Forum de FilmDeCulte

Le premier Ray en couleurs, le premier scénario original, et si je ne m'abuse le premier à se dérouler "de nos jours", tout du moins à l'époque du tournage. C'est aussi un film qui n'a même pas de page Wiki FR et que j'ai trouvé dans un VHSrip dégueu avec sous-titres incrustés, brûlures de cigarettes, et logo fluo ANGEL DIGITAL en haut à droite.

Film déroutant au début qui suit le temps d'une journée un groupe de personnages en villégiatures à Darjeeling, à l'ombre du Kanchenjungha qui donne son titre à l'oeuvre. On a du mal à piger qui est qui mais petit à petit on tisse le lien: untel est le père, machine est promise à machin, sa soeur cache un secret... Le film se dévoile donc par saynètes lâchement connectées sur un ton gentiment détaché, avant de virer plus doux-amer dans la seconde partie. Les discussions souvent superficielles révèlent en creux une trame de relations et de non-dits, le tout sans nous bourrer le mou (1h37 seulement). Ça m'a limite fait penser à... du Mikhael Hers.

Il y a une ambiance montagnarde à la fois ensoleillée et brumeuse, sereine et enveloppante, qui change des autres Ray et, avec l'aide de la couleur, donne au film une identité à part.

On décèle de plus en plus de petits mouvements de caméra inattendus qui viennent appuyer des charnières, des bascules, et des partis-pris de mise en scène sympa avec une petite touche de "téléportation" dans certains déplacements, ou bien des déplacements qui ont lieu pendant les contrechamps, préservant ainsi leur impact.

Et comment ne pas mentionner la beauté de Alakananda Ray (no relation) dans le rôle de Monisha ?


Bref, encore une très bonne pioche.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tain je te jalouse de ta rétro Ray, suis à la ramasse.

Oui là cela devient pointu, mais c'est bon de savoir que même ses films moins connus touchent des gens plutôt exigeants.

Le pitch rappelle les premiers James Ivory (tournés en Inde, parfois avec une contribution de S. Ray à la prod, au montage ou même à la musique). Enfin bon je n'ai vu que Shakespeare Wallah qui se passe aussi dans une villégiature de montagne (et a aussi deux parties avec une rupture de ton de la comédie vers quelque-chose de plus âpre mais aussi plus inscrit dans une dimension initiatique).
Si je retrouve un peu de temps de curiosité et d'énergie en voilà une idée de retro (et de découverte) tiens les premiers Ivory - Merchant

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Oui, il fait uniquement ça pour nous ramener au rang de faux cinéphiles.

Surtout si vous saviez comment je les regarde...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

loool

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CroqAnimement votre

Le fameux Monde d'Apudespieds