A l'heure des
Lost et autres
24H, je souhaite partager mon goût pour une série bien plus ancienne, le
Sherlock Holmes de
Granada, avec Jeremy Brett dans le rôle principal.
Réalisée dans les années 80 jusqu'au début des années 90, cette série est souvent considérée comme la plus fidèle au héros de Conan Doyle.
Cela amène donc des avantages, mais aussi des réserves.
Il faut d'abord reconnaître en Jeremy Brett une incarnation incroyable du détective. A la fois demeurée et raisonnée, son interprétation est formidable et colle quasiment parfaitement à l'image que l'on se fait du bonhomme à travers les lignes des nouvelles et romans. Le reste de la distribution, à commencer par Watson (joué par plusieurs acteurs mais tous excellents) ne dépareille pas. Pas de caricatures (le docteur est un mec classe et éveillé), de belles trognes (rôles féminins bien sympathiques) et un Moriarty ou un Mycroft également hauts en couleur.
Ensuite, il y a les choix scénaristiques, toujours judicieux dans leurs raccourcis qui permettent la durée des épisodes (50 minutes). Les nouvelles sont adaptées fidèlement, mais ne sont pas non plus de simples copies. Le travail des british est de belle facture.
Enfin, un mot sur la mise en scène. Difficile de comparer avec les séries d'aujourd'hui, point de surdécoupage, de caméra tremblante et de mixage son dément. La sobriété et le formalisme académique sont de rigueur. C'est surtout ici que l'on pourra émettre quelques réserves, puisque certains réalisateurs manquent de talent dans le rythme alors que d'autres gèrent parfaitement la contrainte de la fixité inhérente aux situations et à la reconstruction littéraire du Londres. La photographie des extérieurs est aussi belle que celle des intérieurs est datée. Bref, c'est une forme qu'il faut apprécier dans ce qu'elle a de légèrement ringard pour finalement coller à l'ambiance.
Un topo complet ici :
http://www.sshf.com/index.php3?dir=fr/dossiers/jbrett&file=jbguide
La série, sortie en DVD en France, est plus aboutie et passionnante que les
Hercule Poirot à mon goût. Un bien bel ouvrage qui procure beaucoup de plaisir.