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AFP

Ces divergences soulignent le désarroi du corps judiciaire, qui s'indigne unanimement d'avoir vu le rapporteur de la commission d'enquête, Philippe Houillon (UMP), malmener Fabrice Burgaud puis Gérald Lesigne dans des interrogatoires retransmis en direct.

"Vous avez vu le nombre d'avocats qui siègent dans cette commission? Autant nous faire juger par le Conseil de l'Ordre, on ira plus vite", a déclaré à Reuters un magistrat parisien qui a souhaité conserver l'anonymat. Philippe Houillon est lui-même avocat.

D'autres magistrats soulignent la présence dans la commission Outreau de plusieurs députés en délicatesse avec la justice, notamment l'UMP Georges Fenech, mis en examen pour "recel d'abus de biens sociaux" dans l'enquête sur un trafic d'armes vers l'Angola.

Autre signe de la nervosité du corps judiciaire, la rumeur des "faux innocents" de l'affaire Outreau est reprise en privé par certains des plus hauts magistrats parisiens.

Elle voudrait que certains des suspects d'Outreau aient été acquittés au bénéfice du doute alors que la totalité des charges a été réduite à néant lors des deux procès.

La commission doit reprendre ses auditions le 21 février avec les magistrats de la chambre de l'instruction de Douai.

Un rapport sera remis en juin par les députés.

Entre-temps, la justice est menacée d'autres tempêtes.

Lors du procès en appel des commanditaires présumés de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, la défense a mis au jour un document de police essentiel pour l'accusation qui semble avoir été falsifié.

L'acquittement sera plaidé pour les accusés Jean Castela et Vincent Andriuzzi, emprisonnés depuis 1998. Le verdict est attendu le 21 février.

Par ailleurs, du 29 mars au 14 avril, sept personnes accusées de viols sur mineurs à Outreau comparaîtront en cour d'assises à Saint-Omer (Pas-de-Calais).

L'affaire paraît similaire à la première procédure.

Les sept accusés comparaîtront libres après avoir été détenus, pour six d'entre eux, pendant 32 à 34 mois.