Forum de FilmDeCulte

J'aime bien le "je crois".

Tactful.

J'avais bien envier d'enfoncer Mickey mais je suis pas à 100% sûr et j'ai pas envie de me prendre un retour de bâton

Je clique sur le message pour marquer ce topic comme lu et je tombe sur ça.

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lol

En 1930, dans un village du jutland...

(Oui, Mickey, on te pourrit ton beau topic Ordet.)

Damn...

Que ça te décourage pas de poster sur d'autres films, Mickey, mais là je vois vraiment pas ce que je pourrais en dire.

Sinon que tiens, si : c'est ma première séance où s'est posée explicitement cette question de l'idéologie dans la réception d'un film. Dans la salle, plusieurs jeunes (tous 18-19 ans à l'époque) rejetaient totalement le film (et sa fin) pour cause de prosélytisme chrétien et célébration de la religion (grosso-modo c'était l'idée, même si c'était pas les termes employés).

Bah c'est clair que c'est une vraie question et ça a pu parfois être un obstacle dans mon amour pour certains films, ce doute où je me dis "mais attends là, il cherche à me dire quoi, qu'il n'y a pas d'autre salut que dans Dieu le tout-puissant, dans la rédemption, dans le pardon, le sacrifice?" etc.

Avec Jeanne d'Arc, ça m'a un peu travaillé. Avec Le Sacrifice aussi. Mais il y a d'autres exemples, dont je ne me souviens pas là maintenant.

En fait dans ces cas-là je trouve qu'il y a toujours moyen de prendre ce qu'il y a de plus beau dans le film sans se laisser impressionner par la doctrine qui peut en émerger. Jeanne d'Arc le choc des visages magnifié par l'épure du montage et des cadres, l'oppression d'une hiérarchie qui a sombré dans la folie, et le brasier final comme un adieu brûlant à la vie, me suffisent en soi à trouver le film incroyablement beau et humain.

J'ai vu ça hier soir, et j'ai bien du mal à comprendre ce concert de louanges.

C'est du théâtre filmé pur jus, une porte à gauche pour sortir, une porte à droite pour rentrer, aucun mouvement de caméra pour passer d'un espace à l'autre. Juste (pour les très rares scènes en extérieurs) une calèche qui va de droite à gauche (et inversement) pour faire le lien entre les deux familles Borgen et Petersen. C'est d'un rigorisme protestant impeccable, des personnages hiératiques, un parfait dépouillement dans les décors, une morale omniprésente.

Je ne comprends pas du tout Tom qui le place loin au-dessus de tous les autres Dreyer, autant Gertrud et Dies Irae je n'en ai plus aucun souvenirs, mais La Passion de Jeanne d'Arc est autrement plus impressionnant, avec un parti pris de mise en scène unique, que l'on est loin de retrouver dans Ordet. Je suis loin d'être en phase avec Mickey également, je ne vois pas en quoi le film est complexe, étant donné qu'il n'est porté que par un seul thème : la foi. Johannes est ultra monolithique (le seul traitement de sa folie qui est proposé par le pasteur est de simplement le placer dans un asile), Andres un gros benet qui remercie la mort de Inger parce qu'elle lui permettra de se marier avec Anne...

Le pire c'est que ce n'est même pas un film particulièrement hermétique, ça se laisse regarder assez facilement, mais c'est profondément ennuyeux (comme peuvent l'être des films religieux faits par des croyants. Rien ne vaut un bon athée pour traiter de la question religieuse, sans quoi on s'enfonce irrémédiablement dans la bigoterie).

Palme de la fin WTF, quand je me souviens des critiques qu'avaient reçues Breaking the Wave pour son final, là on est plusieurs classes au-dessus!

Le film m'avait moins impressionné que Gertrud où on peut se rattacher aux paroles du personnage central (qui s'adresse finalement directement au spectateur via son amant), mais ce qui est au centre d'Order est plutôt le salut que la foi, ce n'est pas tout à fait la même chose, et le film renforce l'écart entre la foi comme "idéologie" et le salut comme "phénomène". S'il faut un miracle pour retrouvrer la foi, celle-ci n'est pas autonome ni une évidence forte, le salut est montré comme un paradoxe même et surtout pour un croyant. L'intérêt du film est peut-être justement de paradoxalement transformer ce salut en artifice paraissant plus arbitraire au croyant qu'à l'athée, et qui n'obéit pas à une nécessité, en "théâtre filmé" justement.