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 Sujet du message: Play (Ruben Östlund - 2011)
MessagePosté: 04 Juin 2011, 15:31 
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Successful superfucker
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Des jeunes adolescents d'une banlieue industrielle de Göteborg se livrent à un affrontement violent dont ils ne ressortiront pas idem.

Une bande de cinq adolescents noirs se mettent à harceler des enfants pour leur taxer leur portable... Après Involontaires, Oslind marche sur des oeufs avec un traitement romaingavrassien de la violence psychologique, ramené à un jeu d'enfants. Moins fort sur un sujet proche que Picco montré l'année dernière et que son distributeur laisse moisir sur ses étagères, Play compense par son art du malaise en plan-séquence (mais pas totalement en plans fixes comme dans Involontaires). Comme son précédent, c'est tout sauf un film confortable, privilégiant l'affrontement et une direction d'acteurs confondante de réalisme. Ceux qui tiendront jusqu'au bout y verront autre chose que de la pose.
4/6


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MessagePosté: 29 Mar 2015, 23:54 
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Antichrist
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Evidemment aucun distributeur français n'a eu le courage de sortir ce film, leçon de mise en scène et d'écriture, aussi tétanisant qu'incroyablement contemporain. Le film n'a bien sûr rien de raciste - une polémique est née en Suède menée par un BHL local - mais expose froidement et de manière très réaliste ce qui se passe dans nos villes. L'indifférence, la lutte des classes, le fantasme insécuritaire... Juste un peu gras mais aussi de sublimes idées de réalisation -la scène du tramway, le jeu sur l'éloignement du centre-ville...

5/6 - je comprends mieux la légère déception devant Force Majeure pour ceux qui avaient vu celui-là tant c'est moins fort. Possible Palme d'or ou prix de la mise en scène de mon deuxième festival de Cannes.


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MessagePosté: 30 Mar 2015, 01:40 
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Le quoteur fou
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DPSR a écrit:
ils ne ressortiront pas idem

joli

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MessagePosté: 03 Mai 2020, 15:17 
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Avec spoilers, mais le texte est probablement trop long pour que quelqu'un n'ayant pas vu le film le lise.

Film particulièrement déplaisant et malaisant, ça faisait longtemps que je n'avais pas physiquement ressenti durant une projection l'inconfort de ma position de spectateur tant on voudrait pouvoir faire intrusion dans ce docu-fiction et tenter d'y inverser le cours des choses (je crois bien que la dernière fois que j'ai ressenti quelque chose de similaire c'est lorsque j'ai vu The Visitors d'Elia Kazan). Cela tient nécessairement à la force du dispositif mis en place par Östlund, qui par la fixité des images, la froideur de la vidéo et la distance qu'il met avec ses protagonistes donne l'impression d'avoir monté les images captées par des caméras de surveillance (comme une manière de trouver une solution à l'expérience de Schrödinger, ce mode de captation étant le seul à même de pouvoir saisir la réalité sans jamais l'influencer). Qui est aussi sa limite, parce qu'il laisse un arrière goût de démiurge auto-satisfait, d'un entomologiste qui se réjouit de voir ces êtres se débattre vainement, incapable de dépasser le rôle attribué à chacun d'entre eux. Mais qui m'a également fait me demander s'il souhaitait que notre attention se porte plutôt sur ces 8 gamins et cette histoire de harcèlement interminable, ou sur les réactions (généralement leur absence) des passant qui croisent leur route (dont je me suis demandé jusqu'au bout s'il s'agissait ou non de véritables acteurs). Probablement les deux.

Comme dans Snow Therapy et The Square, ce qu'Östlund cherche avant tout à révéler c'est la nature profonde de l'humain lorsqu'il est placé en dehors de sa zone de confort. Que ce soit au moment d'une catastrophe naturelle ou lors d'une performance artistique qui dégénère. Ou comme ici lorsque l'on devient la cible d'un racket par des éléments étrangers à la société. La Suède n'était pas, jusqu'à peu, une terre d'immigration, situation qui a drastiquement changé depuis les années 70 avec les immigrations en provenance du Proche Orient, de l'ex-Yougoslavie et de la Corne de l'Afrique. Et il n'y a qu'à voir la fulgurante et récente progression des mouvements d'extrêmes droites dans les pays nordiques pour se rendre compte que cette immigration ne se fait pas sans heurts. Comment alors concilier cela avec le luthéranisme, la solidarité et l'égalitarisme qui forme le socle de la société suédoise? Impossible semble conclure Östlund.

Cet ensemble de valeurs, qui peut fonctionner dans une société homogène, montre ses limites lorsqu'un élément extérieur y est introduit. Les suédois de souches (ainsi que John le jeune asiatique) sont ainsi décrits dans leur immense majorité comme incapable de dépasser leur culture et la place qu'ils estiment être leur dans la société, comme la société est elle-même incapable d'évoluer et de faire la place aux nouveaux intrants (le fil rouge sur le berceau dans le train est en cela symptomatique - après maintes annonces en suédois puis une en anglais après avoir pris conscience que le propriétaire pouvait être étranger, le berceau arrivera malgré tout à destination, récupéré par son propriétaire somalien ou érythréen ne parlant aucune de ses deux langues). Ils sont et resteront quoi qu'il survienne ces citoyens modèles, qui ne bronchent pas lorsqu'ils reçoivent une contravention (quand bien même ils n'auraient plus un sous en poche après s'être fait dépouillé il est hors de questions de faire des vagues et de faire jouer la potentielle commisération du contrôleur), qui suivent sagement le parcours sinueux décrit par la route alors qu'un raccourci s'offre à eux pour remporter la course contre son adversaire.

Face à eux, la jeune génération d'immigrés investie les béances qui leur sont laissés, mais aussi le rôle que la société suédoise semble leur avoir prédéterminée (le racisme, jamais explicitement formulé, semble continument sous-jacent dans le film). Ce sont des enfants d'immigrés d'origine africaine donc potentiellement des délinquants, soit ils vont donc endosser ce rôle, même si sur la durée leur méchanceté semble plus que superficielle (n'est-ce pas là la signification du titre?). Comptant les pompes d'Alex et l'encourageant pour qu'il atteigne la centaine, la bande des oppresseurs/oppressés, tous pareillement groggy, ne semble plus faire qu'une après la violente altercation dans le tram (alors que Yannick va jusqu'à venir au secours de Sebastian, tétanisé). Et s'ils embarquent le pactole en fin de journée, c'est bien parce que tel est ce à quoi s'attendent Sebastian, Alex et John. Comme une manière de les conforter dans leur croyance.

L'une des dernières (longue) séquences vient par contre solder l'impossible réconciliation entre ces deux mondes : lorsque le père d'un des enfants rackettés retrouve l'un de ses harceleurs, celui-ci tourne à son avantage la situation, lui infligeant des gifles et hurlant pour alerter les passants. Devenu à la fois victime et agresseur, il laisse le père de sa victime totalement déconfit et devant répondre de ses actes devant la première personne réagissant véritablement de tout le film, ce qu'elle se permet bien évidemment parce que le père est blanc et a agressé un enfant, ce que la morale suédoise réprouve cette fois sans aucune arrière pensée.

Film éprouvant donc, signifiant l'échec d'une société "modèle" à se réinventer, que je vais prendre le temps de digérer avant peut-être de le revoir avant qu'il ne disparaisse des écrans d'Arte.

Karloff a écrit:
5/6 - je comprends mieux la légère déception devant Force Majeure pour ceux qui avaient vu celui-là tant c'est moins fort.

Je ne nie pas la force de Play, par contre je ne te rejoins pas sur le fait que celles de Snow Therapy ou The Square seraient moindre.
L'évolution de la mise en scène d'Östlund dans ses deux derniers opus me semblent même salutaire.

4.5/6


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MessagePosté: 03 Mai 2020, 16:52 
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Pour moi c'est son film qui marche le mieux... Le fait que tu te demandes si les passants sont des figurants... bien sûr que ce sont des figurants, là est la force du dispositif.

Sinon c'est l'un des rares réals avec qui j'ai sympathisé et il m'a envoyé ses courts métrages et je crois son premier film si tu veux.


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MessagePosté: 03 Mai 2020, 17:08 
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Karloff a écrit:
Pour moi c'est son film qui marche le mieux... Le fait que tu te demandes si les passants sont des figurants... bien sûr que ce sont des figurants, là est la force du dispositif.

Dans le centre commercial il est évident que ce sont des figurants. Dans le tram je suis beaucoup moins convaincu, en tout cas j'espère que non, pour faire un film il serait prêt à demander à ses acteurs d'agresser ou simuler l'agression de passagers, ou de leur faire vivre ce moment intense d'anxiété lors de l'intrusion des 4 adultes qui viennent tabasser les ados?

Dans tous les cas ça n'est pas ce qui me ferait plus apprécier le film. Je trouve les deux suivants tout autant abouti et moins manipulateur, donc préférables.

Karloff a écrit:
Sinon c'est l'un des rares réals avec qui j'ai sympathisé et il m'a envoyé ses courts métrages et je crois son premier film si tu veux.

En Mai sur Arte passe ses 4 derniers longs + Incident bancaire et Scène 6882 de ma vie, si tu as quelque chose en plus je suis preneur (The Guitar Mongoloid?)!


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MessagePosté: 03 Mai 2020, 20:55 
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Lohmann a écrit:
Visible sur Arte.TV (donc gratuitement) jusqu'à la fin du mois.

Cool, merci pour le tuyau..

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MessagePosté: 04 Mai 2020, 08:54 
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Chouette texte Lohmann, découvert l'année dernière et sans doute mon préféré du réalisateur. En effet le film m'a mis profondément mal à l'aise ne sachant jamais trop où il allait, ce qu'il voulait dire, quel était son point de vue avant de comprendre que justement il ne juge pas, il se contente de montrer sans malice, sans putasserie, sans manipulation et il nous met dans la peau de ses parents à la fin (quel plan génial) qui se retrouvent sans solution face à ce grain de sable qui vient enrayer la machine de la petite vie bourgeoise bien rangée. Vraiment un excellent film, chose surprenante, le film n'est pas sorti au cinéma en France, aucun distributeur a eu le courage de le sortir (alors que le précédent de Ostlund, Happy Sweden était sorti lui).

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MessagePosté: 04 Mai 2020, 11:50 
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Art Core a écrit:
Chouette texte Lohmann, découvert l'année dernière et sans doute mon préféré du réalisateur. En effet le film m'a mis profondément mal à l'aise ne sachant jamais trop où il allait, ce qu'il voulait dire, quel était son point de vue avant de comprendre que justement il ne juge pas, il se contente de montrer sans malice, sans putasserie, sans manipulation et il nous met dans la peau de ses parents à la fin (quel plan génial) qui se retrouvent sans solution face à ce grain de sable qui vient enrayer la machine de la petite vie bourgeoise bien rangée. Vraiment un excellent film, chose surprenante, le film n'est pas sorti au cinéma en France, aucun distributeur a eu le courage de le sortir (alors que le précédent de Ostlund, Happy Sweden était sorti lui).

Merci :D . Il ne juge personne en particulier, par contre très durement la société suédoise, qui n'a pas su évoluer avec l'essor de l'immigration. J'aime également beaucoup la scène quasi finale de l'affrontement entre un des ados immigrés et le père d'un des enfants harcelés : le père ne peut que perdre cet affrontement pour des raisons morales (il est adulte, l'ados est immigré donc potentiellement victime de racisme). Par contre sur l'aspect manipulateur je ne te rejoins pas, c'est d'ailleurs l'une de ses principales forces que de réussir à manipuler le spectateur, autant que sa limite (quel est le regard d'une personne issue de l'immigration sur ce film?).


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MessagePosté: 04 Mai 2020, 12:03 
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Je ne partage pas vos commentaires positifs. J’avais bien aimé le mauvais esprit de "Turist", beaucoup moins celui de "The Square". Mais dans "Play", je vois surtout une succession de clichés. Le film me paraît aussi honnête qu’un compte Twitter alignant les vidéos chocs pour déclencher une "shitstorm" tous azimuts dans les commentaires: un coup pour les problèmes de l’immigration, un coup pour les problèmes de classes; un coup pour les problèmes du politiquement correct, un coup pour les problèmes du racisme. C’est pas hyper original.
Lohmann a écrit:
Film particulièrement déplaisant et malaisant, ça faisait longtemps que je n'avais pas physiquement ressenti durant une projection l'inconfort de ma position de spectateur tant on voudrait pouvoir faire intrusion dans ce docu-fiction et tenter d'y inverser le cours des choses

Oui, le malaise est l’effet recherché, mais comme on ne sort jamais des catégories journalistiques, ça ne met pas grand-chose en mouvement je trouve: ça déclenche des réflexes mais pas vraiment de réflexion. Formellement c’est brillant. Östlund a du savoir-faire, de la précision (la rame de tramway qui prend la courbe pile au bon moment pour permettre un recadrage saisissant: chapeau). Mais pour un film qui s’appelle Play, il n’introduit pas beaucoup de jeu dans les débats tout faits. En fait, Östlund procède un peu avec son spectateur comme les petits racketteurs de son film avec les autres gamins: mauvaise conscience, intimidation, puis complicité, ironie, puis de nouveau une claque derrière la tête. Et ça marche: à la fin, on lui donne son téléphone et la Palme.

A un moment, dans le tram, le môme à la clarinette joue "The Entertainer", clin d’œil évident à "L’Arnaque" de George Roy Hill: en termes de théâtralité, d’esbrouffe, de ruse (en tout cas dans mon souvenir, j'ai pas revu ça depuis des lustres), c’était autre chose que Play, où la partie m’a paru totalement truquée et tout verrouiller d’avance.


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MessagePosté: 04 Mai 2020, 13:05 
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latique a écrit:
Je ne partage pas vos commentaires positifs. J’avais bien aimé le mauvais esprit de "Turist", beaucoup moins celui de "The Square".

Qu'est-ce que tu entends par mauvais esprit, concernant ces deux films j'ai du mal à comprendre ce que cela signifierait?

latique a écrit:
Mais dans "Play", je vois surtout une succession de clichés.

Lesquels?

latique a écrit:
Oui, le malaise est l’effet recherché, mais comme on ne sort jamais des catégories journalistiques, ça ne met pas grand-chose en mouvement je trouve: ça déclenche des réflexes mais pas vraiment de réflexion

Je pense tout le contraire, sans quoi je n'aurais pas pris la peine d'écrire le texte que tu commentes.

latique a écrit:
Mais pour un film qui s’appelle Play, il n’introduit pas beaucoup de jeu dans les débats tout faits.

Toute la question est de savoir quel est le message qu'Östlund veut faire passer en choisissant ce titre.

latique a écrit:
Et ça marche: à la fin, on lui donne son téléphone et la Palme.

Ça n'est pas Play mais The Square qui a eut la palme.

latique a écrit:
A un moment, dans le tram, le môme à la clarinette joue "The Entertainer", clin d’œil évident à "L’Arnaque" de George Roy Hill: en termes de théâtralité, d’esbrouffe, de ruse (en tout cas dans mon souvenir, j'ai pas revu ça depuis des lustres), c’était autre chose que Play, où la partie m’a paru totalement truquée et tout verrouiller d’avance.

Comparer ou opposer L'Arnaque et Play n'a aucun sens, le film de Roy Hill est du pur entairtenment est pour le coup n'ouvre aucun champs de réflexion. Et il est certainement encore plus verrouillé que Play.


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MessagePosté: 04 Mai 2020, 13:24 
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latique a écrit:
Je ne partage pas vos commentaires positifs. J’avais bien aimé le mauvais esprit de "Turist", beaucoup moins celui de "The Square". Mais dans "Play", je vois surtout une succession de clichés. Le film me paraît aussi honnête qu’un compte Twitter alignant les vidéos chocs pour déclencher une "shitstorm" tous azimuts dans les commentaires: un coup pour les problèmes de l’immigration, un coup pour les problèmes de classes; un coup pour les problèmes du politiquement correct, un coup pour les problèmes du racisme. C’est pas hyper original.


Ça me semble un contresens total avec le film. Des clichés ? Le film est très inspiré d'un cas réel et justement ne fictionnalise quasiment rien, je vois mal comment dans son aspect documentaire brut il pourrait aligner les clichés. Quant au compte Twitter c'est précisément l'inverse, le film te pose un constat (qui est ce qu'il est) et te laisse te débrouiller avec mais jamais dans la condescendance d'un point de vue d'avance figé. Entre ça et Weir ça commence à faire beaucoup de conneries quand même.

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MessagePosté: 04 Mai 2020, 13:29 
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Sir Flashball
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J'ai vu aucun des films, mais j'aurais envie de donner raison à Latique parce qu'il parle de Turist alors que Lohmann utilise l'immonde Snow Therapy. Shame on you, Lohmann.

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MessagePosté: 04 Mai 2020, 13:34 
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Lohmann a écrit:
Qu'est-ce que tu entends par mauvais esprit, concernant ces deux films j'ai du mal à comprendre ce que cela signifierait?

"Mauvais esprit" au sens où le film cherche à créer le malaise dont tu parles, à jouer sur la mauvaise conscience du spectateur.

Lohmann a écrit:
Je pense tout le contraire, sans quoi je n'aurais pas pris la peine d'écrire le texte que tu commentes.

Oui mais tu écris aussi:
Citation:
Cela tient nécessairement à la force du dispositif mis en place par Östlund, qui par la fixité des images, la froideur de la vidéo et la distance qu'il met avec ses protagonistes donne l'impression d'avoir monté les images captées par des caméras de surveillance [...]. Qui est aussi sa limite, parce qu'il laisse un arrière goût de démiurge auto-satisfait, d'un entomologiste qui se réjouit de voir ces êtres se débattre vainement, incapable de dépasser le rôle attribué à chacun d'entre eux.

avec quoi je suis entièrement d'accord et c'est justement ce que je reproche au film.

Lohmann a écrit:
Ça n'est pas Play mais The Square qui a eut la palme.

Je sais mais tous ses films (les 3 que j'ai vus) fonctionnent un peu comme je tente de le décrire, "The Square" compris.

Lohmann a écrit:
Comparer ou opposer L'Arnaque et Play n'a aucun sens, le film de Roy Hill est du pur entairtenment est pour le coup n'ouvre aucun champs de réflexion. Et il est certainement encore plus verrouillé que Play.

Je n'aurais pas pensé à la comparaison sans cet air de Joplin. Après tout, ce sont des films d'arnaques dans les deux cas, non?


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MessagePosté: 04 Mai 2020, 13:52 
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Art Core a écrit:
Ça me semble un contresens total avec le film. Des clichés ? Le film est très inspiré d'un cas réel et justement ne fictionnalise quasiment rien, je vois mal comment dans son aspect documentaire brut il pourrait aligner les clichés. Quant au compte Twitter c'est précisément l'inverse, le film te pose un constat (qui est ce qu'il est) et te laisse te débrouiller avec mais jamais dans la condescendance d'un point de vue d'avance figé.

Ce qui est cliché, c'est la manière du film de poser les problèmes: le fait de choisir cette affaire authentique et de ne rien "fictionnaliser" comme tu dis, d'en rester au "constat", de laisser le spectateur "se débrouiller". Je trouve que ça n'aide pas à comprendre grand-chose.


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