Dawn of the Dead (L'Armée des morts, 2004) - 4/6
Bon souvenir un peu vague (6 ans, déjà !). Contre tout attente, la mise à l'écart de ce qui sonne politique dans le genre est plutôt salvatrice : les zombies qui courent, qui attaquent de façon fulgurante, comme des traînées de violence brute, résonnent peut-être finalement mieux avec la société d'aujourd'hui... La mise en scène tutoie pas les dieux, mais le film a une certaine simplicité efficace, une certaine audace aussi (la tronçonneuse !) qui font que j'aime bien, même si c'est pas la folie.
300 (2007) - 1,5/6
Le film que j'attendais grave, et putain quelle purge... Le gloubi-boulga idéologique puant, à la limite, c'est pas mon problème : je préfère que Snyder y aille à fond et garde l'énergie de la sincérité. Et d'ailleurs, avec le recul, les aspects les plus malsains de cette histoire (la présentation de Sparte, dans l'ouverture) sont les seules quelques images qui me restent. Donc l'idéologie, je m'en tape, mais c'est pas une excuse pour avoir l'approche d'un gamin de 12 ans... Je sais pas, des trucs comme les deux trois plans de pouf huilées sorties de clips RnB qu'on te montre tâtées par les difformes (les types en haut de la colinne, le traitre), avec une mise en scène qui te dit "baaaah regarde, tu as vu c'est dégueulasse la façon dont ce gros moche il la salit", là c'est plus possible, on nage dans la trisomie... Le film se prend incroyablement au sérieux sans un instant en avoir les épaules (scénario et dialogues nullissimes, scènes clipesques-pub balancées sans digestion - la scène d'amour, mon dieu -, mise en scène molle au-delà des quelques tours de force, travail sur la lumière réduit à filtre de contraste + filtre jaune + nuages noirs... et puis quand on te balance des sentences profondes à la gloire de la virilité alors que l'ensemble se noie dans une imagerie gay des plus travaillées, t'as du mal à pas trouver ridicule le ton hiératique ambiant). Bref, une fois toutes ces casseroles accumulées, il m'est impossible de m'impliquer d'une quelconque façon dans les quelques plans-icônes attendus. Le long plan-séquence est pas inintéressant, les arrêts dérythmés pas toujours callés sur l'action amènant un côté somnambule/onirique sympa, mais ca suffit pas à faire un film.
Watchmen (Watchmen - les gardiens, 2009) - 4.5/6
Je comprends d'autant moins 300 qu'il se trouve entre deux films pas débiles du tout... Là encore, la mise en scène dans l'ensemble m'apparaît un peu indigeste, pas toujours capable de gérer le flot d'outrance (bienvenu, couillu) que propose le film, naviguant dans ses moments faibles entre un manque de précision, quelques scènes ridicules, et des découpages plus anonymes. Mais c'est bien essayé, et il reste un côté cash/efficace/énergique qui ressort toujours, ainsi qu'une ambition formelle certaine. Je retiens surtout du film une vraie excellente scène, qui joue certes sur l'imagerie mais qui a aussi un parti-pris formel finement pensé, ciselé, adapté, ne se bornant pas à l'horizon limité de l'iconographie appliquée façon moins copiste : le générique de début. Rien que pour cette séquence-là, je reste curieux de la suite de sa filmo.
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