Forum de FilmDeCulte

Quelle idée incroyablement inédite et originale s'est emparée de Pablo Berger (Torremolinos 73, dans mon souvenir assez pécassien pourtant) de s'intéresser à Blanche Neige! Heureusement, son adaptation qui arrive bonne dernière après les deux blockbusters à fortune diverse (la version gay et la version closer) renverse la vapeur en plongeant le conte dans du post-Grimm dans un film muet en noir et blanc dans l'univers de la corrida avec des nains travelos bercée par une fantastique orchestration flamenco. Fri-fri a sans doute déjà fui à ce stade du texte, pourtant Berger se révèle un contemporain de Todd Browning qui irrigue le conte originel de trouvailles fabuleuses réinventant le conte sans véritablement s'en détourner. Une enthousiasmante extase grand guignolesque qui n'en oublie pas de conserver ces moments poignants et cruels dont Disney se faisait une spécialité au début de ses dessins animés, et une réussite totale.
5/6

J'espère que ça sortira en salles.

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CroqAnimement votre

C'est produit par Arte et ce bon vieux Reilhac. Maintenant y aura des Letourneur, des Brisseau et des HPG à la place.

Effectivement, j'ai décroché après le combo corrida/nains travelos.

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Même appréciation. Foncez, c'est absolument admirable. C'est un mix des frères grimm et de Tod Browning sous un air de flamenco et de corrida. C'est là qu'on se rend compte de l'échec de The Artist qui avait beau être travaillé sur la forme, était quand-même super sage sur le fond. La corrida finale est un véritable moment de bravoure. Grand talent ce Pablo Berger, ça donne envie de jeter un oeil sur son Torremolinos 73 qui a une très bonne réputation.


PS : ET putain Tom, bouge toi, c'est absolument le film pour toi là!

lol, parce que c'est en noir et blanc ?

Sinon oui pourquoi pas, dès que je recommence à rattraper.

Absolument magnifique. Possiblement mon numéro 1 2013. Il faut dire que j'ai un rapport très proche à l'Espagne et en particulier à l'Andalousie que je connais bien et ce film est une ballade folklorique (dans le bon sens du terme) dans le Séville et plus globalement l'Espagne des années 20. On y retrouve le flamenco, la copla, la corrida (que je déteste moralement même si je ne peux nier une fascination esthétique) etc... Et l'intelligence du film est d'avoir su brillamment intégrer ce folklore dans un mix astucieux de différents contes (Cendrillon, Blanche-Neige, on cite le Petit Chaperon Rouge, le Petit Poucet). Et la réussite est totale dans un film qui ne ressemble à aucun autre où le gimmick du noir&blanc/muet n'est jamais qu'une manière de dépouiller le film du superflu pour atteindre une certaine pureté narrative et esthétique allégorique à l'image des contes sans jamais chercher à pasticher le cinéma muet (d'où la stérilité des comparaisons avec The Artist). J'aime comme avec trois fois rien Pablo Berger te crée une mythologie (le petit foulard de Pépé le coq, la clochette du père, le petit pendentif...) c'est tellement loin de la lourdeur d'un Tim Burton par exemple. Quand là il suffit à un petit travelling dévoilant la petite Blancanieves debout sur une chaise dans un patio inondé du soleil andalou en train de mimer le flamenco avec ses mains pendant que sa grand-mère ajuste sa robe de communion pour créer une image ultra puissante, évocatrice en diable et magnifiquement émouvante.

La BO est magistrale et une fois de plus balaie un folklore musicale espagnole très vaste sans jamais tomber dans une quelconque caricature. Et j'ai été particulièrement enchanté par le montage, notamment une scène vers la fin où les percussions du flamenco viennent ponctuer une série d'images ce qui provoque un tourbillon sensoriel vraiment puissant. Et puis la petite fille qui joue Blancanieves est absolument à croquer, le genre de visage d'enfant tout bonnement inoubliable. J'ai seulement été un peu surpris par cette fin assez abrupte (mais néanmoins très poétique) tellement j'aurais voulu que ça continue encore. Et j'ai déjà envie de le revoir ce qui m'arrive extrêmement rarement.

Un grand film populaire qui parvient à dépasser son cadre profondément espagnol fascinant pour raconter à tous une belle histoire universelle.

5/6

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CroqAnimement votre

La comparaison c'est surtout que le Dujardin ne va pas plus loin que l'hommage et le pastiche. Le Berger niveau fond c'est quand-même une toute autre ambition.

C'est donc moins chiant que TABOU?

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca n'a strictement rien à voir. Tabou c'est du film d'auteur assez pointu (même si au final la deuxième partie est assez universelle). Là on est dans un vrai film populaire qui pourrait être montré aux enfants.

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CroqAnimement votre

Oui c'est mignon.
L'exercice de style est sympatoche même si je trouve que le montage trop moderne jure parfois (notamment le recours assez systématique à des staccato un peu bourrin) et si l'on s'amuse un moment à jouer au jeu des correspondances entre le conte et sa relecture (avec quelques détails un peu trop "décalé pour être décalo" comme les nains travelos), je trouve que le film ne va que rarement au-delà.
Heureusement, il est sauvé par quelques séquences touchantes (la gamine et son père) ou troublantes (la toute fin, originale pour le coup).

4/6 gentil

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carton du film aux Goya

http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... 13-3670888

Carton mérité !

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CroqAnimement votre

Art Core et DPSR, vous avez raison. C'est magnifique, j'ai adoré de bout en bout.

5+/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"