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Ca te dit, un doc sur la zoophilie?



Zoo pose un regard extraordinaire sur la vie d'un père de famille de Seattle apparemment normal dont la vie sexuelle secrète l'a conduit à une mort atroce. Le film explore la réaction des médias et du public découvrant une communauté secrète de zoophiles, qui se nomment eux-mêmes " zoos ". Cette vision de citoyens apparemment bien comme il faut réunis et filmés pour parler de l'une des pratiques sexuelles les plus taboues, met en évidence le gouffre immense entre ce que nous semblons être et ce que nous sommes.

Alors avec quels gants on peut te parler de ça? D'abord le film est fait à base d'images reconstituées, avec des voix-off par dessus, et notamment deux des personnes directement concernées par le sujet. Ensuite on ne joue absolument pas la carte du crapuleux dans l'étable, au contraire le film marche fort sur une envoûtante étrangeté, un onirisme autour d'un interdit absolu déshabillé peu à peu de ses petits vêtements tabous. Car l'oeil de Devor ne juge jamais, et se place à côté de ses intervenants pour faire le portrait impressionniste d'une pulsion, ou d'une passion qui ne s'explique pas, sans alibi social ou explication logique. Un trouble parfaitement rendu par le travail formel, assez sublime (ah tu trouveras pas plus beaux plans de groseilles ailleurs) et l'utilisation de la musique en lévitation.

Bon ça va repasser à l'Etrange Festival ça.

5/6

Accueil glacial, aucun applaudissement, aucune huée, la mémé cannoise a claqué silencieusement sur son siège.

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Doll, it's a heartbreaking affair