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 Sujet du message: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:02 
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Hé ouais, j'ai peur de rien.

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[1946] - Crise (Kris)
[1946] - Il pleut sur notre amour (Det regnar på vår kärlek)
[1947] - L'Éternel Mirage (Skepp till India land)
[1948] - Musique dans les ténèbres (Musik i mörker)
[1948] - Ville portuaire (Hamnstad)
[1949] - La Prison (Fängelse)
[1949] - La Fontaine d'Aréthuse ou La Soif (Törst)
[1950] - Vers la joie (Till glädje)
[1950] - Cela ne se produirait pas ici (Sånt händer inte här)
[1951] - Jeux d'été (Sommarlek)
[1952] - L'Attente des femmes (Kvinnors väntan)
[1953] - Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika)
[1953] - La Nuit des forains (Gycklarnas afton)
[1954] - Une leçon d'amour (En Lektion i kärlek)
[1955] - Rêve de femmes (Kvinnodröm)
[1955] - Sourires d'une nuit d'été (Sommarnattens leende)
[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet)
[1957] - Herr Sleeman kommer (TV)
[1957] - Les Fraises sauvages (Smultronstället)
[1958] - Au seuil de la vie (Nära livet)
[1958] - Venetianskan (TV)
[1958] - Rabies
[1958] - Le Visage (Ansiktet)
[1960] - La Source (Jungfrukällan)
[1960] - L'Œil du diable (Djävulens öga)
[1961] - À travers le miroir (Såsom i en spegel)
[1963] - Les Communiants (Nattvardsgästerna)
[1963] - Le Silence (Tystnaden)
[1964] - Toutes ses femmes (För att inte tala om alla dessa kvinnor)
[1965] - Don Juan (TV)
[1966] - Persona
[1967] - Daniel , sketch pour Stimulantia
[1968] - L'Heure du loup (Vargtimmen)
[1968] - La Honte (Skammen)
[1969] - Le Rite (Riten) (TV)
[1969] - Une passion (En Passion)
[1969] - Mon île Faro (Fårö-dokument) (TV)
[1971] - Le Lien (Beröringen)
[1972] - Cris et chuchotements (Viskningar och rop)
[1973] - Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap)
[1974] - Le Misanthrope (Misantropen) (TV)
[1975] - La Flûte enchantée (Trollflöjten)
[1976] - Face à face (Ansikte mot ansikte)
[1977] - L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg)
[1978] - Sonate d'automne (Höstsonaten)
[1979] - Mon île Faro (Fårö-dokument) (TV)
[1980] - De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten)
[1982] - Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander)
[1983] - L'École des femmes (Hustruskolan) (TV)
[1984] - Le Visage de Karin (Karins ansikte) (CM)
[1984] - Après la répétition (Efter repetitionen) (TV)
[1986] - Dokument Fanny och Alexander
[1986] - Les Deux Bienheureux (De Två saliga) (TV)
[1992] - La Marquise de Sade (Markisinnan de Sade) (TV)
[1993] - Les Bacchantes (Backanterna) (TV)
[1995] - Sista skriket (TV)
[1997] - En présence d'un clown (Larmar och gör sig till) (TV)
[2000] - Bildmakarna (TV)
[2003] - Sarabande (Saraband) (TV)


Pour une après-midi de foliiiie.


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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:03 
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Tetsuo, go, c'est pour toi !

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Que lire cet hiver ?
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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:03 
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Je suis sur le cul qu'on l'ait pas déjà fait avant celui-là...

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:06 
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[1953] - Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika)
[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet)
[1957] - Les Fraises sauvages (Smultronstället)
[1960] - La Source (Jungfrukällan)
[1969] - Le Rite (Riten) (TV)
[1972] - Cris et chuchotements (Viskningar och rop)
[1977] - L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg)
[1982] - Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander)


Parmi ceux-ci, il y en a un que j'ai vu et adoré en salle (Le Septième sceau), un que j'ai découvert sur Arte et qui m'a fortement impressionné (Le Rite), un que j'ai vu en VHS et dont j'ai peu de souvenir et ça me chagrine (Monika), et les autres que j'ai en DVD et qu'il faudra un jour que je me décide à voir.

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:08 
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Let's go !


- À travers le miroir (Såsom i en spegel)
- Cris et chuchotements (Viskningar och rop)
> C'est la grande classe.

- Persona
> C'est passionnant.

- Les Communiants (Nattvardsgästerna)
> C'est très bien foutu.

- Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet)
- Le Visage (Ansiktet)
> C'est joli.

- Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika)
> C'est irritant.

- L'Heure du loup (Vargtimmen)
> C'est raté.

- Ville portuaire (Hamnstad)
> C'est bien chiant.


Tetsuo a écrit:
Je suis sur le cul qu'on l'ait pas déjà fait avant celui-là...

Itou. Je suis entrain de fouiller pour voir ce qui manque.
Et pour pouvoir les expédier de la sorte.


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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:26 
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C'est la grande classe:
[1972] - Cris et chuchotements (Viskningar och rop)
[1973] - Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap)

C'est très bien aussi:
[1982] - Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander)
[2003] - Sarabande (Saraband) (TV)

*oui c'est tout*

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 15:44 
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Bon, c'est chaud parce que j'en ai découvert un paquet lors de la rétro à la cinémathèque (9 ans déjà !) où je les enchaînais et aujourd'hui, j'ai du mal à m'y retrouver (surtout la première période), donc c'est très confus dans mon esprit. Enfin, je vais essayer...

[1946] - Crise (Kris) 3/6 souvenir d'un premier film un peu casse-couille

[1948] - Musique dans les ténèbres (Musik i mörker) Souvenir d'une petite vieille jamais vu auparavant qui vient me voir à la fin de la séance et me sort "Ce n'est plus du Bergman, c'est du Tarkovski ! HA HA HA HA HA !" Ok... le film en revanche, plus rien.

[1948] - Ville portuaire (Hamnstad)
[1949] - La Prison (Fängelse)
Je crois les avoir vu, mais j'en suis pas sûr, ou alors je les ai totalement oublié.

[1949] - La Fontaine d'Aréthuse ou La Soif (Törst)
[1950] - Vers la joie (Till glädje)
[1951] - Jeux d'été (Sommarlek)
Vu, sûr, mais plus aucun souvenir.

[1953] - Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika) 6/6 Premier chef-d'oeuvre, film important pour moi.

[1953] - La Nuit des forains (Gycklarnas afton) 4/6 Il va peut-être un peu trop loin dans "l'insoutenable poids de la vie", ça me rebute un peu même si ça reste impressionnant.

[1955] - Rêve de femmes (Kvinnodröm) Vague souvenir.

[1955] - Sourires d'une nuit d'été (Sommarnattens leende) 5/6 J'aime beaucoup, gros souvenir de la partie de roulette russe.

[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet) Ca mérite surement un 6/6 mais j'avoue ne pas être rentré une seule seconde dedans. A revoir sans doute.

[1957] - Les Fraises sauvages (Smultronstället) 5/6

[1958] - Au seuil de la vie (Nära livet) 4/6

[1960] - La Source (Jungfrukällan) 5/6 Le film qui a inspiré Wes Craven pour La Dernière Maison sur la gauche, c'est juste mortel !

[1961] - À travers le miroir (Såsom i en spegel) 4/6 Découvert ça hier, tient. Pas hyper emballé.

[1966] - Persona Ca mérite sans doute un 6/6 mais c'est tellement pas ma tasse de thé. Du moins, pas à l'époque où je l'ai vu. A redécouvrir donc...

[1968] - La Honte (Skammen) 3/6 Raté, en effet.

[1972] - Cris et chuchotements (Viskningar och rop) 6/6

[1973] - Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap) 6/6

[1977] - L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg) 5/6 Film un peu méprisé mais il m'a fait une forte impression. Sa description de l'Allemagne pré-nazie est terrifiante.

[1978] - Sonate d'automne (Höstsonaten) 6/6 Je crois que c'est mon préféré. C'est absolument bouleversant, Ingrid Bergman n'a jamais été aussi vrai et juste (il faut dire que le rôle s'inspire de sa propre vie, il avait des couilles de buffle Ingmar).

[1982] - Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander) 6/6 Le premier que j'ai vu, et pour le coup je m'en souviens comme si c'était hier (mon chat est mort ce jour là, ça marque). Génialissime.

[2003] - Sarabande (Saraband) (TV) 6/6 Un des plus beau film des années 2000.

Il m'en reste pas mal à découvrir, le problème c'est qu'on est jamais à l'abris d'un ratage ou d'un truc un peu pompeux avec lui, alors je prends mon temps. Mais je vais tenter de plutôt m'axer sur la période post 70's qui me parle plus.

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 16:57 
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Tetsuo a écrit:
[1978] - Sonate d'automne (Höstsonaten) 6/6 Je crois que c'est mon préféré. C'est absolument bouleversant, Ingrid Bergman n'a jamais été aussi vrai et juste (il faut dire que le rôle s'inspire de sa propre vie, il avait des couilles de buffle Ingmar).


C'est plutôt Ingrid qui en avait. :mrgreen: Ingmar c'est de la perversion


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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 17:09 
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D'après ce que j'ai compris, en lisant le scénar elle a même pas fait le rapprochement avec elle, se demandant pourquoi son personnage était si étrange.

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 17:33 
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Elle planait complètement.


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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 19:08 
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Ah putain enfin! Je croyais que peu aimait Bergman ici.

Rapidement


[1946] - Crise (Kris) - 3/6
[1948] - Ville portuaire (Hamnstad) - 3/6
[1950] - Vers la joie (Till glädje) - 4/6
[1953] - Un été avec Monika ou Monika et le désir (Sommaren med Monika) - 5/6 (son premier film qui m'a obsédé)
[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet) - 3/6 (je suis resté un peu de glace devant celui-la. Je dois le revoir)
[1958] - Au seuil de la vie (Nära livet) - 3/6 (un Bergman routinier mais intéressant)
[1961] - À travers le miroir (Såsom i en spegel) - 5/6 (Bergman entame sa période chef-d'oeuvre)
[1963] - Les Communiants (Nattvardsgästerna) - 5.5/6 (Chef-d'oeuvre de l'épure qui donne un aperçu de son cinéma a partir de Persona)
[1963] - Le Silence (Tystnaden) - 4/6 (Ultra cinématographique, et presque sans dialogue. Mais ce n'est pas le côté de Bergman que je préfère)
[1966] - Persona - 6/6 (Masterpiece absolu)
[1968] - L'Heure du loup (Vargtimmen) - 6/6 (autre masterpiece absolu, et ça flirte avec l'horreur et le fantastique en plus)
[1969] - Une passion (En Passion) - 4/6 (intéressant, mais routinier. Un espèce de film-somme qui recycle en moins bien ce qu'il y a eu chez Bergman avant)
[1972] - Cris et chuchotements (Viskningar och rop) - 4.5/6 (Je dois le revoir. Je préfère le Bergman plus bavard. Mais l'esthétisme est wouaw)
[1973] - Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap) - 6/6 (l'un de mes préférés. Mon film préféré sur le couple. Le plus grand et lucide en fait)
[1975] - La Flûte enchantée (Trollflöjten) - 3.5/6 (Intéressant de voir Bergman s'attaquer a un spectacle son et lumière)
[1977] - L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg) - 3/6 (Intéressant, mais Carradine fait tout fouarrer)
[1978] - Sonate d'automne (Höstsonaten) - 5.5 (Un autre de ses grands films bavards et cruels)
[1982] - Fanny et Alexandre (Fanny och Alexander) - 5/6 (Wow! Une grande fresque familial qui renouvelle d'une bonne façon le cinéma de Bergman. En plus c'est hyper personnel)
[1984] - Après la répétition (Efter repetitionen) (TV) - 4/6 (peu de souvenirs, mais ça m'avait marqué étant enfant)
[1986] - Dokument Fanny och Alexander - 4/6 (Ca c'est du making off)
[2003] - Sarabande (Saraband) (TV) - 5/6 (très grand film testamentaire)

Mon top 5

-Persona
-L'Heure du Loup
-Scene de la Vie Conjugale
-Les Communiants
-Sonate d'Automne

Je suis chanceux, il m'en reste tant voir.

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 14 Mar 2012, 19:13 
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Tom a écrit:
- Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet) > C'est joli.
Tetsuo a écrit:
[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet) Ca mérite surement un 6/6 mais j'avoue ne pas être rentré une seule seconde dedans. A revoir sans doute.
David Swinton a écrit:
[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet) - 3/6 (je suis resté un peu de glace devant celui-la. Je dois le revoir)


Ça s'appelle une confirmation, et je le reverrai donc pas \o/


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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 16 Mar 2012, 07:08 
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Damn, j'oubliais Shame (1968), son film de "guerre".

4.5/6

Pour ma part, j'ai assez aimé, mais plus pour la forme.

Ça ne m'étonnerait pas que Spielberg ait pu y puiser une façon de filmer son Schindler's List, tellement la façon nerveuse de filmer m'y a fait penser (pas uniquement le principe, des mouvements identiques se retrouvent dans Schindler' List, ou la caméra se balance entre nervosité et contrôle. Des décadrages soudain dans les scènes de panique avec la caméra portée qui suit de dos. Et plein d'autres idées de mise en scène. En tout cas, il y a une efficacité similaire.

Bah oui, Spielberg aimait Bergman. Donc... ça aurait pu. Encore une fois... ;-)

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 16 Mar 2012, 09:33 
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lol ! Oui, pourquoi pas...

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 Sujet du message: Re: Top Ingmar Bergman
MessagePosté: 10 Juin 2014, 12:27 
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La filmographie intimide, tant par sa taille que son statut. Je suis loin d'avoir tout vu et je ne connais notamment pas beaucoup de ses premiers films, mais je me lance.

[1949] - La Fontaine d'Aréthuse ou La Soif (Törst)
Bergman est encore jeune et ses personnages le sont aussi, ce qui n'est pas pour me désintéresser, là où la majorité de ses films s'intéressent à la déliquescence de couples et de familles de longue durée. Ici, un jeune couple en voyage de noces; mais ne pas s'inquiéter, il y a déjà malaise :). Cela dit, la fin, constat emblématique chez Bergman - les êtres humains sont incapables d'assumer dans la solitude leur aversion d'autrui - est peut-être l'une des plus exemplaires de la filmographie.

[1955] - Sourires d'une nuit d'été (Sommarnattens leende)
Un film très surprenant au premier abord, et notamment dans cette première demi-heure où on a bien du mal à reconnaître Bergman derrière cette comédie qui se veut légère mais qui est trop pataude dans ses ressorts pour convaincre totalement - et faire rire. Puis l'oeuvre change de cadre, s'amplifie pour atteindre au drame bergmanien plus habituel, mais mâtiné d'une certaine légèreté assez agréable; on est chez Marivaux. Tout cela n'empêche pas les saillies existentielles de faire leur chemin. Si donc la trame narrative est bizarrement écrite, le film est peut-être celui que je conseillerais à quelqu'un qui veut découvrir Bergman en douceur, parce les thèmes et le mordant sont là, mais l'emballage est plus classique, plus lumineux aussi.

[1957] - Le Septième sceau (Det Sjunde inseglet)
Le voilà, le chef d'oeuvre officiel de Bergman, celui qui était présent dans tous les palmarès dix ou vingt ans après sa sortie. Ce devait être symbolique de l'époque parce que force est constater qu'aujourd'hui, un tel film paraît un poil trop rigide dans ses structures, un peu trop appliqué dans sa démonstration métaphysique. Cela dit, cet aspect programmatique est aussi ce qui fait la beauté singulière du film, il y a là à l'oeuvre une conviction de conteur qui fait plaisir à voir chez Bergman. Quelques fulgurances expliquent le statut de "gros film", comme cette scène sidérante de dévots qui rejouent la Passion du Christ dans les rues moyen-âgeuses. Car je n'en parle pas, mais ce film c'est aussi une peinture terrifiante de la vie au Moyen-Âge, avec ses croyances tyranniques et ses conditions matérielles avilissantes, qui poussaient les gens les uns contre les autres, loin du calme instauré par l'ordre féodal décrit dans les cours d'histoire au lycée. Le Septième sceau est une sorte d'enfer sur terre. Avec cependant, comme toute la première période de Bergman j'ai l'impression, cette distance amusée.

[1957] - Les Fraises sauvages (Smultronstället)
Je suis passé complètement à côté de ce film qui m'a paru interminable et lourdingue avec ses scènes de rêve pour psychanalyste débutant. Peut-être le thème du vieillard sur le déclin, qui ressasse ses souvenirs, ne me parle-t-il pas...

[1966] - Persona
L'un de ses meilleurs films, par la concentration de thèmes forts dans une oeuvre épurée et ramassée, parfaite, dont l'onirisme, la sensualité et la violence psychologique marquent au fer rouge. La fusion entre deux êtres, désirée puis échouée dans la violence, exemplifie le thème central de l'oeuvre de Bergman, une solitude humaine qui tente de s'effacer, en vain, dans l'amour d'autrui.

[1968] - L'Heure du loup (Vargtimmen)
Le film est loin d'être "raté", Tom :x Des années après, c'est peut-être celui qui me reste comme le plus fort dans son imagerie, avec cette cabane dans les bois, cette escapade au château des voisins, plus généralement cette volupté mortifère qui traverse le film... Lynch a probablement vu ce film, von Trier aussi.

[1972] - Cris et chuchotements (Viskningar och rop)
Malgré la cruauté qui pointe régulièrement dans ses films - on sent la haine qu'il a besoin d'extérioriser -, Bergman recherche les instants de grâce. Point d'idéalisme chez lui, mais une foi dans l'éternité portée dans certains moments, certaines périodes, qu'il décide alors de monter en étendard de la dignité humaine. Ce film en est la preuve la plus bouleversante, lorsqu'après nous avoir montré la maladie, les déchirements, le puit sans fond des jalousies et des cruautés, Bergman créé cet instant qui prendra puissance d'éternité, cette réunion dans le parc des soeurs, quelques temps avant que les "cris et les chuchotements" ne commencent, dans la précieuse douceur de l'automne. La première fois, je l'ai vu au cinéma, et en sortant de la salle, en marchant pour rentrer chez moi, je me sentais élevé comme jamais par ce que je venais de voir, expérience salutaire, à la fois douleur et consolation suprêmes.

[1973] - Scènes de la vie conjugale (Scener ur ett äktenskap)
Il faudrait que je voie les autres films du début des années 70 parce qu'avec ce film et le précédent, Bergman atteint le point d'équilibre et de perfection de sa filmographie. Ici, le choix d'une temporalité étendue permet à Bergman d'incarner comme jamais le va-et-vient des sentiments de ses personnages. Là encore, la cruauté atteint des sommets, pour être anesthésiée, sinon annulée, par une mélancolie finale qui perce le coeur d'autant plus profondément qu'elle arrive subitement, et qu'on ne l'attendait plus. Ce n'est pas la rédemption, c'est une autre forme de grâce, plus réaliste, plus universelle, qui fait mieux aimer la vie malgré les difficultés.

[1977] - L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg)
Film extraordinaire malgré sa faible notoriété. Je crois n'avoir jamais vu de peinture aussi glaçante de la crise en Allemagne dans les années 20, et de regard aussi acéré sur la montée du nazisme, qui ici bien que diffuse est une menace prenant une consistance inédite (incroyable fin). Un film étrange, d'une noirceur insondable, peut-être un peu trop monolithique pour figurer parmi les meilleurs de son auteur, mais une sacrée claque quand même.

[1978] - Sonate d'automne (Höstsonaten)
L'actrice Ingrid Bergman, que j'aime énormément, transforme ici son énergie habituelle en une fatigue toute bergmanienne, avec toujours cette classe inouïe malgré la laideur de son personnage. Un beau face à face entre mère et fille, avec notamment une franche explication nocturne qui fait partie de ces sommets dialogués dont Bergman a le secret, qui ont paradoxalement, malgré la méchanceté exprimée, la propriété magique de purger le spectateur de sa haine. L'une des raisons du ressentiment qui habite les coeurs est que la monstruosité propre à chaque humain rend coupable et honteux, mais Bergman en la dévoilant comme primordiale dans la constitution d'un être, nous permet de mieux l'accepter, pour éventuellement se l'approprier et la maîtriser. Autre moment extraordinaire, qui fait ma joie parce qu'il lie expérience humaine et artistique: le passage où mère et fille se retrouvent au piano, avec l'interprétation de l'une puis de l'autre d'un morceau de Chopin.

[2003] - Sarabande (Saraband) (TV)
La suite de Scènes de la vie conjugale n'a pas grand chose à voir avec celui-ci: Sarabande est la cristallisation sur un temps court (quelques jours) de haines développées sur un temps long. Moi qui me disait que Bergman se serait peut-être adouci dans sa vieillesse, j'en ai eu pour mon grade: c'est l'un des films les plus durs. Il y a notamment cette scène hallucinante où, après avoir noué une relation d'amitié où domine la bienveillance, dans le décor austère d'une église et sous le patronnage de Bach dont un morceau vient d'être joué à l'orgue, deux personnages vont afficher une hostilité brutale et soudaine l'un vis-à-vis de l'autre, car dans leur relation a fait irruption l'évocation des êtres qui les relient. Pendant le cadrage en gros plan du visage du gars qui vient de jouer à l'orgue et qui est en train de se confesser auprès de Liv Ullman, je me souviens m'être dit: "ah s'il y a bien un personnage victime, et gentil dans cette histoire c'est bien lui", avant que son visage ne soit le masque de la pure haine deux minutes plus tard, lorsque son père et une histoire d'héritage sont évoqués. Autre élément marquant de ce Sarabande: les premières scènes du film sont très déroutantes pour qui connaît Bergman, car la mise en scène se fait très télévisée (forcément, c'est un téléfilm), presque banale et cliché, quelque chose qui curieusement disparaît totalement du reste du film.


Pour conclure, j'aime énormément Ingmar Bergman. Son oeuvre, sous des apparences dépressives et mortifères, est profondément salutaire. J'en sors toujours grandi, comme si j'avais pénétré dans un caveau sombre avant de ressortir en pleine lumière, plus conscient des réalités humaines.


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