Forum de FilmDeCulte

Voilà DPSR, j'ai fait ma B-A.

Bah c'était pas de la tarte.

Le projet m'intriguait, ceci dit.
Faire jouer un texte classique à des prisonniers, à l'intérieur de la prison, sur le papier, ça vous avait des allures de 9m2 meets les Straub.

Au final, heu...

C'est juste nul. Techniquement, c'est une catastrophe, artistiquement itou. On croirait une espèce de film d'étudiant, trop et mal découpé, le montage est une horreur, les cadres sont ultra-laids, beaucoup trop serrés, jamais composés, les "acteurs" jouent très mal, le texte n'arrive pas à exister, les situations sont transcrites à l'écran sans imagination aucune (genre le texte dit un truc du style "je sens la terre entre mes doigts" et on a un gros plan sur les doigts qui effrittent de la terre... tout est comme ça sans arrêt)... Bref, aucun magnétisme, aucune étrangeté, juste l'impression embarrassante de voir des prisonniers jouer mal, sinon se ridiculiser devant la caméra (et Béatrice Dalle ne joue pas mieux, avale tout son texte, et vu que le son est pourri, on n'y comprend rien).

Bon, ce serait juste un ratage s'il n'y avait pas ce choix discutable d'alternance documentaire et fiction. Plutôt que d'essayer de nous immerger dans l'histoire, Blanchard, qui du coup semble faire l'aveu du ratage, entrelarde les scènes de séquences documentaires où il explique sa démarche. Non seulement c'est assez pesant et ça tue toute possibilité d'entrer dans le film, mais en plus ça fait, je trouve, hyper-prétentieux. J'aurais qqpart préféré sortir du film en me disant, un peu comme pour 9m2, qui n'était d'ailleurs pas complètement raté, "bon, l'intention y était, c'était courageux, c'est déjà bien que ça sorte en salles...". Mais là, non, c'est très gênant, je trouve, cette manière de se mettre en avant, de dire regardez ce que j'ai osé, j'ai osé aborder les prisonniers, et puis j'ai osé adapter Claudel comme Claudel voulait qu'on l'adapte (Claudel disait que Tête d'or aurait dû être joué dans un stalag).

C'est qq part saborder le film, que d'en quelque sorte s'excuser sans cesse de sa médiocrité, en essayant de dire au spectateur qu'il faut s'accrocher, que la démarche est la bonne, que ce qu'on comprend pas c'est encore ça qui est le mieux (c'est ce qui est dit en substance dans un carton)... On est surtout embarrassé pour le film, parce qu'on se dit que si Gilles Blanchard a tellement besoin de nous coller sa note d'intention sous le nez, un peu comme si le film était en même temps son propre dossier de presse, c'est qu'il n'a lui-même pas confiance dans ce qu'il fait...

Bref, gamelle esthétique cuisante. Et un peu gamelle éthique quand même, malgré la "noblesse" de la démarche.

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Je pense que c'est un peu ça surtout, plus que de la prétention. L'impression de regarder ça et finalement de te dire que les intentions ne suffisent pas, le ciné c'est quand même un métier. Je te remercie d'y être allé et surtout d'y être resté jusqu'au bout (moi j'ai tenu vingt minutes en avance rapide sur la copie de travail), je pensais que tu te défilerais à la dernière minute mais non, alors bravo. Bon quand j'ai découvert la copie de travail j'étais quand même aussi assez dépité, par rapport au doc qu'il avait fait sur une plateforme pétrolière qui était assez bien foutu, là les micros, l'austérité du truc, le non-jeu de la plupart des prisonniers c'était impossible à tenir.

Ceci dit il a eu une bonne critique dans les Inrocks par la fille qui trouvait que la doublure de Francis Veber c'était pas si mal.

Pour la peine, j'irai rattraper le Lumet. Ou tenter le gratin de navets.

lol, tu peux faire les deux

(mais ceci dit, si tu dois faire une seule recette, le crumble de potirons d'alabama -- si mes souvenirs sont bons -- est bien meilleur)

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Coupons la poire en deux et osons le crumble de navets.

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