Forum de FilmDeCulte :: La Rue Kékettanou : Personne n'y parle de cinéma

C'est pas une façon un peu plus polie et soft de collectiviser, ça ?
Lordon a des pistes pour éviter d'en faire un enfer bureaucratique ?

Mr.Orange a écrit:

Ensuite il y a un niveau de salaire qui s'échelonne de 1 à 3 ou un peu plus, le maximum étant atteint pour ceux qui devront effectuer le travail indispensable à la société dont ils ont les compétences.
Et les tâches qui ne demandent pas de compétences spécifiques sont mises à la "corvée", c'est à dire que chacun doit y faire sa part.

.

Bonjour l'abolition des classes sociales et le pouvoir par la base. Ça va être sympa d'expliquer aux gens que leur travail est superflu car tout le monde peut le faire. C'est ce qu'il faut pour que la gauche sorte de son audience bourgeoise.

Dans la mesure où la production demande malgré tout des décisions quant à des investissements (et/ ou décider de la hiérarchie des fonctions, la différence devient ténue) il y aura forcément une bureaucratie, efficace ou pas, mais qui se place elle-même au sommet.
D'ailleurs la hierarchisation en trois niveaux est typiquement celle des administrations.
Finalement le critère de la pénibilité du travail est relégué au second plan derrière celui de compétence et de technicité

Vieux-Gontrand a écrit:

Mr.Orange a écrit:

Friot ne se cache pas de prendre comme modèle de rémunération celui des fonctionnaires (ou le salaire est lié à la personne et pas à son activité). Et oui la division du travail ne sera pas soumise au marché, mais régulée par les limites écologiques décidées institutionnellement, ça paraît évident.
Ensuite pour les niveaux de rémunération: c'est pas tant la technicité qui est compensée financièrement (de 1 à 3 hein, on est très loin des différences de salaires d'aujourd'hui), que la contrainte.
Pour la période de transition, et parce qu'il y a des tâches indispensables qui nécessitent dans l'urgence les personnes formées pour les effectuer, alors ces personnes seront contraintes de les effectuer que cela suive ou non leur désir. Donc la contrainte doit-être compensée par le plus haut niveau de rémunération. C'est aussi simple que ça.
Et ça me paraît plutôt sain que les tâches les plus ingrates ne soient pas réservée à une classe dominée, mais partagée par tous.

(ou le salaire est lié à la personne et pas à son activité).

Et oui la division du travail ne sera pas soumise au marché, mais régulée par les limites écologiques décidées institutionnellement, ça paraît évident.
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Auteur:	Mr.Orange [ 04 Aoû 2022, 09:36 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Castorp a écrit: C'est pas une façon un peu plus polie et soft de collectiviser, ça ? Lordon a des pistes pour éviter d'en faire un enfer bureaucratique ? Pour Lordon, les institutions sont vouées par nature à péricliter en bureaucratie. Donc la parade, c'est déjà la division du pouvoir institutionnel par les différentes strates territoriales (en leur garantissant le maximum possible d'autonomie) et le renouvellement démocratique fréquent des personnes en charge. Mais il ne cherche pas l'illusion ou l'utopie : si il considère ce modèle désirable, il sait (et ils se rejoignent avec Friot là-dessus) qu'il continuera à y avoir de la violence, de la contrainte etc., l'idée est d'en faire une structure qui permette au mieux de les sublimer.

Auteur:	Mr.Orange [ 04 Aoû 2022, 09:50 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Vieux-Gontrand a écrit: Mr.Orange a écrit: Ensuite il y a un niveau de salaire qui s'échelonne de 1 à 3 ou un peu plus, le maximum étant atteint pour ceux qui devront effectuer le travail indispensable à la société dont ils ont les compétences. Et les tâches qui ne demandent pas de compétences spécifiques sont mises à la "corvée", c'est à dire que chacun doit y faire sa part. . Bonjour l'abolition des classes sociales et le pouvoir par la base. Ça va être sympa d'expliquer aux gens que leur travail est superflu car tout le monde peut le faire. C'est ce qu'il faut pour que la gauche sorte de son audience bourgeoise. Dans la mesure où la production demande malgré tout des décisions quant à des investissements (et/ ou décider de la hiérarchie des fonctions, la différence devient ténue) il y aura forcément une bureaucratie, efficace ou pas, mais qui se place elle-même au sommet. D'ailleurs la hierarchisation en trois niveaux est typiquement celle des administrations. Finalement le critère de la pénibilité du travail est relégué au second plan derrière celui de compétence et de technicité Friot ne se cache pas de prendre comme modèle de rémunération celui des fonctionnaires (ou le salaire est lié à la personne et pas à son activité). Et oui la division du travail ne sera pas soumise au marché, mais régulée par les limites écologiques décidées institutionnellement, ça paraît évident. Ensuite pour les niveaux de rémunération: c'est pas tant la technicité qui est compensée financièrement (de 1 à 3 hein, on est très loin des différences de salaires d'aujourd'hui), que la contrainte. Pour la période de transition, et parce qu'il y a des tâches indispensables qui nécessitent dans l'urgence les personnes formées pour les effectuer, alors ces personnes seront contraintes de les effectuer que cela suive ou non leur désir. Donc la contrainte doit-être compensée par le plus haut niveau de rémunération. C'est aussi simple que ça. Et ça me paraît plutôt sain que les tâches les plus ingrates ne soient pas réservée à une classe dominée, mais partagée par tous.

Auteur:	Castorp [ 04 Aoû 2022, 10:30 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Merci pour les explications, Orange !

Auteur:	bmntmp [ 04 Aoû 2022, 10:40 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Mr.Orange a écrit: Vieux-Gontrand a écrit: Mr.Orange a écrit: Ensuite il y a un niveau de salaire qui s'échelonne de 1 à 3 ou un peu plus, le maximum étant atteint pour ceux qui devront effectuer le travail indispensable à la société dont ils ont les compétences. Et les tâches qui ne demandent pas de compétences spécifiques sont mises à la "corvée", c'est à dire que chacun doit y faire sa part. . Bonjour l'abolition des classes sociales et le pouvoir par la base. Ça va être sympa d'expliquer aux gens que leur travail est superflu car tout le monde peut le faire. C'est ce qu'il faut pour que la gauche sorte de son audience bourgeoise. Dans la mesure où la production demande malgré tout des décisions quant à des investissements (et/ ou décider de la hiérarchie des fonctions, la différence devient ténue) il y aura forcément une bureaucratie, efficace ou pas, mais qui se place elle-même au sommet. D'ailleurs la hierarchisation en trois niveaux est typiquement celle des administrations. Finalement le critère de la pénibilité du travail est relégué au second plan derrière celui de compétence et de technicité Friot ne se cache pas de prendre comme modèle de rémunération celui des fonctionnaires (ou le salaire est lié à la personne et pas à son activité). Et oui la division du travail ne sera pas soumise au marché, mais régulée par les limites écologiques décidées institutionnellement, ça paraît évident. Ensuite pour les niveaux de rémunération: c'est pas tant la technicité qui est compensée financièrement (de 1 à 3 hein, on est très loin des différences de salaires d'aujourd'hui), que la contrainte. Pour la période de transition, et parce qu'il y a des tâches indispensables qui nécessitent dans l'urgence les personnes formées pour les effectuer, alors ces personnes seront contraintes de les effectuer que cela suive ou non leur désir. Donc la contrainte doit-être compensée par le plus haut niveau de rémunération. C'est aussi simple que ça. Et ça me paraît plutôt sain que les tâches les plus ingrates ne soient pas réservée à une classe dominée, mais partagée par tous. Les réfractaires finissent en prison ?

Auteur:	Jerónimo [ 04 Aoû 2022, 11:54 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Mr.Orange a écrit: (ou le salaire est lié à la personne et pas à son activité). Du coup je rebondis sur une imprécision dans un de mes messages précédents. Pour Friot préconise effectivement un salaire attaché à la personne, non pas en fonction de son activité mais de ses compétences, et Lordon y ajoute une modulation en fonction de la priorité sociétale définie par la voie démocratique.

Forum de FilmDeCulte https://forum.plan-sequence.com/

La Rue Kékettanou https://forum.plan-sequence.com/rue-kekettanou-t18616-930.html	Page 63 sur 64

Auteur:	bmntmp [ 04 Aoû 2022, 13:45 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Pas besoin d'être un fin connaisseur de l'âme humaine ou de l'histoire de l'humanité pour savoir comment ça finirait finalement. En attendant il s'amusera bien à imaginer cet enfer post-capitaliste.

Auteur:	Jerónimo [ 04 Aoû 2022, 16:17 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Visiblement tu as plus de mal à accepter le conflit de la finitude des ressources avec un modèle basé sur la croissance économique infinie...

Auteur:	bmntmp [ 04 Aoû 2022, 18:35 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Le problème de la finitude des ressources reste le même : prôner une forme d'austérité est différent que de vouloir soumettre les gens à la corvée ou de fixer leur salaire par un vote démocratique, tout en leur promettant des minima sociaux. Tout ça a déjà été mis en place d'ailleurs.

Auteur:	Castorp [ 04 Aoû 2022, 19:11 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Sauf que le capitalisme dans un système qui se contracte, ça va pas être beau à voir.

Auteur:	Jerónimo [ 04 Aoû 2022, 19:19 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Je cite donc Mr.Orange qui a résumé le truc: Mr.Orange a écrit: Et oui la division du travail ne sera pas soumise au marché, mais régulée par les limites écologiques décidées institutionnellement, ça paraît évident. . Edit: je répondais à bfmtpmp.

Auteur:	bmntmp [ 05 Aoû 2022, 18:22 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Après moi le déluge, en gros : il prend l'exemple de zadistes pour prôner un modèle de gouvernance, à tendance anarchiste mais toujours intégrée dans l'économie locale, pour imaginer les mesures à prendre en cas d'effondrement, à savoir salaire universel (tickets alimentaires et appartements partagés, des choses que l'on connaît), et, évidemment, division du travail régulée par les limites écologiques décidées institutionnellement. Tout ça au fond ne l'engage à rien. Après vous dire il faut lire les livres, ça se résume pas en dix minutes ou un post sur un forum.

Auteur:	Jerónimo [ 20 Aoû 2022, 22:38 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Allez, bon courage ! https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/08/07/le-capitalisme-neoliberal-nest-plus-compatible-avec-le-defi-climatique-INNZVTOFBRHUHMHJD2ZQKDA3WA/

Auteur:	Cantal [ 06 Sep 2022, 16:01 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou

Auteur:	Vieux-Gontrand [ 06 Sep 2022, 16:33 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Ça va être sympa le jour où on posera la même question au monde des sports mécaniques. Pas pour rien que les évènements sont de plus organisés dans les pays de la péninsule arabe (comme la coupe du Monde de foot d'ailleurs)

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Auteur:	Xavierovitch [ 06 Sep 2022, 16:56 ]
Sujet du message:	Re: La Rue Kékettanou
Ils ont au moins eu le mérite d'être honnêtes.