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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 10 Nov 2023, 14:07 
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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 10 Nov 2023, 14:11 
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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 10 Nov 2023, 15:29 
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oeil-de-lynx a écrit:
Des conseils pour bien commencer ?


Bonjour pou ceux en couleurs.
Voyage à Tokyo pou ceux en N&B.


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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 15 Nov 2023, 13:19 
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oeil-de-lynx a écrit:
Arte se lâche avec dix Ozu dispo jusqu'en avril, j'ai plus d'excuse pour ne pas connaître.
https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024365/yasujiro-ozu-en-dix-chefs-d-oeuvre/


Je viens de voir ça, les films sont dispos assez longtemps en plus (fin avril j'ai l'impression, j'ai pas vérifié pour tous). On va se faire ça bien.


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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 04 Fév 2024, 17:59 
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Journée morose, je lance une rétro. J'adore tout ce que j'ai vu de lui et après l'achat du superbe bouquin "Ozu, une affaire de famille" de Pascal-Alex Vincent, je me suis dit que ce serait cool d'aller à fond dans le cinéma du bonhomme.

Du coup:

1) "J'ai été diplômé, mais..." (vestiges, 1929)

Un des premiers films d'Ozu à avoir en partie survécu au temps.

Ça parle d'un type fraichement diplômé qui refuse un taf qu'il n'estime pas digne de son diplôme tout en faisant croire à sa famille et sa compagne qu'il bosse. Ce qui oblige sa compagne lorsqu'elle l'apprend à prendre le premier taf venu.

C'est intéressant de voir que malgré une fin heureuse qui n'a pas grand chose à faire là vu la noirceur du récit (ou qui est mal amenée la faute à des coupes dont je ne saurais dire l'importance car je ne connais pas la durée supposér du film dont il ne reste que 11 minutes), Ozu est déjà dans des thématiques qu'il variera au fil de sa filmographie comme le chômage des jeunes hommes, le silence des femmes qui les font vivre, cette oppression sourde jusqu'au voisinage intime d'une société qui va à l'encontre de la nature humaine.

On ne reconnaît pas tout à fait le maître encore sauf sur certains plans de la fin en extérieur ou lorsque le personnage principal s'évade pour jouer au ballon avec des gosses.

Bien que le film soit tout petit et vu ce qu'il en reste, un sketch simple à défaut d'être candide, on a ici un peu plus qu'une curiosité, on a une naissance avec tout ce que ça peu avoir d'imparfait et de potentiel brut.

2) "Le Galopin" (court-métrage, vestiges 1929)

Dans un monde d'adultes, le kidnapping est quelque chose à prendre au sérieux. Chez Ozu, c'est vu comme une déviance de plus de ce monde insondable et absurde de la société où l'enfant kidnappé est le seul à ne pas obéir à un scénario strict.

Le rapport à l'enfance d'Ozu est introduit ici avec le premier film qu'il fait écrit par Kōgo Noda et Tadao Ikeda avec qui il collaborera tout du long de sa carrière.

Bien qu'à la marge de la société, les kidnappeurs ne savent que faire semblant d'être des enfants pour les enlever alors qu'il suffit d'un pour les faire abandonner tant cette énergie chaotique est difficile à gérer (car elle ne se gère pas). C'est marrant car ce moment où le gamin lance au kidnappeur "menteur, tu peux pas être un kidnappeur !" est très juste et intemporel dans la manière dont les enfants se forgent une réalité à partir d'une image mentale quitte à refuser à des choses tangibles d'exister. L'enfant ici refuse l'existence de cet adulte, du danger qu'il représente, et son appartenance a un monde où ce genre de choses peut arriver.

C'est une thématique qui reviendra souvent dans la filmographie d'Ozu et sera la plupart du temps introduite pour remettre en question l'importance de la société et la parole des adultes.

Tout cela étant dit, on reste encore en surface dans un slapstick tronqué à la durée inconnue et qui n'a pas beaucoup plus à offrir qu'encore une fois la naissance des thématiques d'un artiste.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 04 Fév 2024, 20:26 
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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 04 Fév 2024, 20:36 
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Vas y. Si t'es chaud, y a quasi tous ses films dispos sur Criterion Channel.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 04 Fév 2024, 20:38 
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Pas le temps pour le moment, mais c'est clairement un cinéaste dont je veux tout rattraper. Donc je vais te lire religieusement.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 05 Fév 2024, 02:48 
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3) "J'ai été recalé, mais..." (1930)

On rentre petit à petit dans le dur.

Le monde entier vient de se prendre la crise de 29 de plein fouet, et Ozu reprend le titre "J'ai été diplômé, mais..." pour le changer en échec de la scolarité.

Échec de la scolarité, certes, mais d'après le réalisateur, une victoire sur la société.

J'ai trouvé dans ce premier long métrage d'Ozu auquel j'ai accès une densité thématique qui n'est pas encore tout à fait maîtrisée mais qui réussit à avoir une certaine profondeur par moments.

Tout d'abord, le sujet est grave mais traité avec une subtilité qu'affinera le réalisateur dans le reste de sa carrière. Ozu commence à mettre la condition humaine au centre de ses films.

Ainsi, cet étudiant qui échoue son examen de passage et décide qu'il ne mérite aucun bonheur voit sa déprime en permanence interrompue par des personnes qui veulent son bien là où ses amis avec qui il vit en coloc ont réussi culpabilisent en permanence d'être passés et pas leur pote et se retrouvent face au chômage rampant et la crise. Ca peut sonner comme des thématiques certes ordinaires si Ozu ne décidait pas, contrairement à toute logique du cinéma de l'époque, de placer sa caméra au ras du sol, au niveau du tatami pour nous rendre témoin du destin de ces personnages en nous mettant à leur niveau, là où la proximité existe mais l'identification moins.

En faisant un film sur la nostalgie d'une université où Ozu lui même n'a pas étudié et à charge contre ce monde où les jeunes sont diplômés et envoyés au pilori de la vraie vie, Ozu utilise la douceur et le naturalisme de son regard (il était souvent au 50mm qui se rapproche le plus de la vision humaine) pour raconter une désillusion, un passé qu'on ne pourra pas retrouver, un futur qui s'annonce obscur.

Je pense qu'une des clés de son cinéma se trouve dans ce film sous une forme simplifiée: La civilisation/la famille/le voisinage devrait nous protéger de la société et la rupture entre ces deux mondes mène à la tristesse, aux regrets.

Dommage cependant malgré tout ça et un style esthétique qui s'affirme de plus en plus (tatami shot, surcadrages, travellings rasants qu'il abandonnera quelques années plus tard pour faire que du plan fixe), "J'ai été recalé, mais..." souffre de ruptures de tons qui témoignent d'influences pas encore digérées du cinéma américain qu'il essaie parfois de singer. De plus, le rythme du film met un peu trop de suspense sur le passage ou pas des étudiants alors que les enjeux se jouent ailleurs. Du coup, une fois arrivé vers la fin, je me dis que j'aurais aimé que cette dernière soit le milieu du film.

Imparfait, parfois balourd, mais tout est déjà là (même ses comédiens fétiches Chishū Ryū, Kinuyo Tanaka, Tatsuo Saitō)

(je lis ici et là que Lubitsch est une grosse influence sur Ozu, va falloir que je rattrape sa filmo à là uiç aussi)

[EDIT] J'y repense, mais y a un gamin qui tient à devenir comme le gars qui a été recalé car on lui a dit que ce mot voulait dire quelque chose de bien. Intéressant la manière dont l'enfant se projette sur l'outcast et pas ceux qui ont passé l'exam pour de vrai.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 05 Fév 2024, 09:55 
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Tu es chaud là, 54 longs métrages c'est une sacrée rétro.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 05 Fév 2024, 10:24 
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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 05 Fév 2024, 11:04 
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Art Core a écrit:
Tu es chaud là, 54 longs métrages c'est une sacrée rétro.


Je les ai tous à dispo et je me donne le temps. Les premiers sont courts donc j'enchaîne, mais je pense taper quasi le semestre dessus en matant d'autres trucs.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 05 Fév 2024, 11:05 
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Film Freak a écrit:
YOU THINK YOUR DICK'S BIGGER THAN MINE OR SOMETHING?


Vas y, viens chez moi on se les montre.

Je te dirai quand j'arrive à "Bonjour" pour que tu puisses le decouvrir !

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 18 Fév 2024, 02:55 
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4) L'ÉPOUSE DE LA NUIT (1930)

Un flingue braqué sur le spectateur, des travellings à gogo, un braqueur dans la nuit qui se détache à peine des rues sombres dans lesquelles il fuit... je ne savais pas qu'Ozu avait touché au genre de manière aussi frontale tout en l'inscrivant dans ses thématiques à venir sur toute une autre partie du film.

Ozu a souvent été décrit comme le plus japonais des réalisateurs japonais, mais là on est encore chez Ozu l'américain qui s'inspire des premiers films de gangsters et même de westerns pour livrer un film qui a du mal avec ce qu'il est vraiment: un drame familial.

Alors qu'on suit un braqueur qui rentre chez lui après un braquage violent, on apprend qu'il a volé cet argent car sa gamine est malade et passera peut être pas la nuit. En partant de cette prémisse simple mais efficace, le réalisateur nous met dans un huis clos forcé lorsqu'un flic arrive et accepte que le père passe la nuit avec sa fille et sa femme en attendant le médecin qui arrive le matin.

C'est intéressant de voir Ozu filmer les causes là où plus tard il s'attachera plutôt aux conséquences. On est face à un idéaliste qui finalement donne pas encore assez de relief à ses personnages et les voit un peu trop comme des outils moraux. Ce qui est dommage car même dans la réal, on se retrouve souvent extérieur à ce récit pourtant intéressant et qui se veut poignant.

Je ne sais pas où se situe la limite d'Ozu à ce moment ou la limite de ce que l'industrie japonaise permet, mais l'autre souci du film est que cette nuit passe bien trop vite et la temporalité sur 1h05 de métrage ne correspond ni à la tension de ce qui se passe, ni à celle des enjeux.

Malgré ces défauts, on a tout de même un grand nombre de qualités.

Déjà, je trouve ça vraiment mortel de faire du flic un mec ordinaire presque, quelqu'un qui agit comme le ferait n'importe quel humain face à cette situation. Il est compréhensif, pas violent, s'endort parc qu'il est crevé et l'admet. C'est fort parce que justement, ce conflit est là juste parce qu'il doit l'être et à aucun moment il s'avère être autre chose que doux. C'est de là que naissent pour moi les moments les plus forts du film, quand on le voit observer le couple et l'enfant. Son regard est salvateur et le personnage en est presque conscient.

Formellement, comme je le dis au début, on est face à un proto-film noir avec des cordes et des nœuds coulants qui tombent de chaque plafond ajoutant à l'expressionnisme voulu par le genre. Les mouvements de caméra sont permanents et ajoutent à l'action comme à l'observation. C'est pas moderne non plus, l'expression ayant ici peu de sens, mais c'est dans son temps, c'est réfléchi, c'est malin.

L'appartement de l'artiste en mode atelier foutraque avec du surcadrage de partout, des affiches de films cainris etc., c'est clairement une valeur ajoutée. La grande force du film est le huis clos, et c'est dommage qu'il ne soit pas sur toute la durée. Tu sens qu'Ozu est travaillé par le fait d'apporter les problèmes extérieurs dans le foyer, mais ne sent pas encore assez ce qui sont ses points forts et ses points faibles donc créé une rupture de ton plutôt qu'une continuité entre le dehors et le dedans.

Ça tâtonne, ça tâtonne, mais on y est presque. C'est fascinant de commencer une telle filmographie depuis le début parce que mon but était vraiment de voir comment Ozu est devenu Ozu et voir comment moi même je peux m'améliorer et mieux digérer mes références. Je cherche à comprendre pourquoi sur mon dernier film j'ai communiqué ce réal en réf à mon chef op et ça ressemble pas à ce que j'avais dans la tête. Pour l'instant, je trouve ce questionnement et ce début de filmographie passionnant.

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Dernière édition par Puck le 19 Fév 2024, 00:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Yasujirô Ozu
MessagePosté: 18 Fév 2024, 09:01 
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Nan mais créez des topics là.

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