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Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)
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Auteur:  Blissfully [ 05 Nov 2006, 13:13 ]
Sujet du message:  Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


Pas super emballé pour ma part *bonjour je casse l'ambiance*. Je trouve que le film marche très bien quand il se concentre sur le duo Brando/Simmons, notamment lors de la séquence à la Havane qui est excellente et qui exploite à fond le charme de ses comédiens et son atmosphère d'exotisme coloré à oiseaux amoureux qui chantent. Dès qu'on est sur Sinatra/Blaine, j'ai l'impression que ça n'avance plus (même si on les voit moins), à l'image des numéros musicaux de Blaine qui sont jolis mais ne "servent" vraiment à rien dans le film, juste des transitions...alors que 2h30, je trouve ça déjà trop long. Un peu décroché dans le dernier acte et je trouve qu'aucune chanson n'est vraiment marquante. Après, ça reste très bien emballé...

2-3/6

Auteur:  Film Freak [ 06 Juil 2021, 22:15 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Pas vraiment accroché au film dont j'apprécie toutefois son évocation d'un milieu original pour le genre (les parieurs maladifs) même si la trame demeure finalement celle d'une romcom classique (Le BG parie qu'il peut séduire L'Inapprochable), relativement bien servie dans l'écriture des scènes hors chansons (c'était mon premier Mankiewicz et ça m'a donné envie d'en voir davantage tant les dialogues sont bonnards), avec de bons tandems Brando/Sinatra ou Brando/Simmons (c'était mon premier "film avec Brando jeune" et ça m'a donné envie d'en voir davantage tant le charisme est intestable) mais les chansons ne m'ont pas vraiment séduites et si Sinatra est évidemment parfait dans ces séquences, Brando n'est clairement pas à l'aise (et gâche même la cultissime "Luck Be a Lady Tonight").

Je retiens également l'incroyable travail de la direction artistique, des costumes hauts en couleur façon Dick Tracy à ce Broadway entièrement recréé en studio en passant par l'incroyable décor des égouts.

Mais 2h30 quand même...

Auteur:  Castorp [ 07 Juil 2021, 20:56 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Film Freak a écrit:
c'était mon premier Mankiewicz et ça m'a donné envie d'en voir davantage tant les dialogues sont bonnards


Il faut. C'est vraiment une belle filmo, et il y a des trucs qui devraient te plaire dedans. Même quand c'est pas lui qui écrit ses films.

Auteur:  Film Freak [ 07 Juil 2021, 21:19 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Oui ça fait un moment que j'en ai certains dans le collimateur.

Auteur:  Cosmo [ 07 Juil 2021, 23:09 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Cinéaste que j’ai adoré découvrir au cinéma de minuit. J’ai un peu décroché depuis, mais il faudrait que je me replonge dedans (d’autant qu’il m’en reste encore quelques uns a voir).

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 08 Juil 2021, 12:24 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Pareil pour moi, les VHS du ciné-club de Brion enregistrées par mon père vers 1991 vues plusieurs fois
Sur les dialogues j'aime bien Chaînes Conjugales, mais je ne suis pas sûr que cela soit très film freakien, on est presque dans la veine un peu dramatique de Woody Allen ou bizarrement la veine comique d'Altman (les deux se chevauchent). Eve m'avait aussi marqué, il faut dire qu'il a un regard sur les femmes assez incisif.
People will Talk devrait lui plaire, il y a un truc (le cynisme comme manière de diluer la séparation entre les genres et qui se convertit doucement en fantasmagorie douce et nostalgique, préférant jouir que communiquer) assez fincherien pour le coup.
Je suis moins fan des films tardifs, encore plus cyniques comme le Reptile (pas pour rien qu'il fournit un bon 10% du
Grand Détournement, et un peu daté, mais cela pourrait aussi lui parler.
Ses films plus politiques sont assez intéressants aussi comme Un Américain bien Tranquille, Mankiewicz c'est le grand Hollywood, à la fois classique et moderne, cynique mais progressiste, plutôt en résistance contre le McCarthysme (People will talk)

Je suis loin d'avoir tout vu aussi (pas vu Le Limier ou Soudain l'été dernier ni celui-ci. No way Out non plus qui est assez significatif politiquement).

Auteur:  Azazello [ 08 Juil 2021, 17:02 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Chaines Conjugales c'est effectivement parfait dans la mécanique du scénario et des dialogues, une sorte de leçon.

Je pense que certains n'aiment pas Mankiewicz (Rivette par ex.) parce que c'est très européen, cynique, littéraire, on voit déjà qu'on s'éloigne d'un certain idéalisme hollywoodien, c'est pas Ford ou Walsh quoi, mais du coup ça reste très 'moderne' en un sens, il n'y pas une dose de naiveté mais on perd une certaine pureté.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 08 Juil 2021, 17:18 ]
Sujet du message:  Re: Blanches colombes et vilains messieurs (Joseph L. Mankiewicz, 1955)

Pour la petite histoire les trois flashbacks de Chaînes Conjugales sont introduits par des voix subliminales (où la conscience de chaque femme interpelle mentalement son mari) particulièrement sophistiquées, au point d'en devenir effrayantes. Elles sont très bien intégrées dans le fond sonore, et prolongent fort habilement la voix off déjà très enveloppante de Jeanne Crain. On s'en aperçoit quand on met un casque mais elles devaient passer inaperçues dans une salle de 1948.
Ce n'est en effet pas la même éthique de la mise en scène que Rivette. C'est disons plus joueur et manipulateur. Ou plutôt : plus manipulateur que joueur. Mankiewicz se paye le luxe de dénoncer dans ce film de façon très adornienne par le discours de ses personnages les manipulations de la pub avec la gueulante d'anthologie de Kirk Douglas, tout en déployant et légitimant par ailleurs comme metteur en scène la forme la plus insidieuse et même temps la plus directe de conditionnement dans le champ esthétique. Donc : roublard et n'ayant pas peur de se foutre de la gueule du spectateur ainsi que de ses personnages. Mais c'est cela qui fait sa force, comme par ailleurs il a des choses à raconter et le fait bien.

Gone Girl de Fincher est plus ou moins une transposition et inversion sexuelle du film par ailleurs (même introduction d'ailleurs).
En effet c'est très moderne, avec ce film on est déjà dans l'univers des nouvelles de Raymond Carver.

J'ai été étonné de voir que Godard avait défendu un Américain bien Tranquille en son temps.
Il y a finalement quelques points communs avec "Tout va bien" dans la manière de situer un couple dedans et en même temps hors du présent politique des personnages qui le constituent.

Par ailleurs film assez juste sur les guerres coloniales ou de refus des independances perdues d'avance, qui contient une critique assez articulée des postulats de la politique politique étrangère américaine - au point d'en diluer celle du colonialisme en Indochine (et très bon roman de Graham Greene).

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