Forum de FilmDeCulte

J'ai toujours eu une affinité pour ce Bond mal-aimé. J'aime surtout son ambiance "Asie mineure" terne et réaliste, son exotisme non-sex d'aller en Azerbaïdjan plutôt qu'aux Caraïbes... Ça ancre le film, ça lui donne une gravité. On sent qu'Apted essaie de donner une vague aura adulte et sulfureuse à l'ensemble, même si ça ne prend pas totalement.

J'aime également les particularités du film: son prégénérique interminable (15 minutes, record battu) ; son titre superbe ; son double "Bond, James Bond" dont le deuxième est d'anthologie ; sa blague de cul finale ("I thought Christmas only comes once a year" - la meuf s'appelle Christmas) ; et son apparition du "James Bond Will Return" dès le cut au noir.

Cependant, on sent un potentiel inachevé dans le personnage de Renard, un méchant insensible à la douleur qui aurait pu être davantage exploité ; une tentative d'humour distancé sympa mais sans conséquences en la personne de Denise Richards en docteure en sciences nucléaire ; et surtout un gros problème de lisibilité: on est perdu aussi bien dans l'intrigue que dans certaines scènes d'action à l'enjeu ou à la géographie confuse.

J'entends donc les critiques adressées au film, mais je trouve quand même les gens trop sévère avec lui.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le film que j’attendais comme le messie en 1999. J’avais milité à l’époque sur le tout premier forum Première pour qu’il ait, comme d’autres films, sa section dédiée dans la rubrique « Vos attentes ». Et le jour de la sortie, j’étais le premier à le qualifier de « film de cul où les scènes d’action molles remplacent les scènes de cul, avec des scènes de parlote tout aussi chiantes autour ».

Je ne l’avais pas revu depuis. Ce fut chose faite en 2006.

Sans grande conviction, je m’attendais cependant presque à redécouvrir le film sous un jour nouveau et lui trouver des qualités. Il n’en fut rien.

Dès le pré-générique, mille fois trop long, l’image terne et la faiblesse des scènes d’action annoncent la couleur.

Ce James Bond se veut plus dans la veine de GoldenEye que du précédent (malgré une évolution certaine, depuis Tomorrow Never Dies, vers la démesure over-the-top de Die Another Day), à savoir plus froid, plus concentré sur ses personnages. Les intentions sont là. J’y vois même une volonté de nous refaire On Her Majesty’s Secret Service (avec Bond chargé de protéger une riche héritière, la scène de ski, le rythme plus lent) mais la sauce ne prend jamais.

Dans les scènes d’action (la poursuite en bateau, en ski, le non-climax), je ne vois AUCUNE inventivité. J’ai l’impression de voire certains Connery ou Moore, où « l’idée » de la scène d’action, c’était, par exemple, une cascade inédite ou un véhicule amphibie. Et là on les ressort, comme si c’était tout frais. Alors que trop pas. Il n’y aucune valeur ajoutée.

Et pour ce qui est de la dramaturgie…
Les personnages d’Elektra et Renard auraient pu être plus intéressants s’ils n’étaient pas traités par-dessus la jambe, au milieu d’une intrigue faussement mais toujours inutilement compliqué.

Du film, je ne sauve que deux scènes confrontant Bond à ces persos : la toute première rencontre entre Bond et Renard (bien froide, bien directe, bien violente) et le dernier échange entre Bond et Elektra (bien froid, bien direct, bien violent) et une scène d’action, très « jeu vidéo », dans la mine, avec les sas.

Au-delà de ça, un film où je me fais vraiment, sincèrement chier, avec des persos top crédibles (ouais Denise Richards), des raccourcis (ouais la résurrection de Zukovsky) et des idées en bois (le kidnapping de M, grande trivialisation de perso, Skyfall viendra montrer comment faire). Pas même un homme de main à se mettre sous la dent. Belle sortie du Q cependant.
Et la chanson grew on me avec les années, surtout que oui, c'est le meilleur titre.

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