Le parti pris scénaristique est risqué mais il paye, celui de faire une sorte de version contemporaine de Robinson Crusoé (sans Vendredi mais avec Wilson, une présence symbolique mais salutaire qui permet à Chuck de ne pas sombrer dans la folie).
Le sujet assez casse gueule est traité admirablement, avec un sens de l'économie et d’une manière très épuré (peu de dialogues ou de péripéties, plus contemplatif qu’autre chose) un véritable tour de force technique et narratif, qui arrive à emporter l’adhésion, grâce aux talents compilés de Hanks, Zemeckis et Broyles (arriver à nous passionner pour l’histoire d’un gars seul sur une île déserte faut le faire quand même).
Hanks porte le film sur ses épaules, un de ses prestations les plus marquantes, au même titre que Zemeckis qui réalise un de ses meilleurs travaux de mise en scène, notamment lors de scènes visuellement splendides, mention spéciale au climax du film, cette séquence ahurissante du crash (et ce qui s’ensuit, tout cette scène silencieuse dans la pénombre, seulement éclairée par le tonnerre).
La partie sur l’île constitue un véritable morceau de bravoure, tant dans la leçon de mise en scène (toujours au service de l’histoire) que dans la composition de Hanks, très juste et convaincante dans l’ensemble.
C’est également le cas lors du retour à la civilisation, par exemple son monologue à la fin où il évoque sa tentative de suicide, dans ce dernier acte tout aussi réussi que le reste.
Clairement une des plus grandes réussites du réalisateur, et peut être bien mon préféré de sa filmographie tout compte fait.
6/6