 2014, 10:50, édité 1 fois.

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MessagePosté: 16 Mar 2013, 09:49 
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Je ne suis pas un fan des "on a pas vu le même film", mais je trouve qu'il y a spécifiquement ici un Marlowe qui semble commenter l'action et se parler en permanence à lui-même, comme une voix en décalée, comme coupé du reste du monde et sans vraiment communiquer (ça renforce la scène finale d'ailleurs)... mais dans un sens il a sa propre tchatche, car il n'y a pas vraiment d'expérience du silence entre ces moments où il est seul, en observation, et quand il cherche à piéger la personne avec qui il entreprend un dialogue. Il n'y a qu'à voir la scène avec les flics par exemple où il déblatère à côté, et puis tout le début c'est juste Gould qui parle à son chat, aux voisines qui font du Yoga et ne l'écoutent pas vraiment (truc récurrent ça)... Non je n'en démords pas :D


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MessagePosté: 16 Mar 2013, 09:54 
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Jerzy Pericolosospore a écrit:
:wink:
Mr Chow a écrit:
:)
Jerzy Pericolosospore a écrit:
:D
Mr Chow a écrit:
:D

Je prends du popcorn et attends impatiemment la suite.


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MessagePosté: 16 Mar 2013, 23:03 
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MessagePosté: 28 Juil 2016, 13:18 
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Vu qu'il vient de décéder hier, je me permet de mettre ici ce chouette poster de Jack Davis, le célèbre illustrateur de Mad, Creepy, et des EC comics des années 50.


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MessagePosté: 29 Juil 2016, 13:30 
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Un de mes films cultes, et une des meilleures BO de Williams!

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MessagePosté: 07 Avr 2020, 22:12 
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Je ne l'avais jamais vu et je me suis acheté le DVD chez Potemkine.

Bon, c'est la classe - la mise en scène, la photo.... Elliott Gould est génial, le ton du film mi-désabusé, mi-cool parfait et effectivement son influence est manifeste - surtout sur Under the Silver Lake qui m'apparait presque comme un faux remake désormais, mais aussi sur Inherent Vice et Once Upon a Time in Hollywood, deux films néanmoins plus ambitieux. Alors bien sûr il faut aimer le cynisme et une certaine misogynie de son auteur (les femmes prennent cher dans le film), mais il y a une telle maîtrise formelle, une telle élégance que ça glisse tout seul.

5/6


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MessagePosté: 03 Juil 2023, 20:08 
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Altman disait avoir voulu faire un anti-western avec McCabe & Mrs Miller et la démarche semble être la même ici vis-à-vis du film noir et du roman de Chandler librement adapté par la scénariste Leigh Brackett soucieuse visiblement de contourner ou du moins de ne pas accorder d'importance aux clichés et scènes attendues du genre. Rien que la transposition du récit des années 40 dans les années 70 dont la Californie est devenue résolument différente fait de Marlowe une figure hors normes, hors du temps (le seul à cloper, le seul indifférent à la colocation féminine constamment à poil en face de chez lui), et donne au film une vibe chill étonnante (l'intro où l'on suit in extenso en temps réel Marlowe, réveillé en pleine nuit par son chat qui demande à bouffer, aller à l'épicerie avant de tenter un subterfuge parce que c'est pas la marque préférée du matou, c'est incroyable, au sens littéral) et vraiment séduisante durant la première heure où Marlowe paraît s'mauser de tout, de son pote qui lui demande de le déposer au Mexique, des flics qui le bouclent trois jours, du docteur chelou d'un centre de désintox, du mari alcoolo d'une cliente, etc.

Malheureusement, je trouve que le film se plante un peu en essayant de concilier l'enquête vaguement alambiquée de Chandler avec cette approche quelque peu je-m'en-foutiste et du coup, ça piétine sans que l'on comprenne vraiment la justification de telle ou telle scène ou de leur durée (la longue picole improvisée entre Marlowe et l'écrivain) et on commence du coup bah à en avoir un peu rien à foutre aussi, puis ça se rattrape sur la fin, avec cette résolution express et cette justice expéditive surprenante qui donne encore une dimension supplémentaire au personnage, pas si détaché in fine.

Mais c'est con que ça se relâche, j'adore vraiment le début, le perso est tellement bon et Gould est génial et il y a une mise en scène très particulière, tout en zooms avec une caméra constamment en mouvement, comme la réflexion constante du détective et en même temps un flottement de mec foncedé (je lis que pour Altman, c'était pour faire du spectateur un voyeur et je vois l'idée mais je trouve pas que ce soit vraiment ce qui se ressente).

Et quand tu vois ça, tu comprends d'où viennent The Big Lebowski et surtout Inherent Vice.

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MessagePosté: 04 Juil 2023, 09:45 
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Film Freak a écrit:

Et quand tu vois ça, tu comprends d'où viennent The Big Lebowski et surtout Inherent Vice.


Je l'ai découvert après Big Lebowski donc l'ai vu rétroactivement, mais pour Inherent Vice, ça m'a presque gêné tant j'y pensais pendant tout le visionnage du film de PTA en jouant au jeu des comparaisons dans ma tête. Je devrais le revoir et voir si je peux me détacher du Altman.

T'as kiffé la B.O. de Williams?

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MessagePosté: 04 Juil 2023, 09:49 
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