Fin de Partie de Beckett, mise en scène d'Alain Françon
Déjà merci à DPSR pour la place gracieusement offerte. Super place en plus (quatrième rang).
Je n'avais encore jamais vu de Beckett sur scène, j'avais étudié un peu Godot au lycée mais à part ça je ne connaissais pas vraiment.
J'ai eu beaucoup de mal en fait mais c'est vraiment dû à la pièce en elle-même. En voulant se construire contre le théâtre, en voulant annihiler ce qui fait son essence Beckett offre une pièce totalement figée (4 personnages dont 3 immobiles physiquement handicapés) aux dialogues le plus souvent absurdes et et obscurs qui privilégient les silences et les répétitions sans aucune intrigue. Comme j'ai pu le lire sur le livret la pièce est surtout construite comme une partie d’échec avec le roi et les pions. Alors c'est très fort d'un point de vue artistique, c'est un geste théâtral presque révolutionnaire mais ça m'a pas mal ennuyé en fait. Je n'y ressens rien, ça me laisse totalement froid. Ca pourrait durer 1h de plus ou de moins je verrais pas la différence. Après bien sûr il se dit quelque chose sur l'incommunicabilité mais également sur la servitude et la notion de maître/esclave qui s'inverse régulièrement durant la pièce. Mais je regrette ce manque patent d'émotions et cet aspect purement cérébral qui m'a laissé sur le côté et je m'y suis ennuyé (big up à la meuf devant moi qui emmène sa gamine de 7 ans
, comment dégoûter du théâtre en voulant éduquer ses gamins).Rien à dire sur la mise-en-scène de Françon par contre, les décors sont sobres et font la part belle aux personnages et au texte. J'ai eu du mal avec la prestation beuglante et limite insupportable de Serge Merlin (mais c'est sans doute le personnage qui veut ça). Dommage également d'engager le grand Michel Robin pour un rôle aussi accessoire.
3/6
