Et en plus, là il s'agit d'un parti gouvernemental :
L’affiche sur les homos fâche le monde politique
POLITIQUE | 00h05 Sur une de ses affiches électorales, l'UDC traite les homosexuels de «pacsés inféconds et aisés».
La classe politique juge le slogan «mensonger et discriminatoire». L'UDC va le modifier... en partie.
© P. Abensur | L'affiche de l'UDC, dans le parc des Bastions
FRÉDÉRIC JULLIARD | 04 Mai 2007 | 00h05
«NON à un bonus fiscal pour des pacsés inféconds et aisés»: le slogan placardé dans tout Genève par l’Union démocratique du centre (UDC) soulève une vague d’indignation. A tel point que l’UDC va le modifier... en partie.
L’affiche concerne les votations du 20 mai. Le peuple suisse ayant accepté en 2005 de créer un partenariat pour couples de même sexe, Genève veut adapter sa loi fiscale: en cas de décès du conjoint pacsé, la personne restante ne devra pas payer d’impôt sur l’héritage. Les couples mariés bénéficient de cette règle depuis trois ans.
L’UDC appelle à refuser ce «bonus». Sa formule sur les «pacsés inféconds et aisés» fait réagir toute la classe politique. Lundi, les radicaux écrivaient une lettre indignée à l’UDC. Hier, le PDC dénonçait «un slogan ignoble», les Verts «une campagne homophobe». Le socialiste Christian Brunier a déposé au Grand Conseil une motion demandant l’interdiction de l’affiche (lire ci-dessous). «Ce texte est nauséabond, s’indigne le député. Il n’y a aucun bonus: il s’agit seulement de garantir aux pacsés les mêmes conditions qu’aux couples mariés.»
Sacrifices financiers
Le secrétaire général de l’UDC, Eric Bertinat, a attisé la polémique en déclarant sur Léman Bleu que les homos, étant incapables de se reproduire, «n’apportaient rien» à la société.
L’UDC se défend pourtant de toute homophobie. «Nous ne nions pas les droits des homosexuels, explique Soli Pardo, membre du Bureau. Mais nous pensons qu’il ne faut pas offrir les mêmes avantages à des gens sans enfants qu’à un couple marié qui fait de lourds sacrifices financiers pour élever ses enfants. Le terme «inféconds» signifie simplement que la loi ne reconnaît pas aux couples gays le droit d’être parents. Le mot «aisés» indique qu’à ­revenu égal, des pacsés vivent mieux qu’un couple avec enfants».