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Federico Fellini
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Auteur:  Jerzy Pericolosospore [ 09 Déc 2009, 19:25 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

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Auteur:  Baptiste [ 09 Déc 2009, 20:05 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

C'est clair, évacuer Fellini avec une rhétorique pareille c'est criminel. Allez les revoir à la cinémathèque, s'ils y sont encore.

Auteur:  skip mccoy [ 09 Déc 2009, 20:27 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

On va pas écrire une thèse à chaque fois qu'on a des réserves sur un cinéaste.
J'ai dit l'essentiel je crois. Je serais vous, je remercierais Dieu d'avoir la chance de côtoyer un esprit aussi brillamment synthétique que le mien. Fût-ce virtuellement.

Auteur:  Bub [ 09 Déc 2009, 20:34 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

Au risque de te décevoir, je n'ai rien reçu pour l'instant à ce sujet.

Auteur:  Jerzy Pericolosospore [ 09 Déc 2009, 21:16 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

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Auteur:  The Scythe-Meister [ 09 Déc 2009, 21:36 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

Mais un partage en couille nombriliste et décadent, c'est direct 6/6 normalement.

Auteur:  skip mccoy [ 09 Déc 2009, 21:57 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

Nombriliste non pas au sens où la matière serait personnelle puisque Satyricon, par exemple est une adaptation mais nombriliste au sens où sa griffe d'Ôteur (Fellini-Roma, Fellini-Satyricon etc, ne pas oublier que Fellini est le premier des cinéastes créateurs de mode) noie toute dramaturgie, toute narration, toute vie au profit d'un carnaval grotesque tout droit sortie de l'imagination de leur auteur. C'est un prisme qui n'est pas fondamentalement inintéressant, notamment lorsque le cinéaste l'applique au fascisme, ce qui explique qu'il peut y avoir de belles séquences dans ses films, mais ça ne suffit pas à faire un bon film, et a fortiori ça ne suffit pas à faire une dizaine de bons films. Je revoyais la fin de Amarcord à la télé l'autre soir, cette noce en rase campagne, et je ne voyais que les effets de style, l'étrangeté affichée, mais ça ne m'évoquait rien du tout sur les personnages, les situations. Il y a de plus quelque chose de morbide, d'anti-érotique dans ce style grotesque qui réduit les individus à des pantins caricaturaux. C'est ce qui le différencie du Ford de Doctor Bull ou Quand se lève la lune pour prendre un autre cinéaste dont le style pouvait annihiler le récit sans problème.

Auteur:  Jerzy Pericolosospore [ 09 Déc 2009, 22:12 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

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Auteur:  skip mccoy [ 09 Déc 2009, 22:23 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

Jerzy Pericolosospore a écrit:
Citation:
...noie toute dramaturgie, toute narration, toute vie [?] au profit d'un carnaval grotesque tout droit sortie de l'imagination de leur auteur


---> C'est très précisément ce qu'il fait, par rapport à la dramaturgie et la narration.
C'est le projet, c'est l'expérience proposée.
Pour toi, c'est un problème, parce que tu mesures le sentiment de dispersion qui en découle à l'aulne d'un modèle d'unification (dramaturgie, narration).
Pour moi, c'en est pas un, puisque Fellini travaille justement sur ça: ce "déficit", cette "dispersion", ce "ratage", et en même temps cet "excès" de sens (excès et déficit allant de pair), c'est justement cette "vie" que Fellini saisit, anomale, noyée sous la tentative de "mise en ordre" du réel.


mais des films comme Casanova, Satyricon ou Amarcord sont au contraire ultra-uniformes (Roma est à part, avec ses velléités documenteuses). Surtout Casanova, le dernier que j'ai vu, est ultra-redondant, répétant à l'envie les mêmes procédés (réduction des personnages à des pantins, soit selon moi le contraire de la vie) pour les mêmes fins (montrer le coté complètement mécanique des pulsions de Casanova).

Auteur:  skip mccoy [ 09 Déc 2009, 22:26 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

Citation:
Alors, évidemment, si tu regardes un Fellini à travers une paire de lunettes manquante: "ah oui mais John Ford y fait pas comme ça...", c'est clair que ça le fait pas.Pourquoi comparer des trucs qui n'ont rien à voir en postulant (arbitrairement) qu'ils font la même chose, et que donc l'un échoue ou l'autre réussit? Bizarre comme approche.

tiens j'avais pas vu cette sympathique marque de condescendance complètement à côté de la plaque.
va te faire foutre jerzy.

Auteur:  Tetsuo [ 09 Déc 2009, 22:27 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

:lol:

Auteur:  Jerzy Pericolosospore [ 09 Déc 2009, 22:44 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

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Auteur:  Jerzy Pericolosospore [ 09 Déc 2009, 23:27 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

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Auteur:  alexandra [ 10 Déc 2009, 00:42 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

whah, la jolie passe d'armes que nous avons eue! :D
Jerzy Pericolosospore a écrit:
"décadence",

je rebondis sur ce terme là parce que je l'ai utilisé aussi, mais pas tout à fait dans le même sens que Skip.
D'abord je dirai que ce que Skip appelle "décadence", je l'appelle "esthétique baroque". Effectivement on est souvent à l'opposé d'un récit classique, linéaire, rationel, avec un nombre limité de personnages. Il y a quelque chose de chaotique, volontairement. C'est une tentative d'aborder le monde tout à fait autre que quand on cherche à raconter quelque chose.
A certains égards, notamment dans 8 1/2, le projet de Fellini se rapproche de celui de Gide: couper une tranche de vie, mais pas la couper comme on la coupe d'habitude, mince et linéaire, mais la couper dans l'épaisseur, pour essayer d'en donner toute la richesse, et toute la complexité.
Le thème du double, du reflet, de l'apparence qui prend le pas sur la "réalité" est aussi un thème baroque par excellence (et on le voit encore facilement dans 8 1/2, le film sur un réalisateur qui fait un film). Et ça c'est typiquement italien comme conception artistique, et notre esprit classique a parfois du mal avec ça. On cherche l'ordre, et il n'y en a pas. (Ah c'est sûr qu'on s'y retrouve plus facilement dans Visconti!)

Pour la "décadence" proprement dite (au sens presque historique):
on peut prendre comme exemple le Satyricon: la période de l'empire romain avec Néron est bien une période décadente par rapport au monde romain classique et républicain (les valeurs , le pouvoir...tout a changé). En choisissant d'adapter le texte de Pétrone (je crois d'ailleurs qu'il a ajouté des éléments pris ailleurs), Fellini choisit de mettre en images un roman (le premier de l'antiquité) qui ne nous est parvenu que par morceaux décousus. Oui c'est un film qui peint une décadence, surtout si on connait le texte de départ, et l'intérêt peut être que Fellini a vu, c'est de peindre une tyrannie; des potentats ridicules, un monde dont le sol est mouvant et où tous les abus sont possibles.
De là à faire un lien avec la Rome actuelle, les politiques et les corruptions, il n'y a qu'un pas.

Un petit extrait pour le plaisir: une rencontre avec un "Minotaure" qui finit de la façon la plus inattendue pour le malheureux "étudiant":
http://www.youtube.com/watch?v=KPbYzw-sTeI

Auteur:  skip mccoy [ 10 Déc 2009, 18:40 ]
Sujet du message:  Re: Federico Fellini

jerzy>
C'est bien la peine d'écrire des tartines longues cmb si t'es pas fichu de faire preuve d'un minimum de rigueur et/ou d'honnêteté intellectuelle dans la lecture de mes messages.
Tu as beau jeu de stigmatiser ma grille de lecture soi-disant étroite parce que je cite deux films de John Ford. Mais je n'ai jamais sous-entendu que je m'attendais à du Ford en regardant du Fellini! En citant deux films dans lesquels le récit n'a quasiment aucune importance, deux films dans lesquels tout tient à la façon dont leur auteur peint les gens, je ne faisais que désamorcer tes attaques à propos de mes attentes étriquées, ma soi-disant insensibilité au cinéma non classique blablabla. C'est tout. Quant au procès d'intention sur mon éventuel snobisme, tu peux te le foutre au cul. Tu cites Juliette des esprits, je n'ai jamais vu Juliette des esprits, je ne vais pas mettre en doute ta sincérité pour autant. Eh bien, c'est pareil pour Quand se lève la lune et Doctor Bull!
Pareil pour la petite leçon comme quoi il ne faut pas faire l'amalgame entre retranscription de la vie et documentaire. Merci monsieur le professeur. Mais cet amalgame sort tout droit de votre imagination. Je parlais de l'aspect simili-documentaire (ou documenteur) de Roma pour le différencier de l'uniformité des loukoums baroques que sont Satyricon et Casanova. Je ne parlais pas de "vie". La dissertation tarte à la crème sur la fausse opposition naturalisme/artifice ne m'intéresse pas.

Quant à Casanova, j'entends bien ton explication de texte mais la répététitivité du scénario n'a provoqué chez moi aucun sentiment nouveau, fut-il "anxiogène", par rapport à la géniale première séquence qui montrait déja tout ce qu'il y a à montrer sur l'asservissante mécanisation qu'entrainent les pulsions de Casanova. Ca m'a juste fait chié.

Bref, autant la mauvaise foi m'amuse tant qu'on se dispense de velléité théorique sérieuse, autant ça me casse les couilles que de devoir délayer mes explications parce que mon contradicteur me fait dire ce que je n'ai pas dit, que ce soit par mauvaise foi, par manque d'attention ou parce que ça l'arrange de détourner mes propos pour pouvoir les ranger correctement dans ses monologues.


alexandra>kikoo!

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