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300 (Zack Snyder - 2007)
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Auteur:  Karloff [ 12 Mar 2007, 16:05 ]
Sujet du message:  300 (Zack Snyder - 2007)

Un mot convient parfaitement au film: CHARAL.

CHARAL dans le visuel
CHARAL dans les émotions
CHARAL dans la psychologie

Le film ultime pour les bourrins geek cinéphiles. Visuellement, ça claque fort et bien, c'est du film qui sent la testostérone et la salle de sports, "amateurs de garçons" s'abstenir (c'est une réplique très fine du film), ça parle peu (ou alors pour flatter la camaraderie du soldat).

Assez fidèle esthétiquement à la BD, raconté bizarrement avec une voix-off parfois redondante et surtout un pic de violence au premier tiers et ensuite ça s'accélère sans retrouver cette odeur du sang.

Gérard Butler est énorme. Faramir est énorme. Quelques plans tuent.

Le fond est crétin, bien sûr, tout le film peut être vu comme un bel hommage à Leni Riefenstahl ce que s'est empressé de dire le vieux critique derrière moi. Pour ma part, j'ai eu ma part de came niveau action bourrine et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Je regrette juste le côté programmatique du film, que ça ne sorte jamais des rails prévus. Et que ne soit pas ma came préférée.

4/6

Auteur:  Film Freak [ 14 Mar 2007, 21:22 ]
Sujet du message: 

FORUMEANS!

Ce film va diviser.

C'est tellement premier degré, tellement jusqu'au-boutiste dans sa démarche esthétique, que ça va forcément en rendre beaucoup allergique.
Plus encore que pour Sin City, je pense, tant Snyder pousse son parti-pris jusqu'au bout.

Cependant, je trouve ce film plus réussi dans son "expérience" que celui de Rodriguez. Faut savoir qu'en ce qui concerne les matériaux de base respectifs, Sin City est déjà bien plus développé sur papier. Beaucoup de cases, beaucoup de dialogues et de monologues, plusieurs enjeux, intrigues, etc...300, en BD, c'est à l'image du style : dépouillé.

Cependant, c'est justement ce qui offre à Snyder plus de libertés. Comme il le dit lui-même, il a dû s'amuser à créer (en scénario et en storyboard) tout ce qui menait à chaque case icônique imaginée par Frank Miller.

Ainsi l'adaptation s'avère moins figée que celle de Sin City (dont je reste un grand fan), qui respectait quasi-scrupuleusement le découpage du dessinateur. De plus, les décors de 300 ont beau être virtuels, ils bénéficient d'une histoire qui les fait voyager et ce, toujours en extérieur. Jamais le film ne manque de souffle. Certes, quelques incrustes approximatives trahissent le procédé l'espace de quelques rares plans, mais on est pas dans le noir étouffant de l'environnement dogvillesque de Sin City (qui, à mon goût, participait à l'ambiance mais indiquait néanmoins les limites de sa traduction à l'écran).

Tout ça pour dire que ça plaira peut-être à ceux qui avaient été rebutés par cet aspect-là du film de Rodriguez et Miller.

Néanmoins, y a tout un tas de choses en plus qui pourront agacer également...

Hermétiques aux ralentis, à la surstylisation, aux répliques hurlées, au grotesque et au magnifique...passez votre chemin.

Il y avait déjà quelques ralentis et quelques plans "abusifs" dans Dawn of the Dead, tantôt ratés (tous les ralentis sur des flingues qu'on vide de leurs balles, de douilles qui sautent et qui tombent), tantôt diablement réussis (les deux derniers plans, "haunting", sur Jake Weber à la fin), qui témoignaient de l'intérêt de Snyder pour tout ce qui touchait à la manipulation du temps.

Ici, il essaye encore plus loin. Et c'est souvent sublime.

Il faut dire que la source choisie s'y prêtait. J'en parlais justement dans mon gros plan sur les adaptations de comic books sur FDC, et comment la nouvelle vague de films récents affichaient une esthétique similaire dans son désir de représenter l'image fixe (mais oh combien parlante de dynamisme, par la pose des personnages dans les airs) à l'écran, tout en gardant un mouvement, en le réduisant à l'extrême, adoptant une approche picturale, utilisant le meilleur de la technologie numérique pour se permettre de dilater le temps à l'extrême, s'approchant au plus près de la case de BD. Le bullet-time dans Matrix, la L-Cam ("L" pour "libérée", capable de se faufiler partout) de Blade II ou de Spider-Man, ou même l'approche (forcément) plus terre-à-terre (parce que Bryan Singer) sur X-Men 2 et ce ralenti ample qui nous permet de voir Nightcrawler neutraliser tous les gardes du corps du président en se téléportant très rapidement.

C'est fou comme le meilleur moyen qu'on a trouvé pour représenter la vitesse (ou la prouesse) d'un héros, c'est justement de ralentir son geste à outrance. Paradoxal. Bref. Passons.

Le parti-pris de Snyder n'est jamais aussi abouti que lors de ces deux-trois "plans-séquences" où la caméra choisit de s'attarder sur UN des personnages principaux (au milieu d'une battaille qui en compte des milliers) pour nous montrer sa progression sidérante. Ce sont ces plans dont on entrevoit des bouts dans la bande-annonce où la vitesse passe de ralenti à accéléré à normal, etc... Dans la BA, ça pouvait laisser dubitatif. Dans le film, c'est quelque part entre les bullet-time de Matrix et le célèbre travelling latéral d'Old Boy où le héros se tatanne une flopée de mecs dans un couloirs, sans jamais reculer.

A l'instar des plans-séquences en voitures de La Guerre des Mondes et Les Fils de l'Homme (en bien moins réaliste évidemment, Snyder affiche sa surstylisation là où Spielberg se jouait de l'impossible et où Cuaron effaçait l'artifice pour plus de véracité), il y a cette volonté de représenter le caractère "unstoppable" des protagonistes.

Les Spartiates. Ce peuple dévoué à l'art de la guerre.

J'avais entendu ça et là que le film pouvait aisément être interprété dans tous les sens, politiquement parlant. Snyder dit qu'il n'y a aucune allégorie, aucune analogie, rien de politique à voir dans son film.
En conf de presse, un journaliste lui dit reconnaître George W. Bush dans le personnage de Léonidas (Spartiate à la tête des 300, "héros" du film) tandis qu'un autre reconnaît le président américain en Xerxès (tyran autoproclamé Dieu-Roi des perses et du monde).

Moui. Qui en est le plus proche? Les Spartiates/Grecs représenteraient-ils l'occident face au Moyen-Orient de Xerxès, avide de guerre comme de bons texans? Ou bien est-ce Xerxès, envahisseur doté de troupes plus nombreuses et de technologies martiales plus avancées, qui symbolise Bush et ses soldats, parti imposer à l'Irak (Sparte) ses conditions?

Miller n'est pas un auteur de BD pour rien. La figure du justicier (ou "vigilante") pose déjà tant de questions à lui tout seul de par le droit qu'il s'occtroie de régler les torts. Et dans son domaine, Miller a un peu été de tous les côtés. Certes son Batman est un vigilante mais dans The Dark Knight Returns, Batman incarne le Bien face à un Superman à la solde d'une Amérique tendance facho. Dans Sin City, cela va sans dire, Miller adopte les codes du genre et se complait dans des histoires d'anti-héros expéditifs tels qu'on en a connu des années 50 aux années 70, comme Dirty Harry.
Et 300 est clairement une lettre d'amour à la dévotion d'un peuple pour qui l'honneur, le devoir, le sacrifice et la mort au combat sont les principales vertus. Le film épouse ce point de vue mais sans y donner de résonnance actuelle. On est pas dans un Pearl Harbor qui raconte un événement relativement récent et devient (malgré lui ou pas) promu film de propagande.

Le roman graphique tout comme le film se place dans une hyper-réalité fantasmée qui se rapproche plus de l'heroic fantasy d'un LOTR que d'une approche plus "crédible" façon Gladiator ou Troie. Je ne pense vraiment pas qu'il y ait à voir plus loin..mais bon, comme d'hab, certains s'indigent, comme apparemment beaucoup d'iraniens qui trouvent leur peuple traîné dans la boue (et je dis sans naïveté : faut pas voir le mal partout les mecs).

Pour finir...y a un ou deux effets que je trouve ratés (certaines "chutes" pas gégé, tout ce qui tourne autour de Xerxès...faut s'y faire, après ça va, mais au départ, c'est vraiment "limite" dans son délire), un petit bémol (les rajouts "à Sparte" par rapport à la BD, pas foncièrement utiles mais néanmoins enrichissant en ce qui concerne le personnage de la reine Gorgo, et surtout qui permettent de voir Dominic West qu'on voit pas assez ailleurs et ce bon vieux Stephen McHattie, l'ami des shows TV et des séries B), et mon pote Gerard est à donf.

5/6

Auteur:  The Xcapist [ 14 Mar 2007, 21:30 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
et surtout qui permettent de voir Dominic West qu'on voit pas assez ailleurs


J'avais pas tilté qu'il était là lui!
Ce mec est EXCELLENT dans "The Wire"!

Auteur:  Film Freak [ 14 Mar 2007, 21:32 ]
Sujet du message: 

The Xcapist a écrit:
Film Freak a écrit:
et surtout qui permettent de voir Dominic West qu'on voit pas assez ailleurs


J'avais pas tilté qu'il était là lui!
Ce mec est EXCELLENT dans "The Wire"!


Il est temps que je mate cette série.

Auteur:  Mon Colonel [ 14 Mar 2007, 22:19 ]
Sujet du message: 

Les effets spéciaux ont été fait par une boite de montréal : Hybrid je crois, ce sont ceux qui avaient aussi fait les FX de sin city (ou du moins une partie).

Auteur:  jiko [ 15 Mar 2007, 09:05 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
C'est fou comme le meilleur moyen qu'on a trouvé pour représenter la vitesse (ou la prouesse) d'un héros, c'est justement de ralentir son geste à outrance. Paradoxal. Bref. Passons.


C'est pas Matrix qui a trouvé le truc, c'est Steve Austin.

Auteur:  Film Freak [ 15 Mar 2007, 11:45 ]
Sujet du message: 

jiko a écrit:
Film Freak a écrit:
C'est fou comme le meilleur moyen qu'on a trouvé pour représenter la vitesse (ou la prouesse) d'un héros, c'est justement de ralentir son geste à outrance. Paradoxal. Bref. Passons.


C'est pas Matrix qui a trouvé le truc, c'est Steve Austin.


Quand je disais "le meilleur moyen qu'on a trouvé", je parlais pas forcément de films récents mais effectivement du ralenti au cinéma (ou ailleurs) en général.

Auteur:  jiko [ 15 Mar 2007, 11:48 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
jiko a écrit:
Film Freak a écrit:
C'est fou comme le meilleur moyen qu'on a trouvé pour représenter la vitesse (ou la prouesse) d'un héros, c'est justement de ralentir son geste à outrance. Paradoxal. Bref. Passons.


C'est pas Matrix qui a trouvé le truc, c'est Steve Austin.


Quand je disais "le meilleur moyen qu'on a trouvé", je parlais pas forcément de films récents mais effectivement du ralenti au cinéma (ou ailleurs) en général.


Ouais ouais, je sais bien, c'était juste que ta remarque sur le ralenti m'y a fait penser.

Auteur:  Film Freak [ 15 Mar 2007, 11:50 ]
Sujet du message: 

jiko a écrit:
Film Freak a écrit:
jiko a écrit:
Film Freak a écrit:
C'est fou comme le meilleur moyen qu'on a trouvé pour représenter la vitesse (ou la prouesse) d'un héros, c'est justement de ralentir son geste à outrance. Paradoxal. Bref. Passons.


C'est pas Matrix qui a trouvé le truc, c'est Steve Austin.


Quand je disais "le meilleur moyen qu'on a trouvé", je parlais pas forcément de films récents mais effectivement du ralenti au cinéma (ou ailleurs) en général.


Ouais ouais, je sais bien, c'était juste que ta remarque sur le ralenti m'y a fait penser.


Mais sinon, il est vrai que la première fois que je me suis fait cette réflexion sur le paradoxe vitesse du perso/ralenti de l'image, c'était devant L'homme qui valait 3 milliards.

Auteur:  karateced [ 15 Mar 2007, 14:13 ]
Sujet du message: 

Et moi je tente de trouver la BD en français et impossible. J'espère que ça va ressortir avec le film parce que c'est chiant.

Auteur:  Jericho Cane [ 15 Mar 2007, 14:35 ]
Sujet du message: 

Parfois trop illustratif, souvent porté par un souffle ultra-prenant, 300 est imparfait, bancal, mais préserve des purs moments de puissance iconique et de bourrinage dans ses meilleures scènes (presque toutes des scènes de combats, d'ailleurs). Gerard Butler est impressionnant. L'esthétisme BD est bien rendue dans l'ensemble malgré quelques kitscheries, et je n'ai aucun problème avec le filmage sur le fond bleu (pour certains cinéphiles trop réacs, ce serait la mort du cinéma, ben voyons...) Zack Snyder est un vrai geek fanboy dont la sincérité ne fait aucun doute, mais pour son futur Watchmen, il faudrait un peu plus de maîtrise et de profondeur qu'ici... (déjà que son remake de "Zombie", pourtant efficace, manquait aussi d'un peu de substance)

4/6

Auteur:  Film Freak [ 15 Mar 2007, 17:51 ]
Sujet du message: 

karateced a écrit:
Et moi je tente de trouver la BD en français et impossible. J'espère que ça va ressortir avec le film parce que c'est chiant.


Même à Album?
Au pire, si tu la trouves en anglais, prends-la. C'est pas les dialogues les plus durs à comprendre.

Auteur:  Film Freak [ 15 Mar 2007, 17:58 ]
Sujet du message: 

Selon le dossier de presse, y aurait un générique de fin en français pour les copies françaises. Du rap.
Façon Prison Break.
C'est minable.

Auteur:  The Xcapist [ 15 Mar 2007, 18:46 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
The Xcapist a écrit:
Film Freak a écrit:
et surtout qui permettent de voir Dominic West qu'on voit pas assez ailleurs


J'avais pas tilté qu'il était là lui!
Ce mec est EXCELLENT dans "The Wire"!


Il est temps que je mate cette série.


Si le parti-pris réaliste et anti-spectaculaire de la chose (c'est vraiment l'anti-24) ne te rebute pas, tu vas prendre un pied monstrueux.

Auteur:  Ozymandias [ 16 Mar 2007, 23:26 ]
Sujet du message: 

Bon, c'est enorme par moments, tout le cote bourrin, bd, tout ca, mais voila, le reste manque d'ampleur, d'emotion. Je suis pas convaincu par les velleites classes, serieuses, du film, qui s'opposent, je trouve, au bourrinisme ultime. Je me suis presque ennuye, meme au pays du Charal movie. Fun, donc, parfois ultime, souvent correct.

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