Dans l'État du New Jersey, un tueur à gage noir vit selon les préceptes Hagakure, code d'honneur des samouraïs du Japon médiéval. Il vit seul, très simplement, en nourrissant ses pigeons, se faisant appeler « Ghost Dog ». Son sauveur à la suite d'un incident survenu huit ans auparavant, qu'il considère comme son « Maître » fait partie de la mafia italienne locale. Quand la fille du « Parrain » devient le témoin d'un des contrats de « Ghost Dog », celui-ci semble alors bien gênant pour les mafieux qui décident de s'en débarrasser au plus vite...
Après avoir vu tous les films de Jarmusch, je dois admettre que pas un seul d'entre eux n’est facile à regarder. Tous sont ennuyeux et lents, mais c’est pour ça que je les aime
. À la différence de tout son travail précédent, je dirai que Ghost Dog (le «chien fantôme») est peut être le plus facilement accessible…
La beauté subtile de ce film est rapidement comprise dans les quelques premières minutes du film. Le début de ce film est beaucoup comme dans ses travaux précédents, montrant une partie réduite d'une ville avec la musique joué par dessus. Cela semblent être les seuls prisent qu'il utilise pour faire des mouvements de caméra et suivre des objets. Après avoir prit connaissance de son travail, vous vous rendez compte que c'est parce qu'il a horreur montrer aux spectateurs ce qu’il faut regarder…
C'est un des petits trucs qui font de Jarmusch un des meilleurs réalisateurs de son époque… Mais, retour à la musique du film ! De toutes les bandes sonores qu'il ai eues ces vingt dernières années, je crois bien que celle-ci est une des meilleurs (…La guitare de Young dans Dead Man reste la best quand même !!). Il permet à RZA (du Wu Tang Clan) d'ajouter de la musique qui augmente l’intensité de chaque scène, qui diffère de ce qu'il fait normalement. Toutes les chansons sont stupéfiantes, variant d'une chanson de Rap Gangsta au jazz le plus mystérieux jamais créé.
La cabane au fond du…toit
Le reste du film est beau, de toutes les façons. Jarmusch utilise de nouveau la poésie pour créer des images qui vont avec son beau dialogue. Ce film est probablement un de ses films où il y a le plus de répliques (Oui…C’est toujours pas énorme…). Il y a des choses subtiles, beaucoup de petits détails utilisés qui peuvent ne pas paraître importants à l’histoire, mais pour certaines raisons ce sont justes des scènes énormes qui tuent grave ça race !^^.
Un bon exemple c'est la scène quand Ghost Dog (Etonnant Forest) et son ami haïtien (Pourquoi Jarmusch ne l'a pas rendu capable de communiquer avec son meilleur ami, en le faisant parler uniquement en Français et qui aprend peu à peu l’Anglais… ? * Au passage, Isaach de Bankolé…magistrale !) Observent un homme qui construit un bateau dans une allée sans aucunes raisons apparente. Il semble n'y avoir aucune logique à cette scène, cependant il y a un certain charme qui permet d’ajouter d’autres personnages à tous ses films. Cette scène représente un voyage fantasmé qui est finalement l’idée du film…qui, même s’il n’y paraît pas EST un film initiatique... (Rien que le titre : « The Way of the Samuraï » symbolise le périple du héros…)
Ghost Dog et Louie (John Tormey)
Cela, comme beaucoup des films de Jarmusch, crée un film qui rassemble beaucoup d'aspects différents jamais réunis auparavant. En cela, il combine Philosophie Oriental, la scène du mafioso mourrant et la génération Hip Hop, tout cela dans une seule histoire. C'est quelque chose qu'aucuns autres réalisateurs ne pourraient faire dans un film de deux heures.
Quant au reste de ce film, je ne peux pas en dire trop. Il y a des scènes comme des truands observant des vieux (…un peu d’Itchy et Scratchy) dessins animés avec cette scène Jarmusch prend le risque de paraître kitsch ou déplacé et c’est là le charme du film… les pigeons voyageurs comme seul moyen de communication vers Luie (c'est pas un jeu de mot pourri...), GÉNIE! Vous devez comprendre que ce film est aussi vraiment drôle (Pas autant que Down By Law mais bon…).
J’ai vraiment trouvé aussi qu’il y avait une réflexion sur la mort très intéressante, au final on a l’impression qu’il n’y a pas de corps, seulement des émotions. Pour exemple Ghost Dog… silhouette à Capuche, spectre noire et forme assez disgracieuse mais finalement il finit par il se « fond », il parvient à se faire oublier sous fond de musique…Donc finalement la fin du film, que je ne vais pas raconter, ne nous surprend pas d’une certaine façon parce que Jarmusch nous y a subtilement préparé tout au long du film.
Il y a également les vieux patrons de mafia qui m’ont vraiment fait rire. Un très bon casting… !Le film est sublimé par la photographie de Robbie ! Splendide, pour moi il reste le meilleur dans sa catégorie…
Avec ce film Forest a finalement eu un rôle à la hauteur de son talent et Jim Jarmusch renforce sa grandeur avec un autre chef-d'œuvre à ajouter dans sa DVDthéque.
Si je devais résumer le film en 2 mots… : Mystérieux, absurde et fondamental (merde ça fait 3…)
C’est inexorablement un film Jarmuschien.
6/6
...
!
